La maison de la culture du Havre
Deux cônes incurvés, cheminées blanches de navire en partance pour l'inconnu: Oscar Niemeyer a rompu de ses volumes courbes la rigueur angulaire d'Auguste Perret. Le Havre ferme son bassin du commerce sur des nefs rondes qui ont l'air d'être venues de très loin pour donner ici la culture et les plaisirs.
La machine est lourde, disent ceux qui la voudraient plus légère. Elle respire bien, affirment ceux qui n'ont jamais cessé d'y croire en dépit de ses vicissitudes, de ses problèmes, de ses courses rapides à travers des voies nouvelles. Lourde la machine, mais vifs les deux vaisseaux que cernent des coursives où se perdent les néophytes, où les habitués lorgnent, par leurs étroites fenêtre moyennageuses, la vie havraise qu'ils animent. Loin des saisons au théâtre de l'Hôtel de Ville, qui tient toujours un rôle important, les équipes de direction de la MCH ont percé des voies - parfois divergentes et parfois pas. Ils ont foré des galeries qui débouchent à l'air libre. L'ombre de Georges Rosevègue traîne encore dans la grande salle bleue qui coule si naturellement vers la TGS ( Très Grande Scène) qu'on se demande si, de son fauteuil, on ne va pas glisser sur les planches. Où tout arrive, où tout se passe, où le risque donne la main au plaisir pour forger de grands souvenirs. Questions de climat. D'un "pot de yaourt" à l'autre ( mais les havrais baptisseurs regardent mal) , l'élan porte le spectateur des espaces larges au secret intime de la salle polyvalente où se déroulent les aventures. L'espace est libre ici, constamment, pour les rencontres autour des expositions, les errances dans les halls qui tournent en rond. Tout près, des voiles ondulent.
Le lieu, Monsieur, est convivial et enviable. Un paradis? Le cinéma s'appelle l'Eden et la MCH est ouverte à tous ceux qui aiment les différences. Les havrais ont de la chance.
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