Le
charron est l'artisan qui construit les véhicules pour transporter
des charges diverses : chars, voitures, tombereaux, charrettes,
camions, brouettes ainsi que les charrues. Ce que l'on connaît de
plus ancien c'est le char. Suivant les écritures bibliques le roi
Salomon s'en servit ainsi que les Assyriens. Les Grecs et les Romains
en avaient pour leurs jeux olympiques. Il est évident que le métier
spécial n'existait pas à ces époques, les ouvriers du bois en
général façonnaient les chars et les charrues. Ça n'en est pas
moins là qu'il faut trouver les primitifs charrons. Plus tard, en
Grèce et à Rome, les transports se firent avec des voitures à deux
roues; les gallo-romains en eurent à quatre roues, on continua avec
des variantes d'utilité ou de luxe jusqu'au XIIème siècle. Au
XVème siècle c'est la voiture à quatre roues, puis le carrosse
suspendu qui commence. Au XIXème siècle ce sont les petits omnibus,
les diligences et les chemins de fer. Au XXème siècle, les
tramways, autobus, métros et les automobiles de toutes sortes qui
remplacent de plus en plus la force animale pour la traction. Au
XIIIème siècle le charron est classifié dans les divers métiers,
le travail de la voiture se perfectionne et exige des connaissances
spéciales. Les bois les plus employés furent le charme, le frêne,
I'acacia, l'orme, le hêtre, le chêne, à la fois durs et
résistants.
Comme
tous les métiers du bois, depuis 1870, le charronnage s'est divisé
en spécialités: ouvriers de la roue; de la carcasse, du train, des
brancards, etc. Ceux de la
voiture
sont les menuisiers en voiture. L'automobilisme supplante en grande
partie ces spécialités; le métal est substitué au bois dans
l'ensemble et dans les roues. Le compagnonnage y eut les mêmes
influences que dans les métiers du bâtiment; techniquement l'étude
du dessin n'y fut pas très développée. Ce fut un métier de gros
efforts et de fatigue, les buveurs s'y comptaient nombreux et
longtemps les salaires furent inférieurs à ceux dès autres
corporations du bois. Le syndicat des ouvriers de la
voiture
réussit avec beaucoup de peine à faire un peu monter les salaires.
L'heure, depuis 1880, s'est stabilisée à 0 franc 70, vers 1900 à 0
franc 80 jusqu'à la guerre de 1914. Les carrossiers-menuisiers en
voiture eurent un salaire supérieur de 10 et 15 centimes à celui
des charrons. A présent, l'automobile remplace de plus en plus les
voitures de toutes sortes et crée des spécialités nouvelles.
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