n. f. (de logos, discours et
machê, combat) La logomachie est une querelle, une dispute de mots,
c'est-à-dire sur les mots. C’est, dans l'équivoque, un échange vain de propos à
faux qui n'éclairent les questions débattues ni n'enrichissent l'esprit. Cette
manière de psittacisme est beaucoup plus fréquente qu'on ne le pense
généralement et Proudhon accusait avec raison la philosophie de n'être «
souvent qu'une logomachie ». Les milieux d'avant-garde sont la proie de ces
joutes pointilleuses ou désaxées qui piétinent au seuil de la discussion
profitable. Les systèmes y sacrifient, comme les individus et la base et le
caractère véritables en sont souvent oubliés parmi de fumeuses et stériles
controverses. Maints économistes et sociologues sont tombés dans la
logomachie... L'impropriété des termes, l'à-peu-près des dénominations, la
fantaisie des définitions : autant d'obstacles au progrès des sciences exactes
; et Buffon pouvait dénoncer comme logomachie « ces créations de mots nouveaux
à demi-techniques, à demi-métaphysiques, qui ne représentent nettement ni
l'effet, ni la cause ». A une époque où le verbe est tout-puissant et où la
démocratie n'est en fait qu'un aréopage de bavards encombrant le forum, la
politique ne pouvait manquer de s'annexer ce travers et d'en illustrer ses
jongleries.
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