On apprend avec stupeur (et tremblement) que la CGT Confédération Générale du Travail demande une commission parlementaire sur le maintien de l'ordre.
Cette organisation était-elle trop préoccupée ces dernières années à sauver sa représentativité (mise à mal par sa mollesse, son renoncement au syndicalisme de combat et son incapacité à poser des préavis de grève pour soutenir des luttes populaires autres que purement catégorielle), pour ne pas voir que les commissions parlementaires sur le sujet n'ont été qu'une occasion d'adopter de nouvelles mesures sécuritaires ?
La CGT dormait-elle quand Noël Mamère reconnaissait avoir été dupé par sa propre commission d'enquête suite à la mort de Rémi Fraisse (à laquelle l'
Assemblée des blessés
s'était invitée), du fait que ses conclusions renforçaient la répression à l'égard des manifestations ? La CGT somnolait-elle lorsqu'elle a initié un recours médiocre devant le Tribunal Administratif en 2019 pour faire interdire les armes mutilantes "en manifestation" (les jeunes de quartier pouvant bien être mutilés), déboutée par la - pourtant plus médiocre - représentante du ministère de l'intérieur, Pascale Leglise ?
La CGT dormait-elle encore quand le gouvernement a initié sa nouvelle doctrine du maintien de l'ordre, son Beauvau de la sécurité et sa Loi de Sécurité Globale ?
N'a-t-elle vraiment aucune intelligence du monde pour comprendre que solliciter une telle commission, c'est donner le bâton pour se faire battre ?
Il serait temps que la CGT hiberne à jamais, au lieu d'aller envoyer Martinez, l'homme au charisme d'huître, anoner des non-sens sur les plateaux de télévision, venir se ridiculiser en assimilant une altercation (débile, certes) avec des manifestants à une attaque organisée de fascistes (grotesque). Et le triste ladre moustachu ose prétendre en plus lutter contre le sexisme, le racisme et l'homophobie (la blague du siècle quand on sait combien son service d'ordre piétine tous ceux qui portent ces combats en premier lieu).
La CGT, en sollicitant cette commission dans une période aussi dangereuse du point de vue des libertés, prend clairement fait et cause pour le parti de l'Ordre, assumant ainsi le rôle d'auxiliaire de police qu'on n'attribuait jusqu'alors qu'à son service d'ordre (qui, notons-le, n'a jamais protégé autre chose que ses camions et ses propres adhérents, pas "les manifestants" : le corporatisme jusque dans les muscles). Elle voudrait que les services de renseignement fonctionnent davantage pour cibler et assigner au silence les manifestants sans chasuble.
Par conséquent, la CGT devrait être tenue pour responsable des conséquences en terme de répression que nous aurons à subir et devrait être exclue de toute coordination ou initiative s'organisant contre les violences d'État. Elle vient de se tirer une dernière balle dans le pied.
Nous ne l'oublierons pas, nous ne le pardonnerons pas.
Nota bene : notre analyse n'est pas binaire au point de nier les milliers de militants syndicalistes sincères et investis pour soutenir les luttes des salariés. Ne faisons pas l'autruche : la centrale syndicale et son SO d'un côté et la base syndicale de l'autre, ce sont deux choses à considérer séparément.
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