Le feu est
un phénomène calorique ou lumineux produit par la combustion de
certains corps. Un feu de charbon, un feu de paille, un feu de bois.
Selon la légende, c'est Prométhée qui, après avoir dérobé le
feu du ciel pour animer l'homme formé du limon de la terre, enseigna
à celui-ci l'usage du feu. Le feu était considéré par les anciens
comme possédant des facultés créatrices, et était adoré par un
grand nombre de peuples. Les Perses en faisaient la base de leur
religion et lui vouaient un véritable culte. Le soleil était à
leurs yeux le symbole du feu pur, ils le saluaient chaque matin et,
dans leurs sanctuaires, ils entretenaient un feu sacré qui ne devait
jamais s'éteindre. Les usages du feu sont multiples, et son utilité
n'est plus à signaler. Pour obtenir du feu, on était obligé, dans
le passé, de battre le briquet. Le progrès de la chimie a mis fin à
cet exercice. Depuis 1809, le feu s'obtient avec facilité par le
frottement des allumettes chimiques. Allumer du feu, attiser le feu,
faire du feu, un grand feu, un beau feu. Le feu ne procure pas
seulement de la chaleur, il procure aussi de la gaîté. Dans
certaines régions, les fêtes populaires sont toujours agrémentées
par un feu de joie autour duquel chante et danse la population. Les
feux d'artifices, par leurs effets agréables et pittoresques, sont
également une source de réjouissance. Hélas! le feu n'est pas
toujours à la portée du pauvre, et il existe des malheureux qui,
faute de ressources, n'ont pas de feu, l'hiver, pour alimenter leur
foyer. Etre sans domicile, sans logis, être sans feu ni lieu : Mais
moi, grâce au destin, qui n'ai ni feu ni lieu, Je me loge où je
puis et comme il plaît à Dieu. BOILEAU. Incendie, embrasement. Il y
a le feu ; le feu est à tel endroit ; les pompiers ont lutté durant
deux heures contre ce feu. Faire feu, c'est-à-dire tirer, se servir
d'une arme à feu, d'un revolver, d'un fusil, d'un canon. S'emploie
aussi comme synonyme de chaleur : les feux de l'été. Locutions
proverbiales : Mettre sa main au feu, c'est-à-dire affirmer être
certain. Il n'y a pas de fumée sans feu. Violence, ardeur, dans les
sentiments et les passions. « Sondez bien votre cœur, et voyez s'il
est possible d'éteindre le feu dont il est consumé » (J.-J.
Rousseau). Le supplice du feu. Supplice qui consistait à brûler les
individus qui étaient accusés de crimes contre la religion. On
brûlait en même temps les livres ou les écrits qui gênaient les
autorités ecclésiastiques. La religion catholique, non contente
d'avoir supplicié par le feu des milliers d'êtres humains, promet
aux infidèles les tourments de l'enfer et les condamne au feu du
purgatoire. Au figuré : générosité, courage, ardeur ; entretenir
le feu sacré de la liberté. Manquer de feu. Feu!... Ordre par
lequel on oblige les militaires à tirer sur... En joue! Feu! Le feu
de la guerre. A côté de tous les bienfaits qui peuvent en résulter,
le feu a dans son histoire des pages noires. Ce sont celles de la
guerre, des guerres, qui depuis des siècles et des siècles ravagent
l'humanité. Faut-il donc, quelle que soit la répugnance que l'on
puisse avoir pour la violence, user des mêmes moyens que nos
oppresseurs, et les obliger par le feu et par le sang à desserrer
l'étau de fer dans lequel ils étreignent le peuple? C'est parce que
la bourgeoisie et le capital le veulent, que le monde est une vallée
de larmes, et ce sont eux qui seront responsables des incendies qui
s'allumeront demain. Car du peuple jaillira le feu qui éclairera
l'aube de la liberté...
FEU (Le)
Roman vécu, dû à la plume d’Henri Barbusse, le célèbre
écrivain français, qui sut traduire en termes simples et émouvants
les affres et les souffrances du soldat durant la guerre de 1914.
C'est une œuvre sociale d'une valeur littéraire incontestable et
d'une haute portée morale.
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