Enfant du
sexe féminin. Nom que l'on donne à la femme qui n'est pas mariée ;
une jeune fille, une vieille fille. Dans l'ordre familial : petite
fille : fille du fils ou de la fille, par rapport à l'aïeul ou à
l'aïeule. Belle-fille : bru ou fille née d'un premier mariage, par
rapport à l'époux nouveau, lorsque l'un des premiers époux se
remarie à la suite d'un décès ou d'un divorce. Qui est née à :
les filles du désert ; les filles d'occident ; les filles de France.
Fille-mère : nom que l'on donne à une femme non mariée et qui a un
enfant non reconnu par le père. La lâcheté et la bêtise humaine
rendent la vie difficile à la fille-mère. En vertu de préjugés
stupides, on lui reproche d'avoir écouté son cœur et de s'être
donnée sans préalablement en avoir informé un officier
ministériel. C'est bien la honte d'une société ou tout n'est
qu'hypocrisie, de faire grief à une femme d'avoir un enfant, alors
que l'homme qui commet l'infamie d'abandonner la mère et le petit
continue à jouir de l'estime de ses semblables. Fille publique ou
fille de joie : femme qui s'adonne à la prostitution. N'estce pas
une ironie d'appeler fille de joie ces malheureuses obligées de
vendre leur corps et de se livrer au passant, quel qu'il soit, pour
arriver à vivre? La prostitution est un vice qui découle
directement de la mauvaise organisation sociale, et la fille de joie
est une victime de la société bourgeoise. La fille de joie a servi
de trame à des romans, à des pièces de théâtre, à des chansons,
et elle fut exploitée dans son corps et dans son esprit. En termes
sanglants, brefs et brutaux, le célèbre chansonnier populaire Jules
Jouy a, dans un poème intitulé « Fille d'ouvriers », décrit le
calvaire de ces malheureuses. Edmond de Goncourt, le grand romancier,
a, dans sa « Fille Elisa », tracé l'histoire d'une fille publique
qui, dans un élan d'amour et de pudeur, tue son amant. L'œuvre de
Goncourt est une violente protestation sociale. Est-ce suffisant?
Non. La prostitution, la vie de la fille publique sont étroitement
liées à une société où tout se négocie, où tout s'exploite,
même l'amour ; et ce n'est qu'en détruisant la cause du mal, que
disparaîtront la prostitution et les filles publiques. Filles
soumises : les filles soumises sont des prostituées inscrites sur
les livres de la police, et astreintes à une visite médicale à
périodes fixées. Exploitées par les souteneurs, elles le sont
également par les agents des mœurs, qui sont les véritables rois
de la rue et spéculent sur leur autorité pour leur arracher soit de
l'argent, soit des faveurs. Aussi répugnant que soit le commerce de
la prostituée, il l'est encore moins que celui de cette police des
mœurs, vivant sur le dos de la fille soumise, et se livrant à son
exploitation, à l'abri des lois et avec l'appui de toutes les
institutions sociales de la bourgeoisie.
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