« Mais,
lorsqu'ils formulent en commun leurs revendications et refusent
d'obéir à ceux qui ont le sac bien garni, ils cessent d'être des
esclaves, ils deviennent des êtres humains, ils commencent à exiger
que leur travail ne serve plus seulement à enrichir une poignée de
parasites mais permette aux travailleurs de vivre humainement. Les
esclaves commencent à exiger de devenir des maîtres, de travailler
et de vivre non point au gré des grands propriétaires fonciers et
des capitalistes mais comme l'entendent les travailleurs eux-mêmes.
Si les grèves inspirent toujours une telle épouvante aux
capitalistes, c'est parce qu'elles commencent à ébranler leur
domination. "Tous les rouages s'arrêteront si ton bras
puissant le veut", dit de la classe ouvrière une chanson
des ouvriers allemands. En effet : les fabriques, les usines, les
grandes exploitations foncières, les machines, les chemins de fer,
etc., etc., sont pour ainsi dire les rouages d'un immense mécanisme
qui extrait des produits de toutes sortes, leur fait subir les
transformations nécessaires et les livre à l'endroit voulu. Tout ce
mécanisme est actionné par l'ouvrier, qui cultive la terre, extrait
le minerai, produit des marchandises dans les fabriques, construit
les maisons, les ateliers, les voies ferrées. Quand les ouvriers
refusent de travailler, tout ce mécanisme menace de s'arrêter.
Chaque grève rappelle aux capitalistes que ce ne sont pas eux les
vrais maîtres mais les ouvriers, qui proclament de plus en plus
hautement leurs droits. Chaque grève rappelle aux ouvriers que leur
situation n'est pas désespérée, qu'ils ne sont pas seuls ».
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