Veuve
ou fille qui, dans l'église primitive, remplissait certaines
fonctions ecclésiastiques. On leur confiait plus particulièrement
le soin de la nef dont l'espace était réservé aux femmes, et elles
étaient les épouses des diacres à l'époque où les papes et les
conciles n'avaient pas encore proclamé l'obligation du célibat pour
les prêtres. Lorsque le baptême se donnait par immersion, aux
femmes comme aux hommes, ce sont les diaconesses qui baptisaient les
femmes et les jeunes filles, les diacres ne pouvant s'acquitter de
ces fonctions, sans blesser la pudeur des fidèles. En outre, elles
s'occupaient des malades et des prisonniers. La consécration des
diaconesses fut interdite par différents conciles en raison de
l'intimité trop étroite qui existait dans certaines églises entre
le prêtre et les prêtresses, et aux environs du XIIème et du
XIIIème siècle, elles furent totalement supprimées. Les
anabaptistes, sectes de protestants, qui prit naissance au XVIème
siècle et qui soutenait la thèse qu'il ne faut pas baptiser les
enfants avant l'âge de raison, chargeaient les femmes de certaines
fonctions et eurent des diaconesses ; mais ils furent combattus par
les catholiques et les protestants orthodoxes ; leur secte est de nos
jours à peu près éteinte et les diaconesses ont disparu. Les
femmes n'occupent plus, à présent, de fonctions officielles dans
l'église, et celles qui se « dévouent » à la religion n'y jouent
qu'un rôle subalterne. Pourtant chez les protestants, et surtout
dans l'Armée du Salut, elles se livrent à un travail de propagande
formidable et l'influence qu'elles exercent est considérable. Si
elles n'ont plus le pouvoir, et ont été obligées d'abandonner les
charges qu'elles occupaient, le travail qu'elles accomplissent n'en
est pas moins nuisible, et leur action est aussi néfaste que celle
des diaconesses du passé.
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