Celui
qui possède un bien, une richesse, un pouvoir, une autorité, etc...
Le mot détenteur ne peut s'appliquer qu'à une catégorie
d’individus et cette catégorie d'individus compose la bourgeoisie.
C'est en vain, en effet que l'on se creuserait l'esprit pour chercher
de quoi le peuple est « détenteur », à moins que ce ne soit de la
misère et de la servitude. La richesse sociale est détenue par une
minorité qui en dispose à sa guise, la fait fructifier et en
conserve tous les profits et bénéfices. Le pouvoir est détenu et
exercé par des hommes appartenant également à la bourgeoisie, et
l'autorité dont disposent ces hommes leur permet d'asservir la
grande majorité des individus qui se courbent devant leurs ordres.
Il ne reste donc rien au peuple, sinon l'illusion que lui a versée
la démocratie, en lui laissant croire qu'il est le détenteur de
toute la vie économique et politique, et que rien ne peut se faire
sans sa volonté. L'exemple du chaos social est le meilleur exemple
que nous pourrions citer, si nous voulions démontrer que le peuple
se dépossède chaque jour un peu plus et se livre pieds et poings
liés aux aventuriers de la politique. Il est incontestable que le
peuple est détenteur de la force et de la puissance et que, s'il le
voulait, il se libérerait de l'étreinte de ses oppresseurs. Mais,
de même que l'intelligence est inutile si elle ne s'extériorise
pas, la force et la puissance sont également inutiles si elles ne se
manifestent pas au profit de celui ou de ceux qui la détiennent ;
mieux, elles sont alors néfastes et nuisibles. Que le peuple donc,
dont c'est la seule fortune, use de sa force, et nous verrons alors
les détenteurs de toute la richesse sociale lâcher leur prise et la
collectivité, goûter enfin à la joie et au bonheur auxquels elle a
droit.
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