Action
de détracter, de prélever une portion d'une chose. Il fut un temps
ou le souverain avait le droit de prélever sur les successions que
les étrangers venaient recueillir en France, une certaine somme. Ce
droit s'appelait droit de détraction. En réalité cela n'a pas
changé et de nos jours ce ne sont pas seulement les étrangers qui
subissent ce « droit » mais les français également. Seulement il
s'appelle « droit de succession » et c'est l'Etat qui le prélève.
Dans le langage courant, le mot distraction est plus couramment
employé comme synonyme de médisance, De même qu'en jurisprudence,
il signifie prélever ou retrancher une portion, en langage courant
la « détraction » est l'action que commet celui qui s'efforce de
rabaisser le mérite ou les qualités de son semblable. « Ne
t'abaisse pas pour entendre ces bourdonnements détracteurs » a dit
Lamartine, et en effet il faut fuir ceux qui se livrent à la
détraction : ce sont d'ordinaire des gens sans qualités, sans
mérites et sans avantages personnels qui espèrent briller en
abaissant et en amoindrissant ceux qui les touchent. Eloignons-nous
donc des détracteurs et disons avec Montaigne « La peine qu'on
prend pour détracter les hommes vertueux, je la prendrais volontiers
pour leur donner un coup d'épaule pour les hausser ».
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