« Foucault en appelle à la vie non fasciste
contre la vie fasciste bien ordonnée ; il a découvert
cette nouvelle problématique et il en a lu le ma nifeste chez
Foucault en 1988 :
Comment faire pour ne pas devenir fasciste ( surtout
quand ) on croit être un militant révolutionnaire ? Comment
débarrasser notre discours et nos actes, nos cœurs et nos plaisirs,
du fascisme ? Comment débusquer le fascisme qui s'est incrusté
dans notre comportement ? Les moralistes chrétiens cherchaient
les traces de la chair qui s'étaient logées dans les replis de
l'âme. Deleuze et Guattari, pour leur part, guettent les traces les
plus infimes du fascisme dans le corps. […]
-Libérez l'action politique de toute forme de
paranoïa unitaire et totalisante.
-faites croître l'action, la pensée et les désirs
par prolifération, juxtaposition et disjonction, plutôt que par
subdivision et hiérarchisation pyramidale.
-affranchissez-vous des vieilles catégories du
négatif ( la loi, la limite, la castration, le manque, la lacune)
que la pensée occidentale a si longtemps tenu sacré en tant que
forme de pouvoir et mode d'accès à la réalité. Préférez ce qui
est positif et multiple, la différence à l'uniformité, les flux
aux unités, les agencements mobiles aux systèmes. Considérez que
ce qui est productif n'est pas sédentaire mais nomade.
-n'imaginez pas qu'il faille être triste pour être
militant, même si la chose qu'on combat est abominable. C'est le
lien du désir à la réalité ( et non sa fuite dans les formes de
la représentation) qui possède une force révolutionnaire.
-n'utilisez pas la pensée pour donner à une
pratique politique une valeur de Vérité ; ni l'action
politique pour discréditer une pensée,comme si elle n'était que
pure spéculation. Utilisez la pratique politique comme un
intensificateur de la pensée, et l'analyse comme un multiplicateur
des formes et des domaines d'intervention de l'action politique.
-n'exigez pas de la politique qu'elle rétablisse les
« droits » de l'individu tels que la philosophie les a
définis. L’individu est le produit du pouvoir. Ce qu'il faut,
c'est « désindividualiser » par la multiplication et le
déplacement, l'agencement de combinaisons différentes. Le groupe ne
doit pas être le lien organique qui unit les individus hiérarchisés,
mais un constant générateur de « désindividualisation ».-ne
tombez pas amoureux du pouvoir. »
« Foucault
lui demandait de penser enfin, or il préférait joiuir et faire
jouir, l'hédonisme était son puritanisme. »
« Il semble aussi
chérir ce malentendu qui consiste à croire en l'individu qu'il est
pour ne pas voir les individuations critiques de tous et de chacun :
il invente ce qu'il nomme une université populaire en confondant
l'applaudissement final des spectateurs avec l'individuation
psychique et collective du public qui lit et qui pense. »
« Son programme
philosophique est clair : sauver son âme particulière et
appréciée à sa juste valeur, faire de sa vie intellectuelle et
médiatique un modèle de vie heureuse et prendre de haut les
humanités en général, les livres et les concepts, toutes choses
trop réfléchies et bien trop cognitives pour le dandy
révolutionnaire offert à tous dans la vitrine de son magasin des
merveilles hédonistes. Avec lui, le nouvel âge de la philosophie
prend les atours et les sirops d'une caverne de type Charlie
et la chocolaterie. On régale
tout le monde et on gâche vingt siècles d'histoire de la
philosophie : ce n'est pas que populaire, c'est d'abord
politique. »
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