La
dignité est le respect de la personnalité d'autrui et de soi-même
; elle se manifeste par la réserve, la mesure que l'on observe en
toute occasion, et surtout dans les rapports que l'on entretient avec
ses semblables. On se demande pourquoi le mot « dignité » sert
aussi à désigner les fonctions honorifiques de certains individus,
car un homme qui a de la dignité, est un homme valeureux, posé,
utile, sociable, alors que ceux qui sont élevés en dignité, sont
le plus souvent des êtres nuisibles. Ne jugeons jamais un homme
d'après les apparences, car trop fréquemment, « nous jugeons d'un
homme élevé en dignité, non selon sa valeur, mais à la mode des
jetons, selon la prérogative de son rang » (Montaigne). Il faut,
pour conserver sa dignité, être pondéré en toute chose. Un
ivrogne perd sa dignité, et ne peut exercer aucune autorité ou
influence morale sur son entourage. L'homme violent, querelleur,
batailleur, est également incapable de conserver sa dignité, en un
mot, on peut dire que l'habitude de certains vices est incompatible
avec la dignité. Dans la lutte sociale et dans les conflits qui
éclatent périodiquement entre employeurs et employés, exploiteurs
et exploités, ces derniers ne doivent jamais manquer de dignité et,
sans faire montre d'arrogance, ils doivent se considérer comme les
égaux de ceux qui vivent de leur travail en les exploitant et se
refusent à leur accorder le salaire indispensable à la vie. Le
travail est une source de dignité et, par conséquent, il n'y a pas
lieu de se croire inférieur parce qu'on travaille : bien au
contraire. C'est l'oisiveté qui est indigne, et l'homme qui s'y
livre ne mérite pas le respect de ses semblables.
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