Les
anarchistes :
Ce qu’ils font et ce qu’ils ne font pas.
Par
Sébastien Faure
Réédition
des Jeunes Libertaires de Toulouse
Qui
sont les Jeunes Libertaires de Toulouse ?
Une réaction à l’organisation actuelle de la société. Les jeunes libertaires
forment un groupe de jeunes organisés selon les principes libertaires :
horizontalité, autogestion dans la diffusion des idées anarchistes et
révolutionnaires…où chacun s’investit pour construire une société égalitaire,
solidaire, non-autoritaire, sans chefs, ni prophètes.
Introduction des jeunes
libertaires :
Le texte que nous proposons
ici nécessite, il nous semble, quelques explications. Pourquoi le publions-nous ?
Le texte est ancien (début du siècle), et il existe d’autres ouvrages, aussi intéressants
que celui-ci. Mais, ce qui définit la culture même, est en premier lieu l’ouverture,
la découverte et le regard critique que l’on peut porter sur les idées et sur
nous-mêmes.
Sébastien Faure était un
militant anarchiste de la fin du XIX° siècle et du début du XX siècles (il est
décédé en 1942). Il faudra donc, lorsque vous parcourrez ce texte, penser à le
placer dans le contexte de son époque. Nous pensons, par exemple, à son style d’écriture
très proche de la rhétorique avec, en plus, un caractère très enthousiaste.
Cette tendance hyperbolique se retrouve surtout lorsqu’il fait l’éloge de
certains militants comme Proudhon,
Kropotkine…
Le travail militant est aussi,
aujourd’hui, de critiquer et de rediscuter de l’anarchisme.
Cette brochure comporte deux
parties : « qui sommes-nous ? »
et « Ce que nous voulons ». On peut considérer qu’il est élitiste,
voire prétentieux, de vouloir définir qui sont les anarchistes ; sachant
de plus, que Sébastien Faure utilise le « nous » et prétend donc parler au nom de la globalité ;
puis par ailleurs, il s’exclue du groupe en le décrivant à la 3° personne du
singulier. Il faut peut-être alors se demander quel était son objectif en
écrivant cette brochure.
Il voulait certainement
combattre des stéréotypes, des préjugés. Il voulait rendre publique une
opinion. C’est une brochure qui, à l’époque, offrait une idée générale sur des
convictions et donc par conséquent des attitudes et en expliquait les raisons.
Les anarchistes ont l’opportunité
quotidienne de pouvoir discuter, débattre, et donc faire évoluer en commun une
lutte et son objectif. C’est d’ailleurs la raison d’être de cette introduction.
Nous allons, du moins les
Jeunes Libertaires de Toulouse, porter quelques nuances au texte qui suit.
Sébastien Faure déclare que «quiconque nie l’autorité et le combat en
anarchiste ». Etre anarchiste n’a pas pour essence de combattre
l’autorité, même si ça en fait partie. Etre anarchiste, c’est être porteur d’un
projet de société fondé sur le respect, l’égalité et la solidarité; ceci avec
un fonctionnement à la base, sans chef ni état, ni argent (donc sans profit),
ni institutions religieuses (la foi est une affaire personnelle).
Il développe par la suite, les
trois grandes autorités qui sont : l’état, la propriété et la religion
(qui sont toujours d’actualité). Mais, bien entendu, au vu de la différence du
contexte, le développement de cette analyse serait plus complexe aujourd’hui.
Par exemple, à la forme, morale de l’autorité qu’il définit comme étant la
religion, nous ajouterions aujourd’hui la morale républicaine, qui se caractérise
concrètement par ce que l’on nomme la citoyenneté. Cette morale possède en
effet tous les aspects d’une véritable religion avec des rites, des écrits et
ses propres dogmes.
Enfin, Sébastien Faure
développe l’idée d’une « thèse anarchiste ». Ce thème de thèse nous
dérange celui-ci implique l’existence d’une théorie définie, fixé et sans
mouvance. Et ce n’est pas le cas, l’anarchisme n’étant pas une doctrine figée.
C’est avant tout un projet qui
a la particularité d’évoluer avec son temps, avec les gens, car c’est la base
qui définit elle-même l’organisation, et non pas une théorie qui prédomine
toutes les idées, dont les actions (c’est le cas du marxisme et de toutes ses
mouvances).
Les choses étant dites, c’est
à vous maintenant de lire, et de vous faire votre propre opinion.
Les jeunes libertaires
Toulouse 2000-2002
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