n. f. et adj. (de meta, et
politique ; en dehors, au-dessus de la politique) Ce néologisme paraît avoir
été employé pour la première fois dans les documents de la République
supranationale (voir supranational). Union mondiale d'individus contre les
tyrannies nées de la fiction des intérêts nationaux. H.-L. Follin, initiateur
de cette communauté définit ainsi le mot « Métapolitique » en tant que substantif
: « Ce qui dépasse le domaine de la politique en le transformant ; la recherche
et le service de l'intérêt public en dehors, au-dessus et au-delà de l'art et
de la Science politique. Exemple : la Métapolitique supranationale :
Philosophie de l'intérêt public qui s'élève au-dessus des nations et caractères
nationaux et qui dépasse la politique. » « Le mot « politique » justifie son
étymologie en ce qu'il évoque l'intérêt public, que les anciens ne concevaient
pas hors des limites de la Cité ; mais il a débordé son origine, et sa
signification actuelle la plus certaine est celle qui caractérise l'emploi de
la force : force des armes, de la loi, du chef ou du nombre ; ou l'emploi de
l'habileté, soit aux fins de la poursuite de l'intérêt public plus ou moins
limité, soit même à toutes autres fins. Le domaine politique est spécifiquement
celui des États et des Gouvernements, détenteurs de la force par laquelle ils
peuvent imposer leur volonté, sauf, pour économiser la dépense de force, à
faire accepter ces volontés par leur habileté. » « Le néologisme «
Métapolitique » justifie donc sa double racine, en ce que les buts de la
Métapolitique restent la recherche et le service de l'intérêt public généralisé
(celui de la cité universelle), mais qu'elle repousse les moyens de la
politique, substituant rigoureusement la persuasion à la force et la sincérité
à l'habileté. » L'adjectif « métapolitique » signifie : ce qui a trait à la
métapolitique. La République Métapolitique supranationale a pour but, comme
nous l'avons dit plus haut, de combattre les tyrannies nées de la fiction
politique d'intérêts collectifs nationaux et, éventuellement, internationaux.
Elle veut défendre contre ces tyrannies les droits primordiaux des individus
qui se placent sous sa sauvegarde, notamment le droit de ne pas tuer et
apprendre à tuer. Cette Union est purement morale et spirituelle. Elle est
apolitique, ne poursuivant la conquête d'aucun pouvoir ni d'aucun prestige
matériel, et répudiant jusque dans son fonctionnement intérieur toute velléité
de contrainte et de souveraineté absolue, même d'une majorité. Elle est
antipolitique, en ce double sens : 1° qu'elle combat chez les institutions
politiques cet esprit de domination coercitive et de souveraineté absolue
qu'elle répudie pour elle-même ; 2° qu'elle a pour but de substituer, pour la
protection de la sécurité et des libertés essentielles de ses membres en particulier,
et de tous les individus humains en général, une autorité morale et spirituelle
à celle de toutes les puissances politiques matérielles. Enfin elle est surtout
métapolitique, en ce qu'elle dépasse toutes les conceptions et organisations
politiques ; et doit, dans sa sphère d'action, les dominer en les plaçant sous
son propre contrôle moral. La philosophie métapolitique supranationale vise
donc à l'abolition de l'État sous son aspect tyrannique ; elle s'apparente par
là, dans une certaine mesure, aux conceptions anarchistes. Elle se distingue
pourtant de celles-ci, en ce qu'elle ne combat pas l'idée de l'État en soi ;
mais elle n'admet cette forme de l'organisation humaine que si elle se limite à
un rôle purement administratif et juridique, demeurant au service des individus
sans les dominer. Ceux-ci doivent être d'ailleurs libres de choisir l'État
administratif et juridique auquel ils entendent se rattacher, ou de renoncer
tout à fait à la qualité de citoyens d'un État quelconque. Selon H.-L. Follin,
il serait désirable que lorsque les États seront ainsi transformés, il soit
maintenu entre les individus désireux de se protéger contre le retour offensif
de la tyrannie politique, un lien moral métapolitique ; ils formeraient une
Cité suprême ou Métapolis. Cette Cité ne comporterait aucun culte, emblème, ni
symbole religieux ou patriotique ; aucune armée, ni aucun tribunal jugeant les
faits et gestes de ses membres. La protection, par des moyens métapolitiques,
des droits essentiels de ces derniers serait la seule fonction des
représentants de cette Cité. On voit donc les tendances libertaires, ou tout au
moins autarchistes, qui se manifestent dans cette doctrine nouvelle et
originale. La devise des citoyens supranationaux est : « Laissons à César ce
qui appartient à César, et rendons à l'homme ce qui appartient à l'homme ». –
René VALFORT
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