n. m. (du latin meridianus ;
de méridies, midi) On appelle méridien tout cercle passant par les pôles et
croisant perpendiculairement l'équateur. Un méridien divise donc le globe
terrestre en deux parties égales, dans un sens opposé à l'équateur. D'après la
théorie tirée par Newton de la loi de l'attraction universelle rattachée à la
rotation de notre planète autour de son axe passant par le pôle nord et le pôle
sud, la terre doit représenter un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles et
renflé à l'équateur. Pour plus de simplicité représentons-nous la terre comme
une sphère parfaite ; le diamètre de cette sphère étant suffisamment prolongé
percera le globe en deux points appelés les pôles de la terre ; celui tourné
vers l'étoile polaire (alpha de la petite Ourse) s'appellera le pôle nord,
l'autre sera le pôle sud. La ligne qui joint les deux pôles l'un à l'autre
(diamètre de notre sphère) constitue l'axe de la terre ou ligne des pôles.
Considérant l'axe terrestre, par le centre de notre planète, menons un plan qui
lui soit perpendiculaire. Ce plan divisera la sphère en deux parties égales
dont chacune renfermera un pôle. Ce grand cercle qui divisera le globe en deux
hémisphères est l'équateur. Un plan quelconque passant par les axes terrestres,
donc par les pôles du globe, et croisant perpendiculairement l'équateur
constituera un méridien. Il s'en suit qu'il y a autant de méridiens que l'on
peut concevoir de points sur l'équateur par lesquels on puisse faire passer une
ligne passant par les deux pôles ou, en d'autres termes, tout cercle passant
par les deux pôles est un méridien. Tout objet sur la terre a son méridien, il
suffit de faire passer par un des pôles la ligne partie de lui et de la ramener
à cet objet en passant par l'autre pôle ; le méridien change évidemment quand
l'objet n'est pas immobile : le méridien de l'homme se déplace avec lui. L'équateur
de notre globe a été divisé en 360 parties ou mieux en deux fois 180 degrés ;
par chacun de ces points de divisions on a fait passer un méridien en comptant
180 méridiens à l'est et 180 à l'ouest, à partir d'un méridien initial choisi
comme méridien d'origine. En numérotant les méridiens dans chaque sens, est et
ouest, de 0 à 180, à partir du méridien d'origine, on obtient une première
détermination d'un point à la surface de la terre. Mais comme il ne suffit pas
de savoir qu'un point se trouve sur un méridien déterminé pour connaître sa
position exacte il a fallu imaginer une seconde ligne sur laquelle il se trouve
également. Cette deuxième ligne c'est un parallèle. Un parallèle correspond à
une ligne imaginaire parallèle à l'équateur et perpendiculaire à la ligne des
pôles. Les méridiens ont été divisés à partir de l'équateur et de part et d'autre
de celui-ci en 90 parties égales et par chacun de ces points de divisions on a
fait passer un parallèle. La position d'un point à la surface de la terre est
donc déterminé exactement quand on sait sur quel parallèle et sur quel méridien
il se trouve. Sa position sera donc à l'intersection du parallèle et du
méridien ; nous avons ainsi les coordonnées géographiques d'un point. (Voir
latitude et longitude.) Jadis chaque nation choisissait comme méridien
d'origine celui qui passait par l'observatoire de sa capitale. Cette façon de
faire était une source de confusions regrettables pour la comparaison des
longitudes. Une entente internationale entre les différents États a, depuis,
mis fin à ce désordre et une réforme heureuse a décidé que désormais on compterait
les longitudes à partir du méridien de Greenwich (Angleterre), choisi comme
méridien d'origine. À cette unification nécessaire a correspondu l'unification
de l'heure sur toute l'étendue du globe. La mesure exacte de la terre et la
détermination de sa forme ont, avons-nous dit, conduit les savants à admettre
que la terre a la forme d'un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles et
renflé à l'équateur. La forme du méridien n'est donc pas un cercle mais celle
d'un ellipsoïde dont le petit axe dirigé suivant la ligne des pôles a environ
trois centièmes de moins que le grand axe dirigé suivant le diamètre de
l'équateur. Si la terre était rigoureusement sphérique, un arc de méridien
joignant deux points de la terre par un nombre déterminé de degrés de latitude
aurait partout la même longueur. La mesure d'un arc de méridien doit donc nous
renseigner non seulement sur la forme exacte de notre globe, mais encore nous
donner les dimensions de celui-ci. Ces mesures furent entreprises de tout
temps. Ératosthène exécuta la première mesure astronomique de la longueur d'un
degré méridien entre Alexandrie et Syène au IIIème siècle avant l'ère chrétienne
et trouva – en supposant la valeur du stade égale à 158 mètres, chose, dont on
n'est pas certain – pour la circonférence de la terre : 250.000 stades, ce qui
équivaut en chiffres ronds à 39.500 kilomètres. Deux cents ans plus tard,
Posidenius exécuta entre Rhodes et Alexandrie une mesure de degré analogue,
mesure qui ,fixe la circonférence du globe avec une exactitude allant jusqu'à
1/20ème. Au IXème siècle de notre ère les Arabes exécutèrent des mesures de
degrés où la circonférence de la sphère ressortit avec une exactitude de
1/25ème. Il fallut attendre jusqu'au début du XVIIème siècle, après la longue
période d'obscurantisme religieux et d'anémie intellectuelle qui s'appelle le
moyen âge, pour arriver à une nouvelle mesure d'arc en Europe, par Fernel en
France. En 1615, Snellius applique pour la première fois la méthode exacte de
géodosie dite de « triangulation » en mesurant la longueur d'un arc de méridien
entre Alkimaar et Bergen. En 1669, le savant géomètre Picard mesura le côté
d'un triangle entre Malvoisière et Amiens et trouva un résultat de 57.060
toises (une toise égale 1 m. 95) pour la longueur d'un degré. Mentionnons, les
mesures de degré des astronomes Cassini et Lahire, en 1680 et 1718, qui
conduisirent à ce curieux résultat que les longueurs de degrés devaient
augmenter du nord au sud, c'est-à-dire des pôles à l'équateur. Deux expéditions
célèbres, celle de La Condamine et Bouguer en Amérique du Sud et celle de
Maupertuis et Clairaut en Lapenie, qui furent les premières à travailler vraiment
d'une façon scientifique, eurent lieu pour connaître la forme exacte de notre
terre qu'on commençait à ne plus croire parfaitement sphérique. Les premiers
mesurèrent la longueur d'un degré d'arc sur le plateau de Quite dans l'État de
l'Équateur et obtinrent pour résultat 56.753 toises ; les seconds trouvèrent
sur la glace du golfe de Toméa, par 66 degrés de latitude nord, une étendue de
57.437 toises, c'est-à-dire 684 toises de plus dans le nord que sous
l'équateur. Cette mémorable expédition confirma la théorie pressentie par
Newton qui voulait que la terre tut un ellipsoïde de révolution aplati aux
pôles et montrait que la longueur d'un degré de méridien augmente à mesure que
la latitude géographique s'accroit, par conséquent dans la direction des pôles
: Il ne nous est pas possible de donner, même en raccourci, un aperçu des
multiples et importantes mesures de degrés effectuées au cours du XVIIIème et
du XIXème siècle par les savants les plus éminents pour étudier la véritables
figure de la terre. Nous nous contenterons de mentionner la seconde grande
mesure de degrés faite en France à la fin du XVIIIème siècle et qui servit à la
réforme du système des poids et mesures (voir système métrique). L'Académie des
Sciences chargea les astronomes Méchain et Delambre de mesurer le grand arc de
méridien entre Dunkerque et Barcelone ; le résultat de ces travaux établit que
le quart du méridien terrestre était égal à 10 millions de mètres ; la
précision des mesures actuelles a fait rectifier ce dernier chiffre.
Aujourd'hui les travaux nombreux et précis des savants portent à admettre que
la terre a la forme d'un géoïde et que « le demi grand axe de l'ellipsoïde
terrestre, c'est-à-dire le rayon de l'équateur du globe a pour valeur 6.377.000
mètres ; le demi petit axe, c'est-à-dire la distance d'un des pôles au centre
de la terre a pour valeur 6.356.510 mètres. L'aplatissement a pour valeur
1/297°. Ce qui donne pour circonférence du globe : 40.054.000 mètres. La
superficie de la terre, est donc de 510 millions de kilomètres carrés et son
volume équivaut à 1.083.260 millions de kilomètres cubes. » (D'après Alph.
Berget. La vie et la mort du globe. Paris 1927.) ASTRONOMIE : Lunette
méridienne : Instrument se composant d'une forte lunette astronomique pourvue
d'un réticule à micromètre et mobile autour d'un axe horizontal disposé de
façon que la lunette puisse se mouvoir dans le plan du méridien du lieu, qu'elle
parcourt dans sa partie visible. La lunette méridienne est toujours accompagnée
d'une horloge sidérale et elle sert à fixer la position d'une étoile sur la
voûte céleste en faisant connaître les éléments fondamentaux nécessaires pour
établir cette position, c'est-a-dire sa déclinaison et son ascension droite,
coordonnées astronomiques correspondant aux coordonnées géographiques :
latitude et longitude. Service méridien d'un observatoire : Consiste à observer
les astres et les planètes à leur passage au méridien et de comparer les heures
et les distances zénithales de ces passages à celles que la théorie prévoit.
Son but est de fournir des éléments incessants d'observations et de déterminer
aussi exactement que possible la position précise des étoiles qui sont classées
dans les catalogues d'étoiles. Méridienne d'un lieu : Plan déterminé par la
verticale d'un lieu et la ligne des pôles. On donne aussi le nom de méridienne
à tous les points de la surface du globe qui sont situés dans le plan d'un même
méridien, parce que midi arrive au même instant sur tous les points situés dans
ce plan. GÉOMÉTRIE : Méridienne : Section que fait, dans une surface de
révolution, un plan passant par l'axe de cette figure. Faire sa méridienne :
Sieste faite vers le milieu du jour dans les pays chauds ; par extension,
fauteuil sur lequel on s'étend pour faire sa sieste. –
Charles ALEXANDRE.
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