« Les ouvriers révolutionnaires voient dans les Guevara, les Castro et les Debray, non pas comme « des idéalistes qui se trompent » mais les plus purs représentants du capitalisme d’état, du Stalinisme et par là les pires ennemis de la classe ouvrière mondiale. Leur romantisme présent ne peut pas plus sensibiliser les ouvriers que celui des Bettencourt et Léoni (actuel président du Vénézuela) alors qu’ils luttaient contre « la dictature militaire » de Pérez JImenez. Les clandestins d’hier détiennent, aujourd’hui, les usines, les prisons et les cellules de tortures. On connait trop les tortures, l’exploitation et l’oppression des régimes style Castro (ou Russie) pour que les « libérations nationales » aient une répercussion réelle dans les masses. »
« Aucun socialisme ne peut
se bâtir à l’échelle d’une nation, à fortiori dans un pays sous-développé. La
révolution prolétaire en Amérique latine, comme dans tout le tiers-monde, ne
dépendra pas de vos mots de solidarité, mais de la destruction du capitalisme
et de l’établissement du socialisme dans vos pays ».
« L’inertie du prolétariat,
sa soumission à l’idéologie bourgeoise, sa non-existence en tant que force
politique entrainent l’absence de partis révolutionnaires, car ceux-ci ne
peuvent surgir que des masses conscientes elles-mêmes, en tant qu’organe de
lutte. C’est pour cette raison qu’il n’existe (et qu’on ne peut parler à l’heure
actuelle) que des « minorités révolutionnaires ».
« Le rôle principal des
révolutionnaires à notre époque est d’élever le niveau de conscience du
prolétariat. Cela ne peut se faire que par une politique claire et en
commençant par une dénonciation sans merci de tous les mouvements ou partis qui
se disent les représentants de la classe ouvrière, mais qui ne sont, en fait,
que ses bourreaux et qui ne font que le trainer de défaites en défaites. »
« Notre rôle n’est pas de
faire des pactes avec des fractions de la bourgeoisie mais de les combattre.
Notre place est chez les ouvriers eux-mêmes ; c’est pourquoi nous devons
être toujours présents et participer aux côtés des ouvriers à toutes leurs
luttes (grèves, manifestations) en essayant de les « pousser »
toujours plus loin, en les appelant à dépasser leurs syndicats et en dénonçant
ceux-ci –qui ne sont pas en réalité que les meilleurs organes de la bourgeoisie
pour tenir en main le prolétariat. Il faut dénoncer de même tous les mouvements
d’aspect révolutionnaire (guerillas ou luttes sociales) qui restant dans le
terrain de la bourgeoisie et qui canalisent souvent les forces les plus
combatives du prolétariat (ou même de la paysannerie) dans des luttes fausses
et les appeler à se battre sur un terrain de classe (seule lutte apportant une
solution à leurs problèmes qui ne sont que les produits de la société divisée
en classes). Et nous devons les dénoncer avec d’autant plus de vigueur qu’une
nouvelle entrée en lutte du prolétariat n’est envisageable que dans la mesure
où il sera débarrassé de toutes ces mystifications qui freinent son action. »
Interview de deux
révolutionnaires espagnols
« IL y a tout le problème de
la rééducation syndicale à poser. Les traditions morales du syndicalisme
classique sont oubliées ou perdues. La meilleure preuve nous en est offerte par
ces centaines émigrés économiques qui n’ont d’autres ambitions que d’économiser
et de s’amuser. Il y a indiscutablement une mystique syndicale qui renait en Espagne,
mais j’estime que cette préoccupation (jaillie dans des couches intellectuelles)
n’a pas encore touchée les nouvelles générations de travailleurs. »
 
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