(n. f. grec meteorologia)
C'est la science qui fait partie de la physique et qui traite des phénomènes
atmosphériques, du climat, du temps qu'il fait. Il est curieux de constater que
la science qui est arrivée à prédire, par le calcul, le retour de certaines
comètes et les éclipses du soleil et de la lune, des siècles et des siècles en
avance avec une précision remarquable, à la seconde près, reste muette pour ce
qui concerne les perturbations atmosphériques. Il nous est absolument
impossible, n'en déplaise à certains calendriers, de prévoir le temps qu'il
fera, même une semaine d' avance et il suffit, par exemple, qu'un ouragan qui
se dirige de Terre-Neuve vers l'Europe rencontre au cours de sa route une
tempête venant d'une direction contraire pour que les côtes de l'Angleterre et
de la Bretagne, qui s'attendaient à recevoir dans quatre jours le contre-coup
de la tempête annoncée, soient épargnées de cette visite inopportune. Quant à
la Lune, qui a pourtant une action si prépondérante sur les marées avec leurs
flux et reflux, il est généralement admis que son influence sur l'atmosphère,
c'est-à-dire sur le temps, est entièrement nulle. Heureusement, notre ignorance
totale en matière météorologique se borne aux prédictions du temps qu'il fera
et à l'action sur les tremblements également incalculables d'avance et qu'ils
sont susceptibles d'exercer sur l'atmosphère. En dehors de cette lacune
importante, nos connaissances météorologiques sont d'une précision mathématique
et nous savons qu'ici comme ailleurs « natura non fecit saltus ». (La nature ne
fait pas de sauts.) Certes, notre planète, qui est un petit soleil refroidi, a
passé par de grandes variations de température et nous savons que vers la fin
de la période tertiaire, il y a quelques millions d'années, la Sibérie était
peuplée de palmiers et qu'à l'époque glaciaire, dont l'apogée ne date même pas
de cent mille ans, la plus grande partie de l'Europe était recouverte de glaces
polaires. Mais depuis la période historique, il n'y a pas eu de changement
fondamental au point de vue climatérique. Les changements existants sont
superficiels et sont dus à des causes accidentelles, comme les déboisements,
les lacs mis à sec, les petites rivières détournées de leurs cours, etc...,
etc... D'une façon générale, on peut affirmer que depuis l'antiquité romaine il
n'y a eu aucun changement dans les climats de notre Terre et que même les
températures moyennes des années varient peu l'une de l'autre. Ainsi, nous
constatons que depuis la découverte du thermomètre par Cassini, en 1699,
l'écart de la température annuelle de Paris, qui est de 10 degrés en moyenne,
n'a jamais dépassé entre l'année la plus froide et la plus chaude, 2 à 2,5 degrés.
La température moyenne de notre planète, au niveau de la mer, est de 15 degrés
centigrade, c'est-à dire sensiblement la même que celle de la ville de T'oulon.
En montant, la température de l'atmosphère, dont la hauteur est d'environ cent
kilomètres, diminue pendant les premiers quatre kilomètres de l'ascension de 5
degrés par mille mètres pour descendre, dans les régions interstellaires à -273
degrés. Quant au vent, qui peut atteindre une vitesse de 80 à 140 kilomètres
par heure, et même davantage, sa température est déterminée par l'altitude et
la latitude par lesquelles il passe. Les régions circumpolaires de notre globe
restent éternellement blanches et glacées à partir du 80ème parallèle. Le pôle
sud est un haut plateau avec des montagnes s'élevant à plus de 3000 mètres. Il
est le plus froid des deux pôles, mais n'a pas encore été suffisamment exploré.
Quant au pôle Nord, atteint par Peary le 6 avril 1909, il se trouve en plein
Océan Arctique, éternellement glacé. On a trouvé dans ces parages jusqu'à 4000
mètres de profondeur, ce qui indique évidemment l'absence de toute terre dans
le voisinage. La température du mois de juillet se maintient dans la région
circumpolaire du pôle Nord dans les environs de zéro et est, en hiver, un peu
moins froide que celle de la Sibérie septentrionale. Cette atténuation relative
du froid est due aux crevasses longues de plusieurs kilomètres et larges de
plusieurs centaines de mètres qui se forment, même en plein hiver, probablement
sous l'action combinée des marées et de la rotation terrestre pour regeler
aussitôt. C'est là l'équation polaire. Pour ce qui est des régions équatoriales
de notre Terre, Alexandre Humbold estimait à 28 degrés leur température
annuelle moyenne. Cette moyenne varie, en réalité, entre 26,5 et 29, et atteint
ses maxima à environ 15 latitudes au nord et au sud de l'équateur, où
l'épaisseur de la croute terrestre, qui est en moyenne de 50 kilomètres, est la
plus mince. Les plus hautes températures enregistrées sur notre globe, à l'air
libre et à l'ombre, sont de 52 à 56 degrés. La plus haute moyenne mensuelle est
de 36 et a été notée à Massaouah, en Érythrée. Les plus basses températures,
par contre, ont été relevées, non pas dans le voisinage du pôle, mais en
Sibérie, avec une moyenne de - 40 pour décembre, janvier et février avec un
minimum absolu de -63 à Jakoutsk (lat. 62 long. est) et de -45 en moyenne à
Nerchnojansk, pôle du froid de la Terre (lat. 67). La température des océans,
qui est voisine de zéro dans les régions circumpolaires, est de 26 à 30 dans
les régions équatoriales et tropicales et peut dépasser 32 à Aden dans la mer
Rouge et atteindre 35 au sud du golfe Persique. Dans les grandes profondeurs,
l'eau de mer a une température voisine de zéro et peut même descendre à -2°.
Dans les profondeurs de la Méditerranée qui peuvent atteindre 4600 mètres, la
température se maintient invariable à 13 degrés. Voici maintenant, à titre de
renseignement, les températures minima, maxima et moyennes des principaux
habitats de notre sphère terrestre : Buenos-Aires s'inscrit pour le mois le
plus froid de son année par le chiffre 9, pour le mois le plus chaud, par le
chiffre 24 degrés. Rio-Janeiro, 21 et 26,7 avec maximum absolu de 39 et minimum
absolu de 10,7. Para, presque sur l'Équateur brésilien, par environ 29 et 27
avec maximum annuel de 35 et minimum de 23. La Havane, capitale de la perle des
Antilles, janvier, 21,8, juillet 28, maximum absolu 39, minimum absolu 12.
L'Île de Ceylan, 25 et 27,8. Bombay, 22,8 et 29,6. Madras, 24,5 et 31. Le
Caire, 12 et 30. Alexandrie, 14,7 et 26,8. Palerme, 12 et 25,5. Alger, 12,8 et
25,9. Rome, 7,2 et 24,5. Naples, 9,3 et 24,2. La Rivièra (Nice-Menton), 9 et
23,5. Barcelone, 9 et 24,5. Paris, 2,4 et 18,3. Berlin, 0 et 19. Varsovie, -3,8
et 18,8. Moscou -11 et 19 avec maximum absolu 38 et minimum -43. Leningrad,
-9,3 et 17,8 avec maximum 35 et minimum -39. New-York -1 et 23,9. Saint-Louis,
-1,5 et 25,6. Nouvelle[1]Orléans,
12,3 et 28,4. San-Francisco, 9,9 et 14,8. Yokohama (Japon), 5 et 24. Tokio, 3,2
et 24,5. Pekin, -5 et 26,2. Pour terminer cette nomenclature, en apparence
aride, mais en vérité très parlante, disons encore qu'il tombe le plus d'eau
dans les pays tropicaux, notamment aux Indes et que les pays les plus arides et
secs sont l'Égypte, l'est de la Russie, l'Asie centrale, l'intérieur de
l'Australie et une bande de terre entre les Andes et le Pacifique qui traverse
Lima, la capitale du Pérou. Maintenant, ajoutons encore, pour terminer, ce fait
curieux que toutes les villes qui se trouvent sur la voie ferrée qui relie, par
plus de huit mille kilomètres Paris, par Berlin, Varsovie, Moscou, etc., etc.,
à Irkoutsk, capitale de la Sibérie, située au bord du lac Baikal, profond de
1375 mètres, ont la même température moyenne pour le mois de juillet, soit de
18 à 19 degrés, tandis que la moyenne de janvier est de 2,4 à Paris et de -25
immédiatement à l'est de Irkoutsk. Ainsi se présente à l'observateur attentif
notre Terre, alternativement glacée et torride avec des montagnes dépassant
8800 mètres d'altitude et des creux d'Océan descendant à 10 kilomètres
au-dessous du niveau de la mer et qui, « légère comme une plume », tourbillonne
autour de son axe en 23 heures 56' 4" et autour du Soleil dans une année,
à raison de 29 kilomètres et demi par seconde, en suivant l'astre du jour qui
l'entraîne dans sa course vertigineuse de 20 kilomètres par seconde sur une
courbe non mesurée encore de la Voie Lactée. –
Frédéric STACKELBERG.
N.-B. – Jakoutsk et
Verchnojausk ont une température annuelle moyenne de - 11 et -17 degrés. L'écart
des maxima, qui peuvent atteindre 33 à 34 degrés au mois de juillet, et des
minima (plus de -63 en janvier) est près de 100 degrés. En Martinique
(Antilles), où les températures ne varient que de 21 à 35, cet écart n'est que
de 14 ; à Para (Brésil équatorial), pas plus de 12 degrés (23 à 35), et à
Quito, qui est situé sur l'Équateur, à 2850 mètres d'altitude, la température
moyenne de l'année se maintient constamment entre 13,3 et 13,7. –
F. S.
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