mercredi 26 janvier 2022

Socialisme ou barbarie. Collectif

 "Cependant, après l'échec de ces premières tentatives, la dasse ouvriere s'organine pour parvenir à ses ·fins, dans des organisations économiques (les syndicats) et politiques (les partis de la II• Internationale) onentes, tout au moins, au • début, vers le même objectif, la suppression de''la _societe de dasse ct la construction d'une société. prolétarienne.· · · · Ces syndicats et ces partis, dans la periode qui fut la .... période de leur grand essor historique-jusqu'à I9.I4-ont .accompli un immense travail positif. Ils ont fourni le cadre dans lequel des millions d'ouvriers, devenus conscients de ·leur classe et de leurs intérêts historiques ont pu s'organiser et lutter. Ces luttes ont abouti à une amélioration considérable des conditions de vie ct de travail du prolétariat,. à l'éducation sociale et politique de grandes couches ouvrières, et une conscience qùe la force décisive que représente le prolétariat dans les sociétés modernes. Mais en même temps, les syndicats et les partis de la II• 1 nternationaie. entraînés par le succès dés réformes que les luttes ouvrieres arrachaient au patronat pendant cette période d'essor juvénile de l'impérialisme, se laissaient aller à une idéologie qui devenait de plus en plus une idéologie réformiste. Les dirigeants voulaient faire croire à la classe· ouvrière qu'il était possible sans révolution violente et sans grands frais, par une série infiniment prolongée de réfored, d'arriver à la suppression de l'exploitation et à la transformation ,de la société. Ils cachaient ainsi le fait que le capi-. taiisme s' approchait constamment de sa crise organique, qui non seulement lui interdirait toute nouvelle concession, mais l obligerait à revenir sur celles qu'il avait déjà accordes. L'idée d'une révolution prolétarienne comme moyen indispensable pour mettre une fin à l'exploitation capitaliste semblait ~devenir une utopie gratuite ou une vision de mystiques sanguinaires. · Cette dégénérescence de la II• Internationale ne fuf évidemment pas le produit du hasard. Profitant de la surexploitation des colonies, l'impérialisme non seulement avait pu concéder des réformes, qui ·donnaient une apparence de justification·. objective a la mystification réformiste, mais il avait pu corrompre toute une aristocratie ouvrière, qui s'en trouvait embourgeoisée. Mais surtout, pour la première fois, apparaissait une bureaucratie ouvrière, qui se détachait de la classe exploitee et essayait de satisfaire ses aspirations· propres. L'orgamsation de la classe ouvrière, dans d'immenses organisations, comptant des millions d adherents, payant des cotisations: entretenant des apPareils étendus et puissants, ayant besoin de permanents pour être dirigés, créant des journaux, des deputes, des. bureaux, aboutit à l'apparition d'une couche etendue de bureaucrates politiques et syndicaux qui sortent de 'l'aristocratie ouvrière et de l'intelligentsia petite bourgeoise • et qUI commencent à trouver le compte de leurs intérêts non plus dans la lùtte pour la révolution prolétarienne, mais dans · la fonctiOn de bergers des troupeaux ouvriers dans les plaines de-la « democratie » capitaliste. Se transformant en intermédiaires entre le prolétariat en lutte et les patrons, 1es dirigeants politiques et syndicaux· commencent à se nourrir à la mangeoire capitaliste. C'est ainsi que l'appareil créé par la classe ouvriere pour son émancipation, auquel elle avait delegué ·les fonctions dirigeantes, 'la responsabilité et l'initiative dans la défense de ses intérêts, devenait un instrument des, patrons. au sein de la classe ouvrière pour la mystifier et l endormir. "

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