n. m. (du grec : mikros,
petit et skopein, observer)
Instrument d'optique destiné
à observer les objets ou les êtres trop petits pour être suffisamment
accessibles à notre vue. Il y en a de deux sortes : le microscope simple ou
loupe et le microscope composé à qui l'on conserve plus particulièrement le nom
de microscope.
La loupe est une petite
lentille très convergente qui est employée comme verre grossissant. Elle est
ordinairement montée sur un cercle de corne ou d'écaille et certaines possèdent
un dispositif permettant de les adapter à un manche ou à un pied porte loupe,
elles sont ainsi d'un usage manuel plus facile. Il existe maints modèles de «
loupes doubles », formées de deux lentilles montées ensembles l'une devant
l'autre et donnant un grossissement plus fort. Le microscope composé est, comme
son nom l'indique, composé de plusieurs parties distinctes dont voici les
principales : le statif ou support avec l'appareil d'éclairage ; le tube qui
renferme les lentilles ; le dispositif pour le changement des objectifs et les
pièces optiques : objectifs, oculaires, condensateur.
Dans le statif qui
supporte tout l'appareil, il y a lieu de distinguer la base, point d'appui du
microscope. Au tiers inférieur du statif est adapté une platine, percée en son
centre d'un petit trou dont on diminue à volonté l'ouverture à l'aide de diaphragmes
de grandeurs différentes. Indépendamment des microscopes possédant un statif
fixe, la grande majorité des appareils ont un statif pouvant s'incliner à 90 degrés.
Les lentilles qui
servent à grossir les objets que l'on examine sont de deux espèces : l'oculaire
et l'objectif. L'oculaire est ainsi appelé parce que c'est la lentille qui se
place près de l'objet. Dans l'oculaire comme dans l'objectif, il y a plusieurs verres
superposés. L'objectif donne une image réelle, renversée et amplifiée de l'objet
que l'on étudie. L'oculaire est placé de telle sorte que l'oeil qui regarde à travers,
au lieu de voir l'image simplement agrandie par la première lentille, voit une
image virtuelle de nouveau agrandie.
Les objets à examiner
sont posés sur des lames de verre minces appelées lames porte-objets dont
l'épaisseur est comprise entre 0,9 et 2 mm. La préparation placée sur la lame
doit très souvent être incluse dans un liquide ou un autre médium approprié et
recouverte d'une autre lamelle de verre très mince de 0,1 à 0,2 mm d'épaisseur.
La préparation ainsi apprêtée est posée sur la platine du microscope. Le trou
percé au centre de la platine sert au passage de la lumière, car il est indispensable,
dans la plupart des cas, que la préparation que l'on veut étudier soit fortement
éclairée. À cet effet sous le plateau se trouve un miroir, plan d'un côté, concave
de l'autre. On utilise généralement le miroir concave qui est mobile et on le dirige
de façon que la lumière en passant par le trou de la platine vienne se concentrer
sur l'objet à examiner.
Le microscope est un
instrument dont la construction peut prendre les formes les plus diverses et
dont les parties mécaniques et optiques sont dans une très large mesure susceptibles
d'être remplacées par d'autres parties semblables. Il est indispensable que les
diverses pièces constituant ce merveilleux moyen d'investigation soient
interchangeables pour que le microscope puisse s'adapter aux différents usages
envisagés.
Aussi les équipements
des microscopes se distinguent-ils les uns des autres non seulement par le
grossissement maximum qu'ils sont capables d'atteindre, mais encore par la
forme de l'appareil d'éclairage et de la platine, par le nombre des objectifs
et des oculaires et leur adaptation aux divers genres d'observations. Grâce aux
progrès réalisés dans l'optique par les constructeurs modernes, le grossissement
qui dépend surtout de l'objectif, dépasse parfois 3 000 fois en diamètre. Il
est difficile de se représenter un pareil grossissement, car grossir 3 000
fois un objet c'est agrandir 9 000 000 de fois sa surface. De telles
amplifications diminuent de beaucoup la netteté des contours et la clarté des
images. C'est pourquoi dans la majorité des cas, pour les études d'analyses, le
grossissement dépasse rarement 1 000 diamètres, c'est-à-dire 1 million de fois
la surface réelle de l'objet examiné.
Il est possible de
rendre visible aux yeux d'un auditoire nombreux les merveilleuses révélations
d'un microscope. Les constructeurs sont parvenus à disposer cet appareil de
telle façon que l'image puisse être projetée sur un écran. Ces microscopes sont
destinés à donner dans l'obscurité une image réelle, très amplifiée des objets
transparents excessivement petits. L'objet vivement éclairé donne sur un
tableau convenablement disposé une image éclatante et prodigieusement
amplifiée, au point qu'un cheveu paraît avoir un décimètre d'épaisseur, que la
griffe d'une puce soit grande comme la main (microscope solaire et microscope
photo électrique).
L'ultra microscope,
cette dernière et merveilleuse conquête de la science, dans lequel le champ
visuel sombre est traversé latéralement par un rayon lumineux très intense
permet de discerner des particules ayant un diamètre de trois à six millionièmes
de millimètre.
Le microscope fut
découvert au moment précis où l'humanité allait commencer une existence
nouvelle, à l'époque où une renaissance intellectuelle allait enfanter plus de
découvertes en trois siècles que l'humanité n'en avait fait depuis les temps
historiques. La loupe fut connue la première. On en a découvert dans les ruines
de Ninive. En Grèce et à Rome les graveurs sur pierre en faisait généralement
usage. Le microscope fut inventé à peu près à la même époque ; le télescope en
1590, par l'opticien Zacharie Janssen, de Middlebourg, en Hollande. Cornélius
Drebbel le perfectionna en 1610. Néanmoins il se passa bien du temps encore
avant que l'usage du microscope se répandit et un siècle après son invention les
savants continuaient à faire leurs observations avec de simples lentilles de
verre.
Ce n'est qu'en 1758,
après la découverte de l'achromatisme et surtout depuis le milieu du XIXème
siècle qu'on a porté sa construction à un degré de perfection aussi admirable
qu'étonnant. Aujourd'hui le microscope s'est imposé dans tous les domaines de
la science. Il sert au physicien comme au chimiste ; le biologiste l'emploie
comme le médecin et le botaniste. Cette merveille de l'ingéniosité humaine nous
a révélé le monde de l'infiniment petit, c'est grâce à sa merveilleuse puissance
que nous devons les observations si curieuses des structures de la constitution
organique végétale et animale, les découvertes si précieuses du monde des
infiniment petits, les merveilles du royaume immense de la vie microscopique qui
peuple de millions d'êtres une goutte d'eau, une feuille d'arbre et le tissu
délicat de nos corps.
On donne aussi le nom
de « microscope » à une constellation de l'hémisphère austral, située près du
Sagittaire, juste au-dessous du Capricorne.
– Ch. ALEXANDRE.
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