[DE VIE EN COMMUN] et [COLONIES]
Il est de fait que
depuis la diffusion sur une grande échelle des idées collectivistes,
communistes, coopératives et anarchistes (communistes comme individualistes),
il s'est trouvé des partisans de ces doctrines ou de ces conceptions pour
tenter de mettre en pratique leurs théories. Différents mobiles les poussaient
: tantôt il s'agissait de démontrer la praticabilité de thèses que leurs
opposants prétendaient irréalisables, tantôt on se proposait d'anticiper l'avènement
de la « Société future » ou du « Royaume des Cieux » dont tarde si longtemps la
venue, au gré de l'impatience sincère. Certains chrétiens socialistes ou
anarchistes visaient tout simplement à vivre en marge ou en dehors d'une
société dont ils ne pouvaient plus supporter la structure antifraternelle,
l'oppression capitaliste ou les bases autoritaires, selon le cas.
Les milieux libres,
colonies ou communautés ont soulevé maintes discussions dans les journaux et
groupes socialistes ou anarchistes. Leurs adversaires – presque toujours
doctrinaires orthodoxes – leur ont reproché de ne pas durer indéfiniment (? ) ;
de subir des échecs qui « nuisent à la propagande » ; de créer de petites agglomérations
d'indifférents à tout ce qui n'est pas le petit centre où se déroule leur vie.
Au point de vue
individualiste anarchiste, il paraît difficile de se montrer hostile à des
humains qui, ne comptant que sur leur vitalité individuelle, tentent de réaliser
tout ou partie de leurs aspirations. Même s'ils ne croyaient pas à la valeur démonstrative
des « tentatives de vie en commun », les individualistes anarchistes font une
telle propagande en faveur des « associations volontaires » qu'ils auraient mauvaise
grâce à renier les milieux où leur thèse se pratique avec moins de restrictions
que n'importe où ailleurs. En dehors de cette constatation que certaines
colonies ont prolongé leur existence pendant plusieurs générations, on peut se
demander pour quel motif les adversaires des « colonies » veulent qu'elles
durent indéfiniment ? Où en est l'utilité ? Pourquoi serait-ce désirable ?
Toute « colonie » fonctionnant dans le milieu actuel est un organisme
d'opposition, de résistance dont on peut comparer les constituants à des
cellules ; un certain nombre ne sont pas appropriées au milieu, elles s'éliminent,
elles disparaissent (ce sont les colons qui abandonnent la colonie après un
séjour plus ou moins prolongé). Les cellules qui résistent, aptes à vivre dans
le milieu spécial, s'usent plus rapidement que dans le milieu ordinaire, en
raison de l'intensité de leur activité. Il ne faut pas oublier que, non
seulement, les membres des colonies ont à lutter contre l'ennemi extérieur (le
milieu social dont l'effroyable organisation enserre le petit noyau jusqu'à
l'étouffer), mais encore, dans les conditions actuelles, contre l'ennemi
intérieur : préjugés mal éteints qui renaissent de leurs cendres, lassitude
inévitable, parasites avoués ou cachés, etc... Il est donc illogique de
demander aux « colonies » autre chose qu'une durée limitée. une durée trop
prolongée est un signe infaillible d'amollissement et de relâchement dans la propagande
que toute colonie est censée rayonner : telle est du moins l'expérience acquise.
À ceux qui proclament
que l'échec, toujours possible, des « colonies » nuit à la propagande
socialiste, anarchiste communiste, tolstoïenne, etc..., suivant le cas –les
protagonistes et les défenseurs des colonies répliquent : « Est-ce que les
échecs des hommes de science les ont empêchés de recommencer des centaines de
fois peut-être l'expérience destinée à les conduire à telle découverte
scientifique, entrevue en théorie seulement, et à laquelle manquait la
consécration de la pratique ? Est-ce que les conférences anarchistes, etc...
ont amené aux idées énoncées par les propagandistes un si grand nombre
d'auditeurs qu'on puisse affirmer que leurpropagande par la parole ait réussi ?
Est-ce que les journaux, brochures, livres d'inspiration libertaire, etc... ont
produit tant d'êtres conscients qu'on ne puisse lesnombrer ? Est-ce que
l'agitation dans la rue a amené la révolution dans les cerveaux
et les moeurs d'une
telle foule de militants que le milieu anarchiste, tolstoïen, communiste ou
autre s'en trouve transformé ? Faites-nous l'addition de vos échecs, puis
expliquez-nous ensuite pourquoi et comment vous n'avez pas abandonné causeries,
conférences, écrits de toute sorte ? Après, nous entendrons vos objections.
D'ailleurs, on ne
comprend plus ce souhait de durée indéfinie, dès qu'on considère la « colonie »
pour ce qu'elle est : un moyen, non un but. Nous ignorons absolument si
« la colonie » communiste, individualiste ou coopérative a quoi que ce soit de
commun avec une société communiste individualiste ou coopérative qui engloberait
un vaste territoire ou la planète toute entière ; c'est pour nous pure folie que
de présenter « une colonie » comme un modèle, un type de société
future. C'est « un exemple » du résultat que peuvent déjà atteindre, dans le
milieu capitaliste et archiste actuel des humains déterminés à mener une vie
relativement libre, une existence où l'on ignore le moraliste, le patron et le
prélèvement des intermédiaires, la souffrance évitable et l'indifférence
sociale, etc... C'est également un « moyen »éducatif (une sorte de « propagande
par le fait »), individuel et collectif. On peut être hostile aux « Milieux
libres », mais il n'est personne de bonne foi qui ne reconnaisse que la vie,
dans une « colonie », porte plus à la réflexion que les déclamations ordinaires
et les lieux communs des réunions publiques. Je viens de parler de résultat ?
– « Les partisans des Milieux libres ou Colonies ont-ils à leur actif des
résultats ? » – C'est la question que pose toujours n'importe quel adversaire
des tentatives de vie en commun. On peut répondre par l'exemple fourni par les
groupes des États-Unis, sur le territoire desquels – surtout de 1830 à
1880-1900 – s'est épandu un véritable semis de colonies ou communautés,
s'échelonnant de l'individualiste extrême au communisme absolu ou dictatorial
en passant par toutes sortes de tons intermédiaires : coopératisme (oweniste,
fouriériste, henry-georgiste) ; communisme libertaire ; collectivisme marxiste
; individualisme associationniste, etc... Tout ce que la flore non conformiste
est susceptible d'engendrer a peuplé et constitué ces groupements : sectaires
dissidents et hérétiques, et athées ; idéalistes et matérialistes ; puritains
et partisans de libres moeurs ; intellectuels et manuels ; abstinents, tempérants,
omnivores ou partisans d'une alimentation spéciale, etc..., etc... Tous les
systèmes ont été essayés. Il y a eu le régime de la propriété privée, chacun
étant propriétaire de sa parcelle, la cultivant et en gardant les fruits, mais s'associant
pour la grosse culture, la vente et l'achat des produits. On a cultivé, vendu,
acheté en commun et on a réparti aux associés ce dont ils avaient besoin pour
leur consommation, chaque ménage vivant chez soi. On a vécu ensemble dans le
même bâtiment, mangé à la même table, parfois dormi dans un dortoir commun. La
répartition des produits peut avoir lieu selon l'effort de chacun, mesuré, par
exemple, par son temps de travail. On peut vivre chacun sur sa parcelle, propriété
individuelle dans tout le sens du mot, n'avoir affaire économiquement avec les
voisins qu'en basant ses rapports sur l'échange ou la vente. Enfin, la
propriété du sol peut appartenir à une association dont le siège est au dehors
de la colonie, les colons ne possédant la terre qu'à titre de fermage ou de
concession à long terme.
Toutes ou presque
toutes ces modalités ont été pratiquées dans les « colonies » des États-Unis.
Le communisme absolu cependant n'y a pas été expérimenté, je veux dire le
communisme poussé jusqu'au communisme sexuel, bien qu'à Oneida, il n'ait pas
été très loin de se réaliser. Pourtant, il y a eu des colonies où la liberté
des moeurs a été telle qu'elles ont ameuté contre elles la population
environnante et provoqué l'intervention des autorités. Eh bien, que disent de
ces établissements et de leur population ceux qui les ont visités ?
Qu'en disait William
Alfred Hinds qui y avait séjourné ? Quelles « inductions » tirait-il de ses
constatations, malgré les « nombreuses imperfections » des associations ou
communautés existant de son temps (American Communities, pp. 425 à 428)
: – que le paupérisme et le vagabondage y étaient ignorés – ainsi que les
procès et autres actions judiciaires onéreuses – que toutes les possibilités de
culture morale, intellectuelle et spirituelle y étaient mises à la portée de
tous les membres – que riches et pauvres y étaient inconnus, tous étant à la
fois prolétaires et capitalistes – que leur prospérité ne dépendait pas d'une
théorie unique des relations sexuelles, les communautés monogames ayant aussi
bien réussi que celles admettant le célibat, et celles préconisant le mariage
plural n'ayant pas eu moins de succès que les autres. – « Une communauté
idéale, concluait-il, est un foyer agrandi – une réunion de familles heureuses,
intelligentes, conscientes – un ensemble de demeures, d'ateliers, de jardins
vastes, spacieux – de machines destinées à épargner le travail – toutes
facilités destinées à améliorer et rendre plus heureuses les conditions dans
lesquelles chacun coopère au bien commun. Pareil foyer se montre supérieur au
logis ordinaire en tout ce qui rend la vie bonne à vivre, comme il le surpasse
par les facilités offertes à ceux qui constituent cette société de camarades.
Si, malheureusement, l'esprit de dissension pénètre dans une de ces associations,
l'expérience prouve que les difficultés et les misères se multiplient dans la
mesure où on le laisse prendre racine».
Charls Nordhoff qui
avait visité, quelque vingt-cinq ans auparavant, les colonies américaines, ne
fait pas entendre un autre son de cloche. Son enquête avait été très
consciencieuse (The Communistic Societies of the United States, 1875).
Il reconnaît que les colons, pris en général, ne se surmènent pas – qu'ils
n'ont pas de domestiques – qu'ils ne sont pas paresseux – qu'ils sont honnêtes
– humains et bienveillants – qu'ils vivent bien, de façon beaucoup plus saine
que le fermier moyen – qu'ils sont ceux des habitants de l'Amérique du Nord qui
montrent le plus de longévité – que personne, parmi eux, ne fait de
l'acquisition des richesses un des buts principaux de la vie. Le système des
colonies libère la vie individuelle d'une masse de soucis rongeurs..., de la
crainte d'une vieillesse malheureuse. « En comparant la vie d'un « colon »
heureux et prospère (c'est-à-dire d'un colon ayant réussi) à celle d'un
mécanicien ou d'un fermier ordinaire des États-Unis, renommés cependant pour
leur prospérité – plus spécialement aux existences que mènent les familles
ouvrières de nos grandes villes, j'avoue – conclut Nordhoff – que la vie d'un
colon est débarrassée à un tel point des soucis et des risques ; qu'elle est si
facile, si préférable à tant de points de vue, et dans tous les aspects
matériels de la vie ; j'avoue que je souhaite de voir ces associations se
développer de plus en plus dans nos contrée ». Dans son « Histoire du
Socialisme aux États-Unis », le socialiste orthodoxe Morris Hillquit ne donnera
pas une autre note. C'est pourtant un adversaire de ces expériences qu'il
qualifie de « socialisme utopique » ; il en proclame hautement l'inutilité.
Malgré tout, il ne peut nier l'influence bienfaisante de la vie en commun sur
le caractère de ses pratiquants.
Nous citerons
quelques-unes de ses conclusions (History of the Socialism in the United
States, 1903, pp. 141-145) : « Quiconque visite une colonie existant depuis
quelque temps déjà ne peut manquer d'être frappé de la somme d'ingéniosité,
d'habileté inventive et, de talent montrée par des hommes chez lesquels, à en
juger par l'extérieur, on ne se serait pas attendu à rencontrer pareilles
qualités... Rien ne m'avait surpris davantage, avait constaté Nordhoff,
observateur très impartial, que la variété d'habileté mécanique et pratique que
j'ai rencontrée dans chaque colonie, quelque fût le caractère ou l'intelligence
de ses membres. »
« En règle générale,
les colons se montraient très industrieux, bien que la contrainte fût ignorée
dans leurs associations. » « Le plaisir du travail en commun est un des traits
remarquables de cette vie spéciale, considérée dans sa phase la meilleure. »
« Que faites-vous de
vos paresseux ? » ai-je demandé, en maints endroits, –écrit Nordhoff – « Mais
on ne rencontre pas de fainéants dans les colonies... Même les « Shakers
d'hiver », ces lamentables va-nu-pieds qui, à l'approche de l'hiver, se réfugient
chez les Shakers ou dans quelque autre milieu similaire, exprimant le désir d'en
faire partie, ces pauvres hères qui viennent au commencement de la mauvaise saison,
comme un « ancien » Shaker me le racontait, « la malle et l'estomac vides et s'en
vont, l'une et l'autre remplis, dès que les roses se mettent à fleurir ». Eh
bien ! ces malheureux ne peuvent résister à l'atmosphère d'activité et de
méthode de l'ambiance et ils accomplissent leur part de travail sans aucun
murmure, jusqu'à ce que le soleil printanier les pousse à nouveau à courir les
routes. »
« Contrairement à
l'impression générale, la vie dans les colonies était loin d'être monotone. Les
colons s'efforçaient d'introduire dans leurs habitudes et leurs ccupations
autant de variété que possible. Les Harmonistes, les Perfectionnistes, les
Icariens, les Shakers changèrent plusieurs fois de localité. Parlant des
habitants d'Onéida, Nordhoff écrivait : « Ils semblent nourrir une horreur
presque fanatique des formes ; c'est ainsi qu'ils changent fréquemment de
métiers, qu'ils modifient très soigneusement l'ordre de leurs récréations et de
leurs réunions du soir ; ils changeaient jusqu'à l'heure de leurs repas. » Dans
les phalanges fouriéristes, la diversité d'occupations était l'un des principes
fondamentaux, et il en était de même pour presque toutes les autres « colonies
».
« L'apparente quiétude
des colons cachait une gaieté et un entrain appréciables ; ils étaient rarement
malades et on n'a jamais signalé chez eux un seul cas de folie ou de suicide.
Ce n'est donc pas surprenant que leur longévité n'ait point été surpassée par
les autres Américains (1) ».
« L'influence de la vie
en commun semble avoir eu un effet aussi bienfaisant sur l'intellect et le
moral que sur la vie physique des colons. Amana, qui consiste en sept villages
qui dépassèrent à un moment donné 2000 habitants, ne compta jamais un avocat
dans son sein. Amana, Bethel, Aurora, Wisconsin Phalanx, Brook Farm et nombre
d'autres colonies déclaraient avec fierté qu'elles n'avaient jamais eu à subir
un procès ni vu un de leurs membres en poursuivre un autre devant les tribunaux.
»
« La comptabilité était
tenue de la façon la plus simple ; bien qu'aucune caution ne fût exigée des
administrateurs de ces associations, on ne cite pas un cas de détournement de
fonds ou de mauvaise gestion. »
« Il faut noter que les
colons apportaient invariablement une grande attention, tant à l'éducation de
leurs enfants qu'à leur propre culture intellectuelle. En règle générale, leurs
écoles étaient supérieures à celles des villes et villages des environs ; la
plupart des colonies possédaient des bibliothèques et des salles de lecture, et
leurs membres étaient plus éduqués et plus affinés que les autres gens de
l'extérieur, d'une situation sociale égale. »
Il a existé une colonie
individualiste anarchiste fondée par l'initiateur de Benjamin R. Tucker, le
fameux proudhonien Josiah Warren. Cette colonie nommée Modern Times était
située aux environs de New-York. Un essayiste américain assez connu, M. Daniel
Conway, la visita vers 1860. Nous extrayons de ses Mémoires, publiés à Chicago,
en 1905, certaines des impressions que lui laissa sa visite : « La base
économique, à « Modern Times » était que le coût (la somme des efforts)
détermine le prix et que le temps passé à la fabrication détermine la valeur ; cette
détermination se réglait sur le cours du blé et suivait ses variations. Un
autre principe était que le travail le plus désagréable recevait la
rémunération la plus élevée... La base sociale s'exprimait en deux mots : «
Souveraineté individuelle » ; le principe de la non intervention dans la liberté
personnelle était poussé à un point qui aurait transporté de joie un Stuart
Mill et un Herbert Spencer. On encourageait vivement l'autonomie de l'individu.
Rien n'était plus voué au discrédit que l'uniformité, rien n'était plus
applaudi que la variété, nulle faute n'était moins censurée que
l'excentricité... Le « mariage » était une question purement individuelle ; on
pouvait se marier cérémonieusement ou non, vivre sous le même toit ou dans des
demeures séparées, faire connaître ses relations ou non ; la séparation pouvait
s'opérer sans la moindre formalité. Certaines coutumes avaient surgi de cette
absence de réglementation en manière d'union sexuelle : il n'était pas poli de
demander quel était le père d'un enfant nouveau-né ou encore quel était le « mari
» ou quelle était la « femme » de celle-ci ou celui-là... « Modern Times » comptait
une cinquantaine de cottages, proprets et gais sous leur robe mi-blanche et mi-verte
dont les habitants s'assemblèrent dans leur petite salle de réunions... car on avait
annoncé, pour l'après-midi, une réunion de conversation... la discussion roula sur
l'éducation, la loi, la politique, le problème sexuel, la question économique,
le mariage : ces sujets furent examinés avec beaucoup d'intelligence et,
témoignage rendu à l'individualisme, pas un mot de déplacé, ou une dispute, ne
s'éleva ; si toutes les vues exprimées étaient « hérétiques », chaque personne
avait une opinion à elle, si franchement exprimée, qu'elle faisait entrevoir un
horizon de rares expériences... Josiah Warren me fit voir l'imprimerie et
quelques autres bâtiments remarquables
du village. Il me remit une des petites coupures employées comme monnaie entre
eux. Elles étaient ornées d'allégories diverses et portaient les inscriptions
suivantes : Le temps, c'est la richesse. – Travail pour Travail. – Non transférable.
– Limite d'émission : deux cents heures. – Le travail le plus désagréable a
droit à la rémunération la plus élevée... Je n'ai jamais revu « ModernTimes »,
mais j'ai entendu dire que, dès que la guerre civile eut éclaté (en 1866), la plupart
de ceux que j'avais vus avait quitté la colonie sur un petit bâtiment et s'en étaient
allés fixer leur tente sur quelque rive paisible du Sud-Amérique. »
________________
(1) Morris Hillquit
cite, dans un autre endroit de son ouvrage, qu'à Amana, chez les Harmonistes,
les Zoaristes, nombre de personnes atteignent 70, 80 ans et avantage. Chez les
Shakers, il n'est pas rare de dépasser 90 ans et à Onéida, on atteignait
facilement cet âge. Parmi les fondateurs ou animateurs de colonies, Rapp arriva
à 90 ans Baumeler et Noyes à 75 ans. À 87 ans (en 1903) l'Icarien Marchant militait
encore activement.
On me dira qu'il s'agit
de colonies créées par des nordiques qui passent, de par constatation et
tradition, pour plus persévérants que les latins et méridionaux en général. Il
y a eu, au Brésil, une colonie fondée exclusivement par et pour des communistes
anarchistes italiens c'est la fameuse Cecilia, qui dura de 1890 à 1891. Son
initiateur, le Dr Giovanni Rossi, écrivait à son sujet, dans l'Università
Popolare de novembre-décembre 1916, les lignes suivantes :
« Pour moi, qui en ai
fait partie, la colonie La Cecilia ne fut pas un fiasco...
Elle se proposait un
but de caractère expérimental : se rendre compte si les hommes actuels sont
aptes à vivre sans lois et sans propriété individuelle... À ce moment-là, à
l'exposé doctrinaire de l'anarchie, on objectait : – Ce sont des idées très
belles mais impraticables aux hommes actuels. La Colonie Cecilia montra
qu'une centaine de personnes, dans des conditions économiques plutôt
défavorables avaient pu vivre deux ans avec de petits différends, et une
satisfaction réciproque sans lois, sans règlements, sans chefs, sans codes,
sous le régime de la propriété commune, en travaillant spontanément en
commun... Le compte rendu, opuscule publié sous le titre de « Cecilla
communauté anarchique expérimentale », aboutissait à cette conclusion. Il fut
rédigé par moi et approuvé par l'unanimité des colons. » Est-ce à dire que nous
niions les jalousies, les désaccords les luttes d'influences, les scissions et
tant d'autres formes des guerres intestines de plus ou moins noble aloi, qui
ont dévasté, déchiré, ruiné prématurément trop de Colonies ou Milieux Libres ?
Certes, non, mais nous prétendons que ces difficultés ou ces traîtrises se
rencontrent partout où des humains d'esprit avancé s'assemblent, même quand
leur réunion a en vue un objet purement intellectuel. Dans les colonies ces taches
ou ces souillures sont plus évidentes, plus visibles, voilà tout.
Je nie si peu les
ombres du tableau que trente ans d'études et d'observations m'ont amené a
considérer, au point de vue éthique (je ne dis pas économique) les circonstances
ou les états de comportements ci-dessous, comme les plus propices à faire
prospérer et se prolonger les milieux de vie en commun, leurs membres fussent-ils
individualistes ou communistes :
a) le colon est un type
spécial de militant. Tout le, monde n'est pas apte à vivre la vie en commun, à
être un milieu-libriste. Le « colon-type » idéal est un homme débarrassé des
défauts et des petitesses qui rendent si difficile la vie sur un terrain ou
espace resserré : il ignore donc les préjugés sociaux et moraux des ourgeois et
petits bourgeois. Bon compagnon, il n'est ni envieux, ni curieux, ni jaloux, ni
« mal embouché ». Conciliant, il se montre fort sévère envers lui-même et très
coulant à l'égard des autres. Toujours sur le guet pour comprendre autrui, il supporte
volontiers de ne pas l'être ou de l'être peu. Il ne « juge » aucun de ses coassociés,
s'examine d'abord lui-même et, avant d'émettre la moindre opinion sur tel ou
telle, tourne, selon l'antique adage, sept fois sa langue dans sa bouche. Je ne
prétends pas qu'il soit nécessaire que tous les aspirants colons aient atteint
ce niveau pour instaurer un « milieu libre ». Je maintiens qu'en général le «
colon-type » aura en vue ce but individuel et que s'efforçant de s'y conformer,
il ne lui restera que peu de temps pour se préoccuper des imperfections
d'autrui. Avant d'être un colon extérieur, il convient d'être un colon
intérieur ;
b) la pratique du stage
préparatoire a toujours donné de bons résultats ;
c) le nombre permet le
groupement par affinités ; il vous est plus facile de rencontrer parmi deux
cents que parmi dix personnes seulement quelques tempéraments qui cadrent avec
le vôtre. L'isolement individuel est logiquement funeste à l'existence des
milieux de vie en commun ;
d) une grande
difficulté est la femme mariée, légalement ou librement, et entrant dans le
milieu avec son « mari » ou « compagnon » ; avec des enfants, la situation est
pire. Le « colon-type » est célibataire en entrant dans la colonie ou se sépare
de sa compagne en y pénétrant (ou vice-versa, bien entendu) ;
e) point de
cohabitation régulière entre les compagnons et les compagnes, et le milieu a
d'autant plus de chances de durée. Il en est de même lorsque les « compagnes »
sont économiquement indépendantes des « compagnons », c'est-à dire quand il
n'est pas une seule compagne qui ne produise et consomme en dehors de toute
protection ou intervention d'un compagnon, quel qu'il soit ;
f) tout milieu de vie
en commun doit être un champ d'expériences idéal pour la pratique de la «
camaraderie amoureuse », du « pluralisme amoureux », de tout système tendant à
réduire à zéro la souffrance sentimentale. Tout milieu de vie en commun, où les
naissances sont limitées, où les mères confient leurs enfants dès le sevrage
(au moins pendant la journée) à des éducateurs de vocation, où l'enfant ne rend
pas esclave celle qui l'a mis au monde, a de grandes chances de durer plus longtemps
;
g) toute colonie
constituant un foyer intensif de propagande – même simplement au point de vue
industriel : fabrication d'un article spécial, par exemple – augmente ses
chances de durée ; toute colonie qui se renferme en soi, se replie sur elle-même,
au point de ne plus rayonner à l'extérieur, se dessèche et périt bientôt ;
h) il est bon que les
participants des milieux de vie en commun se fréquentent, surtout entre sexes
opposés ; qu'ils se rencontrent en des réunions de distraction ou de
conversation, repas en commun, etc... ;
i) le régime
parlementaire ne s'est montré d'aucune valeur pour la bonne marche des
colonies, qui exigent de la décision, non de la discussion. Le système de l'animateur,
de l'arbitre, inspirant confiance aux associés, gardant cette confiance, quelle
que fût d'ailleurs la méthode d'administration adoptée, semble, de préférence, avoir
réussi. C'est une constatation que je ne suis pas seul à faire. Dans son ouvrage
« Les Colonies Communistes et Coopératives », M. Charles Gide écrit : « Toute association
quelle qu'elle soit – non seulement les associations communistes mais la plus
modeste société de secours mutuels, tout syndicat, toute coopérative – doit sa naissance
à quelque individu qui l'a créée, qui la soutient, qui la fait vivre ; et si elles
ne trouvent pas l'homme qu'il faut, elles ne germent pas ». Paroles à méditer
et que confirme l'histoire étudiée des colonies ;
j) la durée de toute
colonie est facteur d'un pacte ou contrat, peu importe le nom de l'instrument,
précisant ce que le Milieu attend de ceux qui participent à son fonctionnement
et ce que ceux-ci sont en droit d'attendre de lui. Les charges et les profits
doivent s'équilibrer et il est nécessaire que l'on s'entende d'avance sur le
cas de résiliation et les conséquences impliquées ; enfin, le « contrat »
définira, en cas de litige ou différend, à quelle personne est confiée le
règlement du désaccord. L'étude attentive des « colonies » et « milieux de vie
en commun » – et c'est impliqué dans les remarques ci-dessus – me pousse à
conclure que la durée d'un milieu de ce genre est fonction des réalisations
particulières qu'il offre à ses membres et qu'il est impossible à ceux-ci de
rencontrer dans le milieu extérieur. Ces réalisations peuvent être d'un ordre
ou d'un autre, mais la poursuite de la réussite purement économique ne suffit
pas, l'extérieur offrant beaucoup plus d'occasions d'y parvenir que la colonie
la mieux organisée. C'est ce qui explique le succès des colonies à base
religieuse, toujours composées de sectaires, dont les adhérents ne se rencontraient
que dans ces groupements, ou dont les croyances ou le mode de vie ne pouvaient
se manifester ou se pratiquer qu'en « vase clos ».
Je souhaite simplement
que ces remarques soient prises en considération par quiconque songe à fonder
une colonie, milieu libre ou centre de vie en commun : ce ne sera pas du temps
perdu.
– E. ARMAND.
LISTE DES COLONIES ET
MILIEUX DE VIE EN COMMUN. – Il est excessivement difficile de se procurer des
documents relatifs aux « Colonies », non pas que ces associations n'aient
publié des journaux – ils abondent, tout au contraire – et des brochures de
propagande, mais tirés à un nombre restreint d'exemplaires, journaux et
publications deviennent pratiquement introuvables. Arthur M. Baker, de Londres,
qui avait commencé à éditer une série de brochures ayant trait aux colonies et
qui possédait, selon son expression « une masse immense de matériaux »,
m'écrivait déjà en 1904 qu'il fallait consacrer force argent à l'achat d'imprimés
et de périodiques très rares. Chaque fois qu'il tombait sur un numéro intéressant,
il y trouvait des informations sur une ou deux colonies dont il n'avait jamais
entendu parler. On ignore exactement combien de milieux de ce genre ont été
créés. La liste ci-dessous n'est donc que très approximative, sa valeur réside
en ce qu'elle est établie pour la première fois et je serais heureux que cet
essai, si imparfait soit-il, servît de point de départ à de nouvelles
recherches.
Lorsque je l'ai pu,
j'ai indiqué la durée de la colonie, son effectif en membres, etc. Souvent,
j'ai dû me contenter d'un nom, d'une date, d'une information.
E. A.
Afrique du Sud. – Ile de Tristan
d'Acunha : îlot isolé ; population ayant varié de 75 à 150 habitants, vivant
relativement en communisme, depuis le début du 19ème siècle.
Allemagne. – « Eden », à
Oranienburg, près Berlin, comptait, en 1905, 110 membres ; existe encore.
« Die Neue Gemeinschaft
», à Schluchtensee, près Berlin, en 1902 comptait 40 membres.
« Volks-Landsheim »,
dans la colonie de Walter Mett (idéaliste) à Born auf dem Marss, en Poméranie.
En plein fonctionnement.
Il a existé en 1903 une
communauté moniste près de Hambourg dont W. Ostwald était l'inspirateur.
Angleterre. – « Clowsden Hill »
près Newcastle, 1891-98, débuta avec une douzaine de membres.
« Harmony Hall »,
Hampshire, 1839 (dernière tentative de Robert Owen).
« Manea Free », «
Queenwood », vers 1840 : citées par M. A. Baker.
« Purleigh » : 1896-1902
; 20 membres (tolstoïenne).
« The Sanctuary », dans
le Sussex, 1923 (socialiste-chrétienne). Existe encore. William C. Owen y est
mort en 1929.
« Starnthwaite », cité
par M. A. Baker.
« Whiteway Colony »,
dans le Gloucestershire depuis 1902 ; communiste puis individualiste.
Population cosmopolite variant de 75 à 150, croyons-nous (27 en 1906).
Argentine. – « Colonia Libertà »
province de Misiones (1923) : composée de sectaires sabbatistes russo
allemands. En 1903, il existait aux environs de Buenos-Aires une colonie
communiste chrétienne nombrant 70 membres.
Il doit exister en
Argentine des colonies mennonites et de sectaires russes.
« La Protesta » du 15
novembre 1927 a parlé d'une colonie agricole aux expériences mouvementées qui
avait récemment existé ou existait encore dans le Grand Chaco. Sans détails de
lieu, de date, d'effectif.
Australie. – « The New Australia
» : fut abandonnée en 1893 pour « Cosme » au Paraguay.
Autriche. – En 1913, il
existait une colonie tolstoïenne à Semriach (Styrie). Les « Vardanieri » : 200
membres, pratiqueraient la communauté des femmes (1928). Pas de nouvelles.
Colonie « idéaliste »
de Waldhofen an der Ybbs (1927).
Belgique. – « Milieu libre
d'Eeckeren », près Anvers (1903).
« Stockel Bois » :
1905-1906, une douzaine de membres inspirateur : Émile Chapelier.
Brésil. – « Cecilia », dans
l'État de Parana, 1890-1891 : une centaine de participants, Dr Giovanni Rossi
Inspirateur.
« Kosmos » disparue en
1904, ayant donné naissance à une autre colonie
« Hansa » dont les
membres habitaient Blumenau et Joinville (État de Ste-
Catherine).
« Guararema », dans
l'État de S. Paul, sous l'inspiration de Neblind, les colons vont et viennent
sans faire de séjour prolongé.
« Monte Sol » (1905) :
pas de nouvelles. En 1912, il existait dans l'État de Rio Grande do Sul des
colonies allemandes plus ou moins communistes et il s'en trouve certainement
encore dans l'État de S. Catherina. Il a été aussi question de colonies
naturistes dont nous n'avons plus entendu parler.
Bulgarie. – Il a existé vers
1922-1923 une colonie communiste libertaire aux environs de Roustchouk. Elle a
dû sa chute à ce qu'elle a été trop souvent considérée par des illégalistes
comme un lieu de refuge.
Canada. – « Christian
Community of Universal Brotherhood » (Doukhobors) : depuis 1899, répandus dans
le Saskatchewan, l'Alberta, la Colombie britannique ; 10 à 12000 membres ; sous
la direction de Pierre Vérighine, puis de son fils. Les Doukhobors comprennent
des groupes scissionnistes ; une aile gauche, en lutte avec le gouvernement
canadien ; plus ou moins partisans – au moins idéalement – de la « pluralité
amoureuse » ou de la « camaraderie amoureuse », le recours à l'anudation
publique est une de leurs formes de manifestations fréquentes (1930) ; communistes
au point de vue économique.
« Hutterites » :
colonies moraves, venues de l'Allemagne, 16 colonies dans l'État d'Alberta,
3000 membres.
« Redder Alta » (1906),
communiste libertaire, débutant avec une quarantaine de colons, ne savons
comment elle a fini. Les « Colonies mennonites », très importantes, ont dû
quitter le Canada, ne s'entendant plus avec le gouvernement.
Chili. – Au début de 1904, «
La Protesta », de Buenos-Aires, faisait remarquer qu'il existait des colonies
communistes au Chili.
Costa-Rica. – « Granja Far Away »
: existe depuis un certain nombre d'années (1919 ou 1920 peut-être) ; quelques
familles, que rejoignent de temps à autre des camarades venant des États-Unis
ou d'Europe, lesquels s'en vont après un séjour peu prolongé, à tendance
individualiste associationniste. L'un des inspirateurs (Palomarès), édite (ou
éditait) jusqu'en ces derniers temps (1930) une revue dactylographiée : « Le
Semeur
Cuba. – « La Gloria Colony
» 1904, passait pour individualiste.
Écosse. – « Orbiston », 1824-28,
première tentative oweniste.
Espagne. – « Tampul », en
Andalousie (entre 1840 et 1850), fouriériste, dissoute par le gouvernement.
Il doit ou a dû exister
en ce pays, de fondation récente, des colonies « naturistes ».
États-Unis. – « Adonai Shamo »,
Massachussetts, 1861-96, 30 membres.
« Altruist Community of
Gibsonville », Michigan, 1894-?, individualiste communiste.
« Amana », New-York,
puis Iowa, fondée en 1714 en Allemagne, émigrée en Amérique en 1842, comptait
encore 1500 membres en 1908 (l'un de ses animateurs, Christian Metz, est resté
célèbre dans l'histoire des colonies). (En
1903, « Amana » comptait sept villages : « Amana », « East Amana », « Middle
Amana », « Amana near the hill », « West Amana », « South Amana », « Homestead
» et 1800 habitants.)
« Alphadelphia Phalanx
», Michigan, 1844-47, 200 membres, fouriériste.
« Anaheim »,
Californie, 1857. Une cinquantaine de familles. Coopérative, puis
individualiste.
« April Farm », en
Pennsylvanie, fondée par le millionnaire Garland, qui avait renoncé à son
héritage, une douzaine de participants, la question de la liberté sexuelle y
jouait un rôle important, dissoute de ce fait en 1926. (À ce sujet, des
journaux américains ont parlé d'une colonie qui existait vers 1865, dans les
mêmes parages et qui fut dissoute pour les mêmes raisons, les biens mobiliers
des colons auraient été dispersés aux enchères publiques. Impossible de avoir
de quel milieu il s'agissait.)
« Arden », Delaware,
1900, six ans après comptait 80 familles, henrygeorgiste.
« Army of Industry »,
Californie, 1914--?, 30 à 40 membres au début.
« Aurora », 1856-1911,
dans l'Oregon, 250 membres.
« Aurora Colony », en
Californie, 1910, fut créée par l'un des Isaac, éditeur de « Free Society »,
individualiste.
« The Barbara Fellowship Colony », Californie, 1923, n'existe plus.
« Bethel », Missouri,
1844-80, population ayant varié de 175 à 1000.
« Bishop Hill Community
», dans l'Illinois, 1846-62, comptait 1000 membres en 1848.
« Bloomfield Association », New-York, 1844-46, 148 membres, fouriériste.
« British Colony », Californie, 1919-?
« Brook Farm Community
», Massachusetts, 1841-47, 115 membres, à tendance fouriériste. A compté parmi
ses membres des orateurs, des poètes, des philosophes comme Emerson, des
romanciers comme Nathaniel Hawthorne.
« Brotherhood Cooperative Community of Equality », 1898-1906, Washington,
d'abord socialiste, puis individualiste, 300 membres. Chute due au défaut
d'un leader énergique.
« Brotherhood of New Life », Virginie, 1851, puis New-York, 1862. Disparue vers 1870. 100
membres.
« Bruederhoff
Communities », South Dakota, 1862, plusieurs centaines de membres en 1900.
« Bureau County Phalanx
». Illinois, 1843, fouriériste.
« Celesta Second
Adventists », Pensylvanie, 1843, 20 membres.
« Cheltenham »,
Missouri, 1856-64, de 180 membres à 42, icarienne.
« Christian Commonwalth », Georgie, 1896-1900, 500 membres.
« Clarkson Industrial Association », New-York, 1844, 2000 membres, fouriériste.
« Clermont Phalanx »,
Ohio, 1844-47, 120 membres, fouriériste.
« Coburn Township », ?-1910.
« Colorado Cooperative Colony », Colorado, 1894-1910.
« Columbia Phalanx », Ohio, 1848, 128 membres, fouriériste.
« Rurley Cooperative
Brotherhood », Tacoma, 1903-?
« Coopolis », ?,
anarchiste chrétienne, avait peine à vivre fin du XIXème siècle.
« Dos Palos »,
Californie, 1910.
« El Capitan »,
Californie, 1910.
« Ephrata », 1728,
existait encore en 1900, a compté jusqu'à 300 membres, basée sur le célibat.
« Fairhope », fondée en
1904, a compté 400, 700 membres, henry-georgiste, la « colonie de l'impôt
unique », dans l'Alabama, a donné naissance à une dizaine de colonies
semblables.
« Feiba Peven », 1826,
oweniste, fusionna avec « New Harmony ».
« Fellowship Farm Colony », Massachusetts, 1906. A compté 26, 40 membres, avait établi
une filiale à Norwood Inspirateur : George Elmer Littlefield.
« Free Acres »,
New-Jersey, 1910, une douzaine de familles, henry-georgiste, Bolton Hall,
inspirateur ou participant.
« Fruitlands »,
Massachusetts, ? (A succédé à « Brook Farm ».)
« George Land » , Massachusetts, 1910, henry-georgiste.
« Germania Colony », ?,
1856-79, une quinzaine de familles.
« Golden Life »,
Minnesota, 1902-1903, 8 camarades au début, communiste anarchiste.
« Goose Pond Community
», Pennsylvanie, 1844, 60 membres, fouriériste.
« Halidon », ?
« Harmonists (the) »,
Pennsylvanie (1804), puis Indiana, puis retour en Pennsylvanie, 1894-1900, 1000
membres en 1825 ; Rapp, inspirateur et animateur.
« Haverstraw », New-York, 1826, 80 membres. Puis Kendal, Ohio, 150 membres.
Oweniste.
« Heaven everywhere ». Illinois, 1923.
« Home Colony »,
Washington, dans la première décade de ce siècle, a compté une cinquantaine de
familles, non compris force jeunes gens des deux sexes. Individualiste
anarchiste. La question de la liberté sexuelle y a joué un rôle important et
lui a attiré maints désagréments. A été un centre actif de propagande, où s'est
publié « Discontent », « The Demonstrator » et des brochures.
« Hopedale Colorry », Massachusetts, 1842-58,
275 membres, fouriériste.
« House of David »,
Michigan, fondée en 1903, 1000 membres en 1926, petite filiale en Australie.
Son animateur, Benjamin Purnell, plusieurs fois poursuivi sous prétexte
d'immoralité. Mystique.
« Icaria Speranza »,
Californie, 1883-1886, 54 membres, icarienne.
« Icarie », Texas,
Louisiane, puis Iowa, 1848-78. 1000 à 1500, au Texas ; 250 à 500 à Nauvoo, en
Louisiane ; 250 au début à Corning, dans l'Iowa, 35 en 1863, 83 membres en
1876. Colonie fondée par Cabet.
Integral Phalanx », Illinois, 1845-47, 120
membres, fouriériste.
« Jefferson County Industrial Association », New-York, 1843, 400
membres, fouriériste.
« Kaweah » ?
« Koreshan Unity »,
Floride, fondée en 1889, 200 membres. Ces sectaires ont créé des filiales à
Washington Heights et à Englewood, non loin de Chicago (60 personnes).
« La Grange Phalanx »,
Indiana, 1844-46, 120 membres, fouriériste.
« Leraysville Phalanx
», Pennsylvanie, 1844-46, 40 membres, fouriériste.
« Llano Cooperative
Colony », Californie, puis Louisiane. Fondée en 1884 par Job Harriman, a compté
800 participants en 1920, 350 en 1923, 188 en 1927, publie un hebdomadaire : «
The Llano Colonist », Administrateur actuel : Geo Pickett. Coopérative.
« The Lord's Farm »,
New-Jersey, a duré 18 ans, et nourri 2000 personnes. Existait encore en 1919.
Colonie de passage.
« Mac Kean County Association », Pennsylvanie, 1843, fouriériste.
« Mme Modjeska's Colony
», Californie, colonie d'intellectuels polonais fondée à Cracovie en 1876, puis
transplantée en Amérique.
« Macluria », 150
membres, fusionna avec « New Harmony ». Oweniste.
« Modern Times »,
New-York, une cinquantaine de cottages en 1860, disparue en 1866, lorsque a
éclaté la guerre de Sécession. Individualiste anarchisante, fondée par Josiah
A. Warren.
« Marlboro Association
», Ohio, 1841-45, 24 membres, fouriériste.
« Mohegan Colony », New-York, fondée par
Soldes, dure depuis plusieurs années, à tendance anarchisante.
« Moorehouse Union », New-York, 1843, fouriériste.
« Nevada Colony »,
1916-18, Nevada. 100 membres.
« New Harmony », dans
l'Indiana, créée par Robert Owen, dura deux ans, de 1825 à 1827, a compté 800
membres. Cette colonie engendra huit ou neuf filiales qui ont vécu peu de
temps, parmi lesquelles :
« Nashoba Colony »,
dans le Tennessee, destinée aux noirs. (« Nashoha » fut créée par une
écossaise, Frances Wright, que son échec ne découragea pas, car nous la
trouvons mêlée à toutes sortes de mouvements émancipateurs.)
« North American Phalanx », New-Jersey, 1843-56, 112 membres, fouriériste.
« Northampton
Association », Massachusetts, 1842-46, 130 membres, fouriériste.
« Nouvelle Icarie »,
Iowa, 1878-98, comptait encore 21 membres en 1895, la dernière colonie
icarienne.
« Ohio Phalanx », Ohio,
1844, 100 membres, fouriériste.
« Oklahoma Colony »,
Oklahoma, comptait, en 1928, 34 membres, coopérative.
« Oneida », d'abord à
Putney (Vermont), puis à Oneida (New-York), après réunion avec la colonie de
Wallingford. La colonie des Perfectionnistes, du « complex marriage » par
lequel chaque homme était marié à toutes les femmes de la colonie et chaque
femme à tous les hommes, de l'éducation en commun des enfants considérés comme
les enfants de la colonie, de la limitation des naissances, de l'auto-critique.
Fondée par John Humphrey Noyes. 87 membres en 1849, 295 en 1851, 298 en 1875,
306 en 1878. Ce qui restait d'Oneida, qui avait abandonné en 1879 et, en même
temps, la vie en commun et le mariage complexe, s'est transporté en 1917 à
Sherill, à 400 kilomètres à l'est.
« One-mention Community
», Pennsylvanie, 1843, 40 membres, fouriériste.
« Ontario Community », New-York, 1844, 150 membres, fouriériste.
« Prairie Home
Community », Ohio, 1843, 130 membres, fouriériste.
« Raritan Bay Union », New-Jersey, 1853, fouriériste.
« Rose Valley », Pennsylvanie,
existait en 1904, colonie artistique.
« Rosicrucian
Fellowship », Californie, colonie de Rosicruciens existant depuis plusieurs
années et publiant un journal : « Rays from the Red Cross », Il a été question
d'un établissement en Égypte.
The Roycroft Shop », à East Aurora, créée en
1895 par un homme très original, Elbert Hubbard, d'abord disciple de William
Morris et de Walt Whitman et qui devint très personnaliste. A été parmi les
victimes du torpillage du « Lusitania ». Avait édité « The Philistine », « The
Fra ». Son fils a repris « la suite des affaires ».
« The Ruskin Colony »,
Tennessee, puis Géorgie, 1894-1901, 300 membres.
« The Separatiste of Zoar », Ohio, 1819-98, 500 membres. Colonie où l'on vivait
très vieux, la plus démocratique des « colonies à base religieuse ».
« Saint-Naziaz Colony
», Wisconsin, basée sur le célibat, constituée de catholiques romains.
« Skaneateles Community », 1844-46, New-York, 90 membres.
« The Shakers »,
New-York, fondée en 1776, ont compté jusqu'à 21 établissements et 5000 membres,
il doit rester une colonie et 200 membres à Mount Lebanon. (Les Shakers ont compté jusqu'à 17 établissements : « Mount Lebanon » et
« Watervliet », New-York ; « Hencock », « Harvard » et « Shirley »,
Massachusetts ; « Enfield », Connecticut ; « Canterbury » et « Enfield », New
Hampshire ; « Alfred » et « New Gloucester », Maine ; « Union Village », «
Whitewater » et « Watervliet », Ohio ; « Pleasanthill » et « South Union »,
Kentuck ; « White oak », Géorgie ; « Narcoosee », Floride.)
« Shalam », New Mexico,
1884-1901, colonie d'enfants.
« Social reform Unity », Pennsylvanie, 1842, 20 membres, fouriériste.
« Sodus Bay Phalanx », New-York, 1844, 300 membres, fouriériste.
« Spring Farm Association », Wisconsin, 1846-49, 40 membres,
fouriériste.
« Sylvania Association
», Pennsylvanie, 1842-45, 145 membres, fouriériste.
« Temple Home Colony », Californie, 1903.
« Trumbull Phalanx », Ohio, 1844-47, 200 membres, fouriériste.
« Tuscarawas », Ohio, vers 1840, fondée par le
proudhonien Josiah Warren.
« Unitarian Association
», Wisconsin, 1844, 200 membres, fouriériste.
« United Cooperative
Industries », fondée en 1923.
« Utopia Colony »,
New-Jersey, créée par Upton Sinclair, incendiée en 1907 ; 70 membres,
socialo-fouriériste.
« Van Eeden Colony »,
Caroline du Nord, 1912, pas de nouvelles.
« Vineland »,
New-Jersey, comptait 12000 habitants en 1861, créée par Charles K. Lundis. Type
du milieu autonome de création purement personnelle.
« Wayne Produce
Association », Géorgie, fondée en 1921, 75 membres, composée exclusivement de
Finlandais.
« Western New-York Industrial Association », 1844, 359 membres, fouriériste.
« Wisconsin Phalanx »,
1844-50, 180 membres, fouriériste.
« Women's Commonwealth
». Texas, 1876-1906, composée uniquement de femmes célibataires.
« Yellow Springs »,
Ohio, 1824, 75 à 100 familles. Colonie swédenborgienne. – Victor Considérant
avait également fondé, en 1852, une colonie fouriériste au Texas, qui échoua
après avoir englouti 2 millions (12 à 15 millions actuels). – Un mystique, Bill
Simpson, s'inspirant de François d'Assise, a créé récemment un mouvement qui a
donné naissance à plusieurs colonies, parmi lesquelles on cite « Stepping
Stones », « Wellington », « New Hope ».
France. – « Famille
Saint-Simonienne », à Ménilmontant, Paris, 1828-29. A compté 40 à 50
participants, fondée par Enfantin.
« Colonie sociétaire de
Condé-sur-Vesgre », Seine-et-Oise. Commencée avec 600 participants. N'en reste
que des vestiges : une maison de campagne où vont prendre des vacances les
rares fouriéristes qui demeurent encore.
« Colonie de Citeaux »,
Côte-d'Or, 1841-42, fondée par un Anglais, Young ; fouriériste.
*
« Milieu libre de Vaux
», près Château-Thierry, Aisne, 1902-04, n'a pas dépassé 20 membres. Fondé par
Butaud et Sofia Zaïkowska. Plus tard, il y eut un autre milieu libre à Bascon ;
créé en 1911, il a plus ou moins duré jusqu'à ce jour, s'affirmant de plus en
plus végétalien.
« Hautes-Rivières »,
Ardennes, 1904, 2 mois. 4 membres, communiste anarchiste.
« Glisy », près Amiens,
Somme, début de 1905, 5 ou 6 colons, communiste libertaire.
« Ciorfoli », Corse,
1906-07, une demi-douzaine de membres, communiste libertaire.
« La Rize », Rhône,
1907, une demi-douzaine de membres, communiste libertaire.
« Aiglemont »,
Ardennes, a débuté, créée par Fortuné Henry, en 1904, avec 5 colons et s'est
pratiquement éteinte en 1907. Communiste anarchiste.
« Liéfra », à Fontette,
Aube, créée en 1908, sous l'inspiration de M. Paul Passy, 77 membres,
socialiste chrétienne, rattachée aux associations « enclaviennes », autrement
dit « henry-georgiste ».
« Colonie de
Saint-Germain », 1906-1908, créée par E. Girault et André Lorulot, une douzaine
de membres, communiste libertaire.
« Pavillons sous Bois
», Seine, 1910-12 ; colonie communiste libertaire qui a compté parmi ses
membres les quatre frères Rimbault et Garnier, des « bandits tragiques ». Cette
dernière affaire y mit fin.
« L'Intégrale », à
Puch, Lot-et-Garonne, fondée en 1910 par Victor Coissac, s'est maintenue autour
d'une dizaine de membres, collectiviste.
« Milieu libre de La
Pie », à Saint-Maur, Seine, créée début 1913, par G. Butaud et Sofia Zaïkowska.
A compté 20, puis 30, puis 52 participants (sept, 1913), Dispersé par la guerre
de 1914.
« Terre Libérée »,
colonie végétalienne, fondée en 1924, par Louis Rimbault, à Luynes, près de
Tours.
« La Kaverno di
Zaratustra ». Établie d'abord à Spreenhagen, par le Dr Goldberg, un idiste qui
a adopté le pseudonyme de Filareto Kavernido, puis transportée à Rotes Luch,
l'une et l'autre localités aux environs de Berlin (avec filiale à Dusseldorf
Eller). Se trouvait transplantée, en 1923, à Le Villars, par Tourettes-sur-Loup
(Alpes-Maritimes), où elle a compté jusqu'à une quarantaine de membres ;
émigrée en Corse, près d'Ajaccio, vers 1927, où est venue la rejoindre une
bonne partie du milieu allemand, mais où elle a été décimée par la malaria et les
dissensions. Communiste anarchiste, naturiste, nudiste. Le Dr Goldberg a toujours
eu maille à partir avec les autorités des régions où il a établi ses colonies. Au
moment où paraissent ces lignes, il se trouve à Saint-Domingue, où il s'efforce
de reformer une colonie (1930).
« Le Ray », près de
Contes, Alpes-Maritimes, 8 à 10 membres, s'est terminée par la mort de Gardey,
son fondateur, juin 1922.
« Terre Nouvelle », à
Oraison, Basses-Alpes, fondée par Freytag, colonie agricole adventiste ou
néo-adventiste, à base foncièrement évangélique et messianique. Remarquable par
l'abstention de « commerce charnel » entre colons des deux sexes, qui s'aiment
« en amis », mais pas plus. La vie étant éternelle, la procréation est inutile.
Ne doit pas dépasser 20 à 30 membres.
« L'Universalité
Pratique », aux portes de Nice, Alpes-Maritimes, créée par Gothland (1912),
plus ou moins théosophe. Agriculture et élevage. Végétaliens. Ne dépasse par
une dizaine de membres (1930).
« Le Phalanstère »,
essai de colonie, créée par Philippon, disciple de Robin, près d'Alès, Gard :
en est à sa période constructive (1930).
Inde. – Il a existé dans
l'Inde deux colonies owenistes de peu de durée et dont l'histoire n'est pas
connue (1826-?).
Irlande. – « Ralahine »,
1833-36, oweniste, la colonie des « bons de travail », fondée par Arthur
Vandeleur, qui se ruina au jeu ; comme la colonie était érigée sur ses terres,
elle fut dissoute par ses créanciers qui, d'accord avec la loi anglaise, ne voulurent
pas admettre qu'elle fût propriété commune de ses membres. Il a existé d'autres
colonies en Irlande, dont l'une aux environs de Dublin, en 1819, et une autre
qui vécut longtemps à Dublin même, administrée par les Quakers.
Italie. – « Abbaye de Santa
Barbara », colonie de Thélémites, dans l'Italie méridionale, dissoute par le
gouvernement italien en 1927.
« Colonia Arnaldi »,
sur les rives de la mer Tyrrhénienne, existait en 1922. Il a certainement
existé d'autres colonies en Italie.
Japon. – « Itto-En »,
colonie dont l'animateur est le mystique Tenko Nishida (existait en 1928).
Mexique. – « Topobolampo
Colony », sur la côte occidentale du Mexique, 1891-1900, a compté 6 à 700
membres au début, oweniste, fouriériste. Fondée par Albert K. Owen.
Il y a eu d'autres
colonies au Mexique. En 1903, il existait des colonies mormones, qui n'avaient
pas voulu accepter la suppression de la polygamie. À la suite de leur désaccord
avec le gouvernement canadien, un certain nombre de « mennonites » se sont
transportés dans l'État de Chihuahua et y ont établi des colonies. En 1927,
Alfred Sors a réuni 4 ou 5 camarades dans l'État de Durango, petite colonie à
laquelle a mis fin la révolution.
Océanie. – Il est d'usage de compter
parmi les colonies communistes les établissements créés par les mutins du «
Bounty » (1825) à Pitcairn Island, Norfolk Islands, Lord Howe Island et qui, en
fait, se gouvernent à leur façon, avec une ingérence minimum du gouvernement de
la Métropole ou de l'Australie.
Panama. – « Cooperative
Colony », 1916.
Palestine. – « Colonies
sionistes », individualistes, communistes, coopératives. Les plus
démonstratives sont pour les coopératives la colonie de « Nahalla » (80
familles) et pour les communistes celle de « Nures ». Au début de 1927, il
aurait existé, en Palestine, 35 groupes communistes israélites, dont la population
variait de 10 à 800 personnes.
Paraguay. – « Cosme Colony »,
près Caazapa, 1893-1904, a compté de 65 à 150 participants, communiste, fondée
par William Lane, la colonie des distractions et l'une de celles qui a rendu
ses membres les plus heureux.
« Colonies mennonites
». – Dans le « Chaco Paraguayen ». Ont obtenu une charte spéciale du
gouvernement. Sont établis en 15 villages, avec leurs temples, leurs écoles,
leurs champs communaux, sans intrusion garantie des autorités judiciaires ou
policières du pays. Aux dernières nouvelles (1930), des mennonites de Pologne,
Allemagne et Russie se proposaient de les rejoindre. En 1913, un essai de colonie
a été tenté par des anarchistes communistes, à quelques kilomètres du fleuve
Paraguay, mais a échoué complètement.
Pays-Bas. – Au début du siècle,
il y a eu un mouvement en faveur des colonies assez important, comprenant deux
tendances : l'une ayant en vue la possession communiste du sol, qu'animait le
socialiste-idéaliste et écrivain van Eeden (plus tard converti au catholicisme)
; l'autre, tolstoïenne, inspirée par le pasteur Kijlstra, communiste. Les
tolstoïens, ou anarchistes-chrétiens, ont créé la colonie de Blarikum (1899-1903)
où résida Kijlstra et qui a été incendiée le lundi de Pâques 1903 par les gens
du pays – et la colonie d'Amersfoort, qui consistait en une imprimerie. L'autre
tendance coopérative a créé « Walden » en 1898, où résidait F. van Eeden et qui
comptait 35 membres.
« Huizen », 1902.
« Nieuw Harmonie »,
1902, à Nederhost den Berg. Il y avait également à Blarikum, où se sont
trouvées réunies, à un moment, de 30 à 40 personnes, des partisans de la
tendance de la possession communiste du sol.
« De Ploeg »
(1920-1928), colonie agricole, dans la povince du Noord Brabant, créée par des
camarades qui voulaient vivre, en coopération, du travail de leurs mains.
Composée d'individualistes et de communistes, les uns et les autres s'accusent
mutuellement d'être la cause de sa chute.
Pérou. – « Les Buenos Amigos
», 1853, ?
Russie. – En 1914, il
existait une colonie agricole, à tendance tolstoïenne communiste à « Linbovka
», à 25 kilomètres de Kharkov, 65 membres. En 1924, il existait deux colonies
du même genre : l'une au bord de la Mer Noire, entre Novorossik et Batoum,
l'autre en Ukraine, tout près de Poltava.
« Kuzba », 1922, aurait
compté jusqu'à 2000 membres, dont plusieurs centaines d'Américains. Colonie
coopérative dont l'intervention du gouvernement soviétique a amené le déclin.
« Uhlfeld », colonie
communiste composée d'Autrichiens, établie dans la province d'Orenburg, mais
que le gouvernement des Soviets a obligé à émigrer, en 1927, dans la steppe des
Khirgiz. Il a existé, et il existe encore, en Russie de nombreuses colonies de «
sectaires » occultes ou publiques.
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