"Le don d'écrire est précisément ce que refuse l'écriture. Celui qui ne sait plus écrire, qui renonce au don qu'il a reçu, dont le langage ne se laisse pas reconnaitre, est plus proche de l'inexpérience inéprouvée, l'absence du "propre" qui, même sans être donne lieu à l'avènement. Qui loue le style, l'originalité du style exalte seulement le moi de l'écrivain qui a refuse de tout abandonner et d'être abandonné de tout. Bientôt, il sera notable; la notoriété le livre au pouvoir: lui manqueraient l'effacement, la disparition. Ni lire, ni écrire, ni parler, ce n'est pas le mutisme, c'est peut-être le murmure inouï: grondement et silence."
"Ecrire est incessant, et pourtant le texte ne s'avance qu'en laissant derrière lui lacunes, trouées, déchirures et autres solutions de continuité, mais les ruptures elles-mêmes dont rapidement réinscrits, du moins aussi longtemps que..."(Roger Laporte). "Ecrire...pourrait constituer bien plus qu'un genre nouveau". Mais "si écrire exige et pourtant récuse toute écriture, toute typographie, tout livre, comment écrire?"..."Je ne comprends plus comment j'ai pu si longtemps m'identifier au projet esthétique de créer un genre nouveau." "Ecrire n'a été biffé sur un trait oblique: il me faut parachever le travail de destruction". (R.L.)"
"...sauver un texte de son malheur de livre;" Lévinas
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