« Aucun darwiniste, à ma connaissance, n'a tiré
cette conclusion que, puisque l'homme descendrait d'animaux
inférieurs, il doit être une brute. »
« Il n'y a pas l'ombre d'un fondement raisonnable
permettant de supposer que la limite de cet adoucissement a déjà
été atteinte et que la potence, la guillotine, les travaux forcés
à perpétuité et la réclusion en cellules demeureront à jamais
les peines inscrites au code pénal des pays civilisés. »
«Le crime est une violation du droit ; le droit
doit être réparé ; le châtiment, c'est à dire la violation
égale du droit du criminel, accomplit conformément à une loi
déterminée par l'autorité publique ( par opposition à la
vengeance privée)compense la première violation ; ainsi le
droit est réparé. » Ce pseudo argument tourne autour du
terme « le droit ». Or, le droit concret est toujours le
droit de quelqu'un (il doit y avoir un sujet du droit).
Quel est donc celui dont le droit est ici en question ?
Apparemment, c'est le droit de l'offensé. Remplaçons, donc, par ce
contenu réel le terme abstrait. Abel, berger paisible a sans aucun
doute le droit d'exister et de jouir de toutes les joies de la vie ;
mais, voici qu'arrive Caïn, homme méchant qui prive Abel de ce
droit en le tuant. Le droit violée doit être réparé; dans ce but,
arrive sur la scène l'autorité publique et, en contradiction avec
l'avertissement direct de la sainte écriture (Génèse, IV, 15),
elle pend le meurtrier. Fort bien, mais ceci répare-t-il le droit
d'Abel à vivre ? Puisque personne, à l'exception des
pensionnaires de Bedlam, n'ira affirmer que l'exécution du meurtrier
ressuscite la victime, nous devons prendre le mot « droit »
dans ce contexte comme insignifiant non pas le droit de la personne
offensée , mais celui de quelqu'un d'autre. Ce sont la société ou
l'état qui peuvent être le sujet du droit violé par le crime. Tous
les droits privés ( droit de vie, de propriété, etc...) sont
garantis par l'état, celui ci répond de leur inviolabilité, en les
plaçant sous la protection de ses lois. La loi qui interdit aux
particuliers d'enlever la vie à leurs concitoyens selon leur propre
jugement est promulguée légitiment par l'état ; et, dès
lors, la violation de cette loi ( par le meurtre) signifie violation
du droit de l'état. L’exécution du meurtrier répare donc, le
droit de l'état et la dignité de la loi – non le droit de l'homme
assassiné. »
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