vendredi 22 février 2019

Du contrat social Par Jean-Jacques Rousseau




« Pour découvrir les meilleures règles de société qui conviennent aux nations, il faudroit une intelligence supérieure qui vit toutes les passions des hommes et qui n'en éprouvât aucune ; qui n'eut aucun rapport avec notre nature et qui la connut à fond ; dont le bonheur fut indépendant de nous et qui pourtant voulut bien s'occuper du notre ; enfin, qui dans le progrès des tems se ménageant une gloire éloignée, put travailler dans un siècle et jouir dans un autre. »

« Les usurpateurs amènent ou choisissent toujours ces tems de troubles pour faire passer, à la faveur de l'effroi public, les lois destructives que le peuple n'adopteroit jamais de sang froid. Le choix du moment de l'institution est un des caractères les plus sûrs par lesquels on peut distinguer l'oeuvre du législateur d'avec celle du tyran. »

« Si l'on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout sistème de législation, on trouvera qu'il se réduit à deux objets principaux : la liberté et l'égalité. La liberté, parce que toute dépendance particulière est autant de force ôtée au corps de l'état ; l'égalité parce que la liberté ne peut subsister sans elle. »

« ..quand à la richesse , que nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre. Ce qui suppose du côté des grands modération de biens et de crédits, et du côté des petits, et convoitise. »

« D'où il suit que, plus l'état s'agrandit, plus la liberté diminue. »

« D'un autre côté, l'agrandissement de l'état donnant aux dépositaires de l'autorité publique plus de tentations et de moyens d'abuser de leur pouvoir, plus le gouvernement doit avoir de force pour contenir le peuple, plus le souverain doit en avoir à son tour pour contenir le gouvernement. »

« (De la démocratie) à prendre le terme dans la rigueur de l'acception, il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais. Il est contre l'ordre naturel que le grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné. On ne peut imaginer que le peuple reste incessamment assemblé pour vaquer aux affaires publiques, et l'on voit aisément qu'il ne sauroit établir pour cela des commissions sans que la forme de l'administration change. »



Aucun commentaire: