samedi 16 février 2019

Journal de la Commune


La lettre suivante a été adressée par le directeur général de l’administration de l’assistance publique aux citoyens directeurs des hôpitaux, hospices, maisons de secours, etc.
Citoyen directeur,
Je suis informé que les gardes nationaux blessés ont été reçus, ces jours derniers, avec peu d’empressement dans certains établissements hospitaliers, qu’ils ont été déposés d’abord dans les cours, dans les corridors, et même devant la porte, où ils auraient attendu trop longtemps leur admission définitive et les soins empressés qui leur sont dus, que des gens de service et d’autres gens se seraient oubliés au point de laisser échapper des propos inconvenants vis-à-vis des blessés.
Il me suffira, citoyen directeur, de vous signaler ces actes pour qu’ils soient énergiquement réprimés s’ils ont existé dans l’hôpital que vous dirigez.

L’esprit politique doit être banni de l’hôpital, pour y laisser régner seul l’esprit de dévouement et de solidarité.
J’entends d’ailleurs que tout agent qui tiendrait dans l’hôpital des propos contraires à l’ordre de choses qui triomphe à Paris soit immédiatement remplacé.
Veuillez m’accuser réception de cette circulaire, et me faire connaître la suite qu’il serait nécessaire de lui donner.
Salut et fraternité.
TREILLARD.


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