samedi 16 février 2019

Journal de la Commune


Les commissaires de tous les quartiers ont pris l’initiative d’une quête pour les victimes de cette triste guerre.
Le but est de porter secours aux gens qui souffrent : femmes des blessés, orphelins, sans passer par des sociétés organisées qui, sous l’ancien régime, gardaient l’argent pour elles.
Chaque somme donnée sera inscrite sur un livre spécial, que tout citoyen pourra vérifier, étant reçu comme un frère.
Ces dons seront portés par des femmes de bons patriotes, connaissant le froid, ayant vu leurs enfants souffrir dans leurs bras ; ces citoyennes-là, connaissant les larmes et la peine, consoleront leurs frères et leurs sœurs avec intelligence et dévouement.
Etablissons la charité républicaine en pleurant avec ceux qui pleurent, et en aimant moins nos enfants que les enfants de ceux qui ne sont plus.
Ce service, pour plus de facilité, se centralisera à la sûreté publique.
La Commune a envoyé du pain à quatre-vingt-douze femmes de ceux qui nous tuent.
Il n’y a pas de drapeaux pour les veuves !
La République a du pain pour toutes les misères, et des baisers pour tous les orphelins.
Paris, le 12 avril 1871.
Le chef de la sûreté. HATTELAIN.
L’argent sera déposé chez tous les commissaires de police ou au bureau de la sûreté

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