mardi 19 février 2019

Du contrat social de Jean-Jacques Rousseau


« Les charlatans du Japon dépècent , dit-on, un enfant aux yeux des spectateurs ; puis, jetant en l'air tous ses membres l'un après l'autre , ils font retomber l'enfant vivant.
Tels sont à peu près les tours de gobelets de nos politiques ; après avoir démembré le corps social par un prestige digne de la foire, ils rassemblent les pièces on ne sait comment. »


« Si ces deux écrivains (Grotius, Barbeyrac), avoient adopté les vrais principes, toutes les difficultés étoient levées et ils eussent été toujours conséquents ; mais ils auroient dit simplement la vérité et n'auroient fait leur cour qu'au peuple. Or la vérité ne mène point à la fortune, et le peuple ne donne ni ambassades, ni chaires, ni pensions. »

« Jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe , et c'est alors qu'il paroit vouloir ce qui est mal. »

« Il importe donc pour avoir bien l'énoncé de la volonté générale qu'il n'y ait pas de société partielle dans l'état, et que chaque citoyen n'opine que d'après lui. Telle fut l'unique et sublime institution du grand Lycurgue. Que s'il y a des sociétés partielles, il en faut multiplier le nombre et en prévenir l'inégalité, comme firent Solon, Numa, Servius. Ces précautions sont les seules bonnes pour que la volonté générale soit toujours éclairée, et que le peuple ne se trompe point. »

« Si l'état ou la cité n'est qu'une personne morale dont la vie consiste dans l'union de ses membres, et si le plus important de ses soins est celui de sa propre conservation , il lui faut une force universelle et compulsive pour mouvoir et disposer chaque partie de la manière la plus convenable au tout. »

« Dans un état bien gouverné il y a peu de punitions, non parce qu'on fait beaucoup de grâces , mais parce qu'il y a peu de criminels : la multitude des crimes en assure l'impunité lorsque l'état dépérit. »



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