La
signification de ce mot est pour tout le monde celle-ci :
Asservissement d'un ou plusieurs individus à d'autres plus forts ou
plus malins. Il y a toujours eu des esclaves. Mais selon les époques,
les pays et les conditions sociales, selon même le degré et les
formes, de civilisation, l'esclavage a différé dans son genre et
ses méthodes. Des volumes entiers ne suffiraient pas à décrire les
souffrances des esclaves à travers les âges, dans tous les pays du
monde ; rien ne peut résumer l'ignominie, la cruauté, le sadisme
autoritaire des maîtres, surtout à certaines époques des
civilisations disparues. Cela, dit-on, n'existe plus. On sait
pourtant que l'esclavage, sous des noms différents, a toujours
existé, pour la honte de l'humanité. On sait qu'il existe encore
plus ou moins. Il suffit de le vouloir pour le constater en pleine
prospérité ignoble : dans les casernes, dans les colonies, dans les
bagnes capitalistes, dans les établissements religieux, dans les
couvents, les ouvroirs, les refuges philanthropiques et autres
institutions hypocrites de prétendue charité... D'une façon
générale, dans la civilisation bourgeoise, actuelle, nous croyons
inutile de démontrer en détail son existence : toutes les victimes
de l'exploitation de l'homme par l'homme sont de malheureux esclaves.
Un brillant écrivain du XIXème siècle, Chateaubriand, a écrit : «
Le salariat est la dernière forme de l'esclavage ». Vouloir, comme
le veulent tous les socialistes, la suppression de l'Esclavage, c'est
donc vouloir la suppression du salariat. Il nous semble impossible de
l'abolir sans abolir le Capitalisme et tout le système
d'exploitation qui en découle, et tout le système autoritaire
d'organisation sociale qui le maintient. Une révolution sociale
peut, seule, en venir à bout par la Révolte consciente des
esclaves.
- G. YVETOT
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