Pierre Guyotat n est pas agréable à lire pour la simple raison que ce qu'il raconte n est pas agréable à vivre. C'est du sel sur une blessure, on n'est pas à l'aise, rien ne calme l'excitation la douleur tenace
Il ne parle que de choses que l'on pense savoir deviner sans vouloir en connaitre précisément les contours.
L'horreur doit rester muette silencieuse tue
Nous savons tous que pendant les guerres des horreurs se perpétuent dans l euphorie, la douleur, la tristesse la défaite ou la rançon de la victoire
Tout est une question de temps et d'espace; l'homme dans ces temps là n'existe plus. Seul l'animal ressort et encore plus sous l'effet de la meute.
Pour tenir contre sa propre douleur, on doit rester les plus inhumains possible. Pas de pitié, ils doivent payer parce qu'ils perdent parce qu'ils gagnent parce qu'ils souffrent parce que je souffre. Parce qu'ils doivent payer pour ce qu'ils m'obligent à faire. Ils sont forcément la raison qui me pousse à être comme je suis comme je dois être pour avoir des chances de survivre car dans tout cela il n'est question de survie pas de victoire pas de défaite mais survivre dans le sens pas mourir, évidemment, mais je dois survivre à ce que j'ai vu à ce que j'ai subi à ce que je fais subir.
La vie forcement plus fort que tout donc effectivement tout doit être plus, doit être au delà
Je dois me projeter sur quelque chose qui peut-être ne se produira peut-être pas parce que la vie peut s'arrêter à tout moment.
Pierre Guyotat possède ces mots là, peint ces impressions là, les couleurs sont celles du sang de la bave de la morve et du sperme beaucoup de sperme car l'arme ultime reste la souffrance au corps tuer sans tuer humilier blesser infiniment pour qu'il n'y ait plus d'espoir de vie sans tuer rester dans la morale de " je n'ai pas donner la mort je viole mais qui m'en veut? je n'ai pas tué"
Ces descriptions sont telles que nous avons en bouche le goût métallique du sang, l'odeur du sperme, nous avons en ête les textures et les couleurs. Nous sommes sang et sperme, nous sommes souillures. Nous sommes puissance de la bête face à la survie, dans ce combat perdu des l'homme devant l'immonde.
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