vendredi 25 octobre 2019

Individualisme Partie 5 Encyclopedie Anarchiste de Sébastien Faure


INDIVIDUALISME (Anarchisme individualiste)

L’individualisme anarchiste renferme plusieurs tendances, qui s’échelonnent de l’individualisme anarchiste « expropriateur » (Bonnot, Kenzo Novatore, etc.) à l’individualisme anarchiste quiétiste (Han Ryner). Toutes les écoles de l’individualisme anarchiste sont cependant d’accord sur ce point fondamental : qu’elles considèrent l’unité individuelle comme la cellule de toute totalité ou collectivité sociale, de toute association - qu’elles nient la nécessité de l’État, comme régulateur et modérateur des rapports entre les hommes et des accords qu’ils peuvent passer entre eux, - qu’elles rejettent tout contrat social et unilatéral, qu’elles défendent la liberté sexuelle, - qu’elles situent dans le présent et non dans le devenir (autant qu’il leur est possible de le conquérir) la réalisation de leurs diverses aspirations.
On appelle aujourd’hui « individualisme anarchiste » une synthèse des conceptions énoncées par les américains Josiah Warren et Benjamin R. Tucker, les allemands Max Stirner et John Henry Mackay, les français E. Armand et Pierre Chardon, etc., pour ne citer que les noms les plus représentatifs du mouvement individualiste anarchiste. Economiquement parlant, Josiah Warren, Benjamin B. Tucker et Clarence Lee Swartz (ce dernier s’étiquette « mutualiste ») sont manifestement influencés par Proudhon et le reconnaissent.
L’étude de cette synthèse permet de se rendre très rapidement compte des principales revendications formulées par la plupart des individualistes anarchistes : — Règlement des rapport qu’ils peuvent entretenir entre eux (intellectuels, économiques, éthiques, récréatifs, etc.) au moyen de contrats passé sans recours à une forme d’État quelconque. Ces contrats sont résiliables. — Possession à titre inaliénable du moyen de production par le producteur, association ou isolé, dès lors que c’est l’isolé ou l’association qui le fait valoir par ses propres moyens et à ses risques et périls. — Le produit au producteur - association ou isolé - et liberté absolue d’en disposer à sa guise sans passer par une filière administrative imposée ou un organe central. — Emission libre d’une monnaie-valeur d’échange ayant cours uniquement parmi ceux qui veulent s’en servir. — Pleine et entière faculté d’association volontaire dans tous les domaines. — Garantie de non immixtion d’un individu quelconque ou d’un pouvoir central dans la vie privée des personnes ou le fonctionnement intime des associations. — Toute liberté de concurrence entre les personnes et les associations, avec équilibre garanti au point de départ, de sorte que le producteur ne tombe pas au rang de manœuvre et que le consommateur ne soit pas contraint d’accepter une utilité de qualité inférieure. — La garantie de non intervention dans le fonctionnement des associations d’ordre sentimental ou sexuel, quelles que soient leurs modalités et pourvu qu’on y adhère et qu’on s’en retire à son gré. — Pleine et entière faculté d’expression, de diffusion, de publication de la pensée et de l’opinion, par l’écrit ou la parole, en public ou en privé. — Autonomie, intégrité, inviolabilité de la personne humaine, - de l’unité sociale, de l’Individu-homme ou femme - comme la base, la raison d’être et la fin des rapports entre les terriens, où qu’ils habitent et quelle que soit leur race.
Les individualistes anarchistes, en général, comptent beaucoup plus sur l’éducation et sur l’exemple que sur tout autre facteur pour parvenir à leurs revendications.
En général, les individualistes anarchistes veulent que chacun « reçoive selon son effort », - cérébral, physique ; mental, sentimental ; psychique, musculaire (c’est-àdire la capacité des différentes manifestations de l’organisme individuel), mais ils considèrent comme individualistes les communistes anarchistes « non-sociétaires », c’est-à-dire qui font du communisme une question d’association locale, temporaire, relative, particulière.
Il va sans dire que les individualistes anarchistes, sympathiques au « débrouillage » et à « l’illégalisme », ne considèrent ces pis-aller que par rapport à une société où le contrat social est imposé. Là où n’existent ni domination du milieu ou de l’individu sur l’unité humaine ou vice-versa, ni exploitation de l’unité humaine par l’individu ou le milieu, ou vice-versa, - faculté absolue de vivre isolément ou en association sans contrôle ni contrainte extérieure, - ni « le débrouillage » ni « l’illégalisme » n’ont de raison d’être, d’exister.
On me dira que dans un milieu constitué de telle sorte, que les outils de travail ou les engins de production sont conçus et confectionnés exclusivement en vue de favoriser ou d’intensifier la production multitudiniste, de faire prédominer la production grégaire sur la production individuelle, - il n’est pas possible que le producteur jouisse intégralement ou dispose à son gré, ce qui revient au même, du produit de son travail ou du résultat de son effort. Je ne le conteste pas. Mais la civilisation que nous subissons n’est pas une « civilisation anarchiste » et il ne me vient pas à l’esprit de contester la difficulté de réalisation d’un milieu individualiste de grande envergure dans le milieu social actuel. Aussi en conclurai-je que dans l’ambiant social d’aujourd’hui, l’individualiste se sent un inadapté Comme il est persuadé que la tendance à une liberté plus intégrale ne peut se faire jour que si « l’être » n’est pas étayé par « l’avoir », il se considère en état de légitime défense ou de résistance, déclarée ou occulte, contre toute organisation sociétaire qui impose au producteur de renoncer à la jouissance ou à la libre disposition complète du produit de son effort, du résultat de son labeur.
L’individualiste n’entend pas non plus que le troupeau solutionne pour lui sa question économique : il veut la résoudre lui-même, par lui-même, pour lui-même. Ne lui inspirent aucune confiance les systèmes qui tendent à remplacer l’exploitation économique de l’homme par son semblable, par l’exploitation économique de l’unité humaine par la collectivité. C’est l’exploitation qu’il faut détruire et non la méthode qu’il faut modifier.
L’individualiste est celui qui se préoccupe en premier lieu de sculpter sa propre personnalité. C’est un artiste. Il envisage la vie, sa vie, comme une œuvre d’art, c’est-à-dire comme une statue, un tableau, un poème qu’il n’a jamais fini de polir, de tailler ou de retoucher, quelles que soient la perfection ou la mise au point des ébauches ou des esquisses déjà obtenues, déjà achevées. L’individualiste n’est pas un ouvrier - un exécuteur seulement ; mais un artiste aussi, un créateur. Une société individualiste n’est concevable qu’à la condition que tous ses constituants, à tous les points de vue et dans tous les domaines, soient et des artistes et des artisans, jamais des manœuvres ou des automates, ce qui est le contraire de l’actuel « esprit de troupeau ».
Pour que l’individualiste croisse, grandisse, se développe, s’épanouisse, il lui faut le grand air, les champs et les fleurs de la terre, les étoiles et l’azur du ciel, le commerce intellectuel, la fréquentation affective de celles, de ceux qui veulent comme lui se former une personnalité originale, pour que se forme et prenne conscience son être intérieur, force lui est de s’assimiler toutes sortes d’utilités extérieures, de vagabonder à droite , à gauche, butinant sur les fleurs qu’il peut rencontrer sur sa route le suc qui servira à la confection, au parfum du miel de sa vie personnelle. Rien de ce qui touche à l’individuel, de près ou de loin, ne lui est étranger. Il trouve du plaisir à voir se multiplier le nombre de ses camarades, il fait donc de la propagande. N’est-il pas vraisemblable que, parmi les derniers venus aux idées qui lui sont chères, il rencontre des compagnons de concert avec lesquels il recommencera, demain, telle expérience qui, hier, échoua - faute d’aptitudes ou d’affinités des associés qu’il s’était adjoints ?
L’analyse des différentes tendances de l’individualisme anarchiste n’est pas possible si on ne tient pas compte de ces remarques.
Quant au reproche fait aux individualistes anarchistes de se comporter en « anarchistes bourgeois », ceux qui l’énoncent oublient que le bourgeois reste toujours et quand même un pilier de sa société, la société bourgeoise, où il n’occupe sonrang social que grâce au système autorité-exploitation Même quand il s’évade des préjugés et des conventions sociétaires, il le fait en hypocrite, en tremblant, en valet des mœurs sociales, en exaltant publiquement les chaînes sociales qu’il brise en privé.
E. Armand


INDIVIDUALISME (Mon)

Je suis. Apparence, phénomène ; ou bien réalité, qu’importe. Je suis, c’est-àdire que je me sens exister comme distinct du milieu. Je me sens : un individu.
J’ai des besoins. Les satisfaire me donne de la joie, du bonheur. Mon bonheur se mesure à la possibilité de satisfaction, à ma puissance. Ma peine, ma souffrance, est la mesure exacte de mon impuissance. Mon activité, qui a pour but constant, la conquête du bonheur, s’exerce à la fois sur le monde minéral, végétal, animal et sur les autres individus de mon espèce. Mais tout, dans l’Univers, lutte, envahit, absorbe. Malheur aux faibles. Seul, j’ai : tout, comme ennemi. Aussi, je recherche la société des autres individus, trop faibles aussi pour vivre seuls. Je passe contrat avec eux. Un contrat qui soit susceptible d’augmenter notre puissance à tous, qui, par conséquent, sauvegarde notre indépendance. Mon contrat, c’est une assurance contre l’intervention des autres Hommes dans ma, recherche du bonheur. C’est le seul contrat social que je peux accepter. Mais je passe d’autres contrats avec des individus désireux comme moi de conquérir telle ou telle jouissance. Le but atteint, le contrat cesse.
Dans la société actuelle, il existe un « contrat social ». Je n’ai pas été appelé à en discuter les termes. Je ne l’accepte pas. Même quand une clause m’est favorable. Ce contrat, on me l’impose. Selon les circonstances, j’en dénonce l’arbitraire. Je lutte pour son abolition. Faible, j’emploie la ruse. En attendant que plusieurs faiblesses s’unissent, pour refuser la reconnaissance des « lois », je désobéis seul, en évitant : le gendarme, le juge, le soldat. Ce contrat unilatéral est basé sur la Force ou le Sophisme. Sa seule réalité réside dans l’ignorance des individus à qui on l’impose. Ceux-ci étant de beaucoup le plus grand nombre, il est évident qu’ils pourraient être la force. Leur acceptation vient de ce qu’ils croient le contrat juste. Cette croyance vient de ce qu’ils n’examinent pas les « valeurs sociales » : Dieu, Patrie, Intérêt général, etc. ; et les Lois qui en découlent : Morale ;Service Militaire, guerre ; Propriété, paupérisme moral et matériel. Aussi la forme principale de résistance et de lutte des individualistes à ma façon, porte-t-elle, sur la provocation à l’examen.
Montrer le mensonge des termes, le sophisme des raisonnements, c’est saper l’organisation imposée. Tendre les esprits, vers la. recherche des contrats libres et préparer la rupture définitive, violente ou non du contrat autoritaire, telle est notre propagande. En résumé :
Hors l’autorité, vivre le plus intensément possible, tout de suite, aujourd’hui ; et préparer pour demain un terrain plus riche en expériences.
A. Lapeyre

INDIVIDUALISME (Socialisme-individualiste)

L’expression de « socialisme individualiste » commence à entrer dans le langage courant de la sociologie, et il faut s’en réjouir. Son adoption plus étendue fera cesser une équivoque. L’idée qu’elle contient, si elle se répand, anéantira progressivement le sectarisme entretenu par tous ceux qui vivent de la division des esclaves et règnent grâce à elle sur des troupeaux ignorants et incompréhensifs, absurdement dressés les uns contre les autres dans une querelle de mots, malgré leurs intérêts communs, au grand bénéfice des exploiteurs et dominateurs de toutes catégories.
D’aucune opposent constamment « individualisme » à « socialisme ». Dans ma pensée, « individualisme » s’oppose à « religions » ; il ne s’opposerait à « socialisme » que dans le cas où l’on entendrait par ce vocable la religion de la société. « Individualisme », dans le sens où je l’entends personnellement, est un mot qui exprime l’indépendance du l’individu par rapport aux idées abstraites auxquelles les hommes se subordonnent comme à des réalités supérieures à euxmêmes.
Le socialisme est une forme d’association. Or, j’ai déjà expliqué dans mes Réflexions sur l’Individualisme que l’individualisme n’est pas le contraire de l’association, pourvu que celle-ci soit fondée, non sur le sacrifice de l’individu (sacrifice toujours accompli au bénéfice de profiteurs quelconques), mais sur les services réciproques des individus. Le socialisme que préconise un individualiste socialiste est une forme d’association qui offre cette seconde caractéristique et est dépourvue de la première. Si l’adhésion au socialisme qu’on sollicite de l’individu nécessite une mentalité religieuse, imbue d’une religion de la société, l’individualiste sera contre ce socialisme-là. Mais il ne sera pas contre tout socialisme a priori, notamment contre celui qui, loin de l’appauvrir, enrichirait son individualité de libertés nouvelles.
Car le mot d’ « individualisme » signifie encore pour moi : « culture et épanouissement de l’individu ».
J’ai aussi montré que c’est dans le domaine moral, domaine intérieur absolument personnel, qu’il faut situer la solitude de l’individualiste. Ce qui est une autre manière de dire que, d’une façon constante, c’est à « religion », non à « socialisme » que s’oppose « individualisme ».
Donc, un individualiste pourra être socialiste, a une condition : qu’il ne s’agisse pas d’un socialisme religieux, d’une religion de la société considérée comme sacrosainte, ce socialisme-là devant être forcément destructeur de l’individualité, puisqu’il exigerait des sacrifices absolus, c’est-à-dire sans compensation.
Tel que je le conçois, l’individualisme est la doctrine qui traite de la culture de l’individu en vue de son épanouissement. Il représente une méthode de pensée, d’action et de vie partant de l’individu pour aboutir a l’individu. Il est intégral en ce sens qu’il assure à l’individu, outre les jouissances que celui-ci peut tirer de luimême, toutes les jouissances communes, que peut dispenser la société et dont l’individu serait privé s’il vivait isolé. Il est différentiel en ce sens que, la satisfaction de ses besoins primordiaux lui étant garantie, l’individu peut s’épanouir en toute originalité, aller jusqu’au personnalisme.
Mon individualisme n’est pas antisocial a priori. Il ne l’est qu’accidentellement. Il le sera chaque fois que la société se montrera anti-individualiste, comme c’est presque toujours le cas dans la société bourgeoise, comme ce pourrait l’être souvent dans une société socialiste fondée sur des bases socialement religieuses. I1 ne le serait pas dans une société socialiste individualiste.
A l’encontre de ce qu’on est convenu d’appeler l’individualisme bourgeois (et qui n’a rien d’individualiste selon ma définition), à l’encontre des Spencer, des Yves Guyot et de leurs semblables, je n’entends pas par « individualisme » le particularisme (mot qui remplacerait avec avantage « individualisme bourgeois ») dans l’effort de l’homme pour réaliser des richesses extérieures - au bénéfice d’une minorité de privilégiés. Par ce vocable, je puis entendre plusieurs choses différentes, mais qui toutes concourent à la souveraineté effective de l’homme sur soi-même pour la floraison de ses richesses intérieures, - souveraineté effective et non plus seulement théorique comme sous le régime bourgeois ou dans la doctrine des anarchistes mystiques lorsqu’ils bâtissent, sur le papier leur idéal social.
Le soi-disant individualisme des bourgeois, qui n’est que le pur et simple antiétatisme du petit rentier ou du paysan avare suscité par la note du percepteur, cependant motivée par les nécessités du maintien de leur société : la société capitaliste ; ou l’antiétatisme de l’industriel grommelant devant un procès-verbal de l’inspecteur du travail dressé contre lui parce qu’il se fout comme de sa première chemise de la sécurité de ses ouvriers, ses esclaves, - ce prétendu individualisme, avec sa panacée « concurrence », voire « libre concurrence », son hypocrite formule du « laissez faire » et son ablation du cœur de l’homme, voire du cerveau de l’homme, me fait l’effet d’une doctrine d’épiciers bassement égoïstes. Rien de mieux que l’expression de « socialisme individualiste » pour combattre son mensonge.
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La noblesse du but de l’individualisme réel, de l’individualisme libertaire, ne fait pas dédaigner par celui-ci la question du ventre, - en quoi se résume exclusivement, en somme, le souci du bourgeoisisme, de la doctrine du privilège, - car il sait que « ventre affamé n’a pas d’oreilles » et que tant qu’aura lieu la lutte odieuse entre les affamés pour le pain quotidien, ils n’écouteront aucun appel en faveur d’une vie plus haute ; mais il met le ventre à sa place. Et, en conséquence, il ne saurait attacher une importance exagérée -l’importance primordiale que les poètes, les rêveurs de l’anarchie mystique leur attribuent - aux moyens d’assurer aux hommes ce pain quotidien.
Pour un esprit logique et raisonnant selon la méthode scientifique, il n’existe qu’une sorte de moyens : les moyensefficients. Si, pour que ces moyens soient efficients, il faut employer une certaine dose d’autorité, qu’on emploie l’autorité. Pourquoi pas ? L’autorité qui instaure la justice n’est pas la même que celle qui maintient l’injustice. Il faut être possédé d’un monstrueux esprit de sectarisme pour les mettre dans le même sac.
L’individualisme réel, tel que je l’ai défini, veut assurer le pain à chacun, et pour cela il n’est qu’un moyen opérant : le socialisme, c’est-à-dire un communisme rationnel limité au point où il cesserait de servir l’individualité humaine ; car le socialisme individualiste n’entend pas créer de nouveaux parasites et de nouvelles dupes, et donc ne consent pas au communisme intégral des produits du travail. D’une part, la nécessité du travail s’impose à l’homme avec la force d’une loi naturelle et c’est faire œuvre de. justice que de veiller à ce que le fardeau n’en tombe pas exclusivement sur les épaules des meilleurs au bénéfice des pires. D’autre part, le socialisme individualiste conservera à l’individu, dans l’intérêt bien compris de ce dernier, la nécessité de : l’effort ; L’effort est légitimement demandé lorsque tous les travailleurs ont la garantie d’un accès égal à tout le savoir acquis et à tous les moyens de production disponibles.
L’individualisme veut que la société assure à tous les hommes ces moyens d’existence par le travail, sans lesquels le mot de « liberté » est une sinistre moquerie. C’est là une tâche à laquelle la société bourgeoise, prétendument soucieuse de l’individu, a fait complètement faillite ; on peut le dire en toute assurance quand on a vu, par exemple, de 1919 à 1926, en Grande-Bretagne, le nombre des chômeurs varier entre 1 et 2 millions sur une population d’environ 40 millions d’habitants.
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