« Nous
savons que l'essentiel,
l’utile
indiscutablement, n’est pas de tuer la personne d’un roi
mais de tuer tous les rois, ceux des cours, des parlements et des
usines, dans le cœur et dans la pensée des gens, c’est-à-dire de
déraciner la foi dans le principe d’autorité dont une grande
partie du peuple garde le culte […].
« Un
roi a été tué : et comme un roi n’en est pas moins un homme,
le fait est regrettable. Une reine est veuve ; et puisqu’une
reine est une femme, elle aussi, nous comprenons sa douleur.
Mais
pourquoi tant de bruit pour la mort d’un homme et pour les larmes
d’une femme, lorsqu’on accepte comme chose naturelle le fait que
chaque jour nombre d’hommes sont tués et nombre de femmes
pleurent, à cause de guerres, d’accidents du travail, de révoltes
réprimées par les fusillades et de mille crimes dus à la misère,
à l’esprit de vengeance, au fanatisme et à l’alcoolisme ?
Pourquoi
déployer tant de sentimentalisme à propos d’un malheur
particulier, lorsque des milliers et des millions d’êtres humains
meurent de faim et de malaria, au milieu de l’indifférence de ceux
qui auraient les moyens d’y remédier ? »
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