Effronterie
sans pudeur. Action ou parole impudente. Les personnages qui
représentent le mieux le type de l'impudent sont les prêtres et les
politiciens. Ces gens-là, en effet, mentent avec un cynisme, une
effronterie que rien ne peut égaler. Les prendre en flagrant délit
de mensonge ne peut même pas avoir pour effet de faire naître en
eux de la confusion. Leur impudence est telle qu'ils nient jusqu'à
l'évidence, qu'ils nient jusqu'aux faits archi-prouvés. L'impudence
du « bon patron », du philanthrope qui plaint la pauvre classe
ouvrière tout en l'exploitant durement, l'impudence de ces
républicains qui emprisonnent les révolutionnaires au nom de la
liberté ; l'impudence du Grand Quartier Général et du Gouvernement
pendant la dernière guerre quand, par exemple, ils appelaient une
défaite un repli stratégique, quand ils niaient le nombre
effroyable des morts, quand ils parlaient de la « liberté des
peuples à disposer d'eux-mêmes » alors que, par des traités
secrets, ils avaient déjà réglé le sort de ces peuples ;
l'impudence des prélats français qui avaient tronqué du catéchisme
le commandement : « Tu ne tueras point! » ; l'impudence des
diplomates et des journalistes à leur solde qui trompaient, avec de
faux documents, le peuple sur les responsabilités de la guerre ;
l'impudence des politiciens qui criaient contre les expéditions
d'avions allemands sur Paris alors qu'ils toléraient que les avions
français allassent bombarder les villes allemandes ; l'impudence des
journaux qui racontaient (sachant qu'ils mentaient) l'histoire des
enfants aux mains coupées ; l’impudence des bolchevicks qui
niaient l'emprisonnement des révolutionnaires pour faits purement de
propagande, alors que l'on publiait des noms et des lieux, tous ces
faits sont patents de l'impudence des prêtres et des politiciens de
tout acabit. Leur impudence leur assure encore le pouvoir ou les
faveurs populaires. Allons, toutes les fois qu'il nous est loisible
de le faire, démasquer ces impudents. Leur effronterie seule leur
permet de dominer ; la colère de ceux qu'ils ont trompés et qu'ils
trompent encore sera grande le jour où les pauvres dupes
s'apercevront de toute l'ignominie des impudents ; la révolution les
mettra hors d'état de continuer leurs exploits. Nous ne garantissons
pas, par exemple, que certains ne paient très cher leur impudence.
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