Avant de vous présenter des
extraits de ce petit ouvrage, il faut replacer cela dans le contexte
du syndicalisme et du combat qui est le sien depuis la création de
la C.G.T. Ou des corporations ouvrières.
Certains sont pour l’assujettissement des syndicats à des partis politiques ouvriers qui
devraient donner le pouvoir au peuple aux travers des élections.
Ce que les anarchistes
défendent comme idée, c'est que tant que le peuple, aux travers des
syndicats révolutionnaires ou anarcho-syndicalistes, c'est-à-dire
ceux qui sont dans la volonté de l'expropriation et de la prise des
moyens de production afin de mettre fin au système du salariat, doit
prendre le pouvoir économique afin de changer complétement de
système.
Les partis ouvriers, les
socialistes ou les communistes, ne prennent que le pouvoir politique
et font de la co-gestion au niveau économique et donc le système
perdure. Léon Blum l'a dit lui-même « gagner une élection,
c'est gagner la politique mais tant qu'on ne changera pas de système,
ce ne sera jamais la victoire sociale ».
Proudhon, anarchiste, a tenté
de jouer le jeu de la démocratie, de l'élection et a été élu
député. Malgré sa volonté de faire gagner ses idées anarchistes
et ses idées économiques, il n'a été qu'un député comme les
autres qui ne siégeait que pour parler de dossiers dont il n'avait
aucune connaissance.Il a rendu son mandat et il n'a eu de cesse de
lutter contre le parlementarisme, contre le démocratisme...
Dans le texte qui suit, c'est
Emile Pouget qui met à jour les contradictions de celui qui fut
anarchiste avant de devenir celui qui défendra les élections et le
parlementarisme. Quitte à abandonner ses idées mais aussi à entraîner dans l'erreur des milliers d'ouvriers.
Nous revenons aussi très
vite sur le combat le désaccord fondamental qui a opposé Marx et
Bakounine, les autoritaires et les anti-autoritaires ( les
anarchistes). Ce différend, qui aurait pu se régler dans le cadre
de discussions dans le respect des idées des uns et des autres, a
mis fin à ce qui fut une idée merveilleuse : l'unité
internationale des ouvriers du monde. Si cette internationale avait
pu garder la puissance qu'elle commençait à avoir, sans doute la
première guerre mondiale n'aurait pas eu lieu. De plus, cette
puissance montante avait la capacité de faire peur aux bourgeois du
monde entier. Hélas ! Hélas !!
Extrait de
la : Circulaire à toutes les fédérations de
l'association internationale des travailleurs.
« Nous n'incriminons pas les
intentions du Conseil général. Les personnalités qui le com-
posent se trouvent les victimes d'une nécessité fatale : elles ont
voulu, de bonne foi et pour le triomphe de leur doctrine particulière
introduire dans l’internationale le principe d'au- torité : les
circonstances ont paru favoriser cette tendance, et il nous paraît
tout naturel que cette école, dont l'idéal est la conquête du
pouvoir politique par la classe ouvrière, ait cru que l’internationale, à la suite des derniers événements, devait
changer son organisation primitive et se transformer en une
organisation hiérarchique, dirigée et gouvernée par un Comité. «
Mais si nous nous expliquons ces tendances et ces faits, nous ne nous
en sentons pas moins obligés de les combattre, au nom de cette
Révolution Sociale que nous poursuivons et dont le programme est : « Émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes, » en
dehors de toute autorité directrice, cette autorité fût-elle élue
ou consentie par les travailleurs. « Nous demandons le maintien dans l’internationale, de ce principe de l'autonomie des sections, qui a été jusqu'à présent la base de notre Association; nous demandons
que le Conseil général, dont les attributions ont été dénaturées,
rentre dans son rôle normal, qui est celui d'un simple bureau de
correspondance et de statistique; -et cette unité qu'on voudrait
établir par la centralisation et la dictature, nous voulons la
réaliser par la Fédération libre des groupes autonomes. « La
société future ne doit être rien autre chose que
l'universalisation de l'organisation que l'Internationale, se sera
donnée. Nous devons donc avoir soin de rapprocher le plus possible
cette organisation de notre idéal. Comment voudrait-on qu'une
société égalitaire et libre sortît d'une organisation
autoritaire? C'est impossible. L’Internationale embryon de la future
société humaine, est tenue d'être, dés maintenant, l'image fidèle
de nos principes de liberté et de fédération, et de rejeter de son
sein tout principe tendant à l'autorité et à la dictature.»
Propos de Jules Guesdes dans son
journal : « L'égalité »:avant de changer
d'avis :
« « Sous prétexte que
le bulletin de vote suffisait, et devait suffire à tout, le fusil,
le droit au fusil, à été rayé de l'arsenal populaire; et de ce
bulletin, depuis trente ans qu'elle le pratique quelle amélioration
a retirée la masse laborieuse ?
Aucune. »
Propos qu'il tient aussi dans
« L'almanach du Peuple »(jurassien) pour 1873:
« Rien de plus triste et de
plus inexplicable que le charme qu'exerce encore aujourd'hui le
suffrage universel sur la généralité de la classe ouvrière .....
Si cependant l'histoire des dernières années a démontré
quelque chose c'est que l'émancipation politique du prolétariat,
telle qu'elle résulte de son admission au scrutin, est une duperie;
c'est que toute intervention électorale de la classe laborieuse
tournait fatalement au profit de son ennemie, la bourgeoisie. »
Une attitude plus piteuse encore
est celle qu'eût Guesde à la tribune de la Chambre, le 16 juin
1896; après avoir apeuré les bouffe-galette avec l'hydre de
!'Anarchie, il posa son socialisme comme un paratonnerre détournant
la foudre populaire de la tête des riches :
« Prenez garde! s'exclama-t-il.
le jour où le socialisme viendrait à disparaître, vous seriez
alors livrés sans défense aucune à toutes les représailles
individuelles, et toutes les ven- geances privées. Et c'est nous
qui,en montrant aux travailleurs un affranchissement collectif,
sortant et ne pouvant sortir que d'une action politique commune,
c'est nous qui constituons en réalité la plus grande société
d'assurances sur la vie pour les féodaux de l'industrie.
« Tant pis pour vous, surtout,
si la propagande et l'organisation socialiste venaient à subir une
éclipse momentanée. Vous vous trouveriez en face de désespoirs et
de haines accumulés dont rien ne pourrait empêcher l'explosion
..... »
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