On appelle
girouette une plaque légère, placée à une certaine hauteur,
autour d'un axe vertical, pour indiquer la direction du vent. On
donne aux girouettes des formes diverses, mais le plus souvent celle
de la flèche, du coq ou du drapeau. La girouette tournant à tous
les vents, au sens figuré on se sert de ce mot pour désigner une
personne qui change fréquemment d'avis ou d'opinion. Nous ne pensons
pas qu'il soit utile de rappeler les noms de tous les hommes
politiques qui, durant ces trente dernières années, sacrifièrent
leurs convictions à leurs intérêts et qui, véritables girouettes,
se laissèrent guider par les vents de la politique. Certains de ces
politiciens, débutant dans le socialisme pour finir dans la
réaction, resteront célèbres. S'ils laissent leur nom à la
postérité, ce sera plus en raison de la rapidité avec laquelle ils
renièrent les idées qui les rendirent populaires et les firent
sortir de l'obscurité, que par le travail utile qu'ils auront
accompli durant leur existence. La girouette proprement dite tourne
d'autant mieux qu'elle est plus haut placée. En ce qui concerne les
girouettes politiques, il faut qu'elles sachent tourner lorsqu'elles
sont en bas pour pouvoir espérer se placer bien haut dans l'échelle
sociale. N'est-ce pas le but de tous ceux qui quémandent les
suffrages des électeurs naïfs, de gravir un jour les marches du
Pouvoir ? Dans tout député, il y a l'axe de la girouette, et tous
les parlementaires sont prêts, le cas échéant, à aller de la
gauche à la droite, si cette évolution doit être pour eux source
d'honneurs et de richesses. Le peuple ne s'apercevra-t-il jamais que
si les girouettes tournent au vent, les girouettes parlementaires,
elles, ne donnent que du vent ?
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