ALLEMAGNE
Dans un
meeting tenu à Dresde, un républicain saxon a prononcé les paroles
suivantes, au milieu des applaudissements de l’assemblée.
L’Avenir, de Berlin, les reproduit dans son numéro d’hier :
« Je
proteste tout d’abord, au nom de mon parti, contre l’annexion de
l’Alsace et de la Lorraine, et contre les principes
anti-démocratiques émis à ce sujet par les hommes qui souillent ce
nom de démocrates dont ils n’ont pas honte de s’affubler.
« On peut
s’annexer violemment des moutons, mais non des êtres qui ont une
force humaine ; si nous avons annexé le Schleswig-Holstein, c’est
que les habitants de ce duchés ont commis la sottise de demander à
s’annexer à nous.
« Les
Allemands et les Lorrains, qui nous connaissent mieux que nous ne
connaissons les habitants des duchés de l’Elbe et qui n’ont
jamais, eux, comme ceux-ci, eu à se plaindre d’un joug, ne veulent
pas de nous. On les annexera. Eh bien, tant pis pour eux, tant pis
surtout pour nous.
« Nous
autres, démocrates socialistes, nous ne les reconnaîtrons jamais
que comme d’infortunés citoyens, arrachés violemment au sein de
leur mère !
« On veut
adjoindre à l’Allemagne les cantons allemands de la Suisse et les
provinces allemandes de l’Autriche et de la Russie, comme si le
grand nombre des malheureux dans cette grande patrie allemande
n’était pas encore assez grand !
« Mais que
la Russie ne craigne rien, Bismarck ne s’attaque pas à elle. Les
loups ne s’entre-dévorent pas ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire