dimanche 9 juin 2019

Journal de la Commune


ALLEMAGNE

Dans un meeting tenu à Dresde, un républicain saxon a prononcé les paroles suivantes, au milieu des applaudissements de l’assemblée. L’Avenir, de Berlin, les reproduit dans son numéro d’hier :

« Je proteste tout d’abord, au nom de mon parti, contre l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine, et contre les principes anti-démocratiques émis à ce sujet par les hommes qui souillent ce nom de démocrates dont ils n’ont pas honte de s’affubler.
« On peut s’annexer violemment des moutons, mais non des êtres qui ont une force humaine ; si nous avons annexé le Schleswig-Holstein, c’est que les habitants de ce duchés ont commis la sottise de demander à s’annexer à nous.
« Les Allemands et les Lorrains, qui nous connaissent mieux que nous ne connaissons les habitants des duchés de l’Elbe et qui n’ont jamais, eux, comme ceux-ci, eu à se plaindre d’un joug, ne veulent pas de nous. On les annexera. Eh bien, tant pis pour eux, tant pis surtout pour nous.
« Nous autres, démocrates socialistes, nous ne les reconnaîtrons jamais que comme d’infortunés citoyens, arrachés violemment au sein de leur mère !
« On veut adjoindre à l’Allemagne les cantons allemands de la Suisse et les provinces allemandes de l’Autriche et de la Russie, comme si le grand nombre des malheureux dans cette grande patrie allemande n’était pas encore assez grand !
« Mais que la Russie ne craigne rien, Bismarck ne s’attaque pas à elle. Les loups ne s’entre-dévorent pas ! »

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