La gaffe est
un instrument composé d'un manche d'environ deux mètres de long et
d'une pointe métallique munie d'un ou de deux crocs et dont se
servent les marins pour pousser les embarcations, pour accrocher,
accoster ou aborder. Populairement, ce mot s'emploie fréquemment
comme synonyme de « maladresse », « d’erreur ». Faire une
gaffe, c'est une gaffe qui est cause de tout ce trouble. Il ne fait
que des gaffes. Personne n'est à l'abri de faire des gaffes, car
chacun peut se tromper. Lorsqu'elle n'engage que l'individu qui la
commet, la gaffe est excusable ; elle l'est moins lorsqu'elle engage
tout un association ou toute une organisation. Et c'est pourquoi un
homme qui se trouve à la tête d'un organisme quelconque doit
toujours, avant d'accomplir un geste ou un acte, en mesurer tous les
effets, toutes les conséquences, afin de ne pas faire de gaffes et
entraîner, dans son erreur, toute une collectivité. Il ne faut
jamais oublier que les gaffes, commises à certaines époques par des
hommes qui dirigeaient le mouvement prolétarien, furent fatales à
la classe ouvrière. Sans remonter à 1914, où l'attitude de
certains chefs ne peut pas être qualifiée de gaffe, mais de crime,
nous trouvons, dans l'histoire sociale d'aprèsguerre, un nombre
incalculable de gaffes sincèrement commises qui déterminèrent la
désunion des classes travailleuses. Faisons donc en sorte d'en faire
moins à l'avenir, en profitant des exemples et des expériences du
passé, et la tâche que nous avons à cœur de mener à bien nous
paraîtra plus légère.
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