Dans le
calendrier républicain, Germinal était le septième mois de
l'année. « Le peuple, a dit Michelet, se souviendra de la
Convention, de la grande assemblée humaine, bienfaisante, de celle
qui entreprit d'ouvrir l'ère de fraternité, de celle qui, d'un si
grand cœur, prodigua son sang pour le droit. » Michelet peut ainsi
juger de la Convention ; mais nous, malgré le recul de l'Histoire,
tout en reconnaissant les bienfaits qu'elle eut en certains instants
le désir d'accomplir, nous ne pouvons pas oublier que, par les
erreurs de Robespierre, de Saint-Just et de leurs amis, c'est au sein
de la Convention que se trama la terrible journée du 9 Thermidor, si
funeste à la Révolution. La réaction thermidorienne était une
provocation au peuple, et celui-ci, qui avait applaudi à l'exécution
de Robespierre, s'aperçut bien vite que la fin du dictateur
profitait surtout à la bourgeoisie qui l'avait préparée. Et le
peuple des faubourgs se souleva. La journée du 12 Germinal, An III
(1er avril 1795), fut sanglante. Le peuple fut vaincu. Mais,
aujourd'hui, il se souvient encore des luttes et du sacrifice de ses
aînés, et le mot « Germinal » symbolise pour lui toutes les
espérances qu'il met en la Révolution libératrice, qui l'arrachera
à l'esclavage imposé par ses maîtres et ses tyrans. Il nous faudra
sans doute subir encore bien des journées terribles, mais nous
vaincrons un jour parce que nous avons pour nous le droit et la
raison, et aussi la force, et « Germinal » sera alors l'aube d'un
printemps qui nous remplira de bonheur et de liberté.
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