Au sens
propre on appelle gâchis une espèce de mortier composé de chaux,
de sable, de plâtre ou de ciment, délayé dans l'eau et employé
généralement dans la bâtisse. On emploie ce mot par extension pour
désigner quelque chose de confus, d'embrouillé : « Le gâchis
social, le gâchis politique. » Il en est qui, adversaires de toute
transformation sociale, se signalent comme les défenseurs de l'Etat
bourgeois et de la société capitaliste, prétendent que la
révolution ne peut être que le gâchis, c'est-à-dire le désordre,
et affirment avec une certaine outrecuidance que l'organisation
autoritaire de la bourgeoisie est une manifestation de l'ordre le
plus parfait. Il faut être ou aveugle ou le plus parfait des
crétins, à moins d'être intéressé et profiter de l'état social
actuel, pour tenir un tel langage, car la société moderne, surtout
depuis la guerre de 1914, nous offre le spectacle du plus profond
gâchis. Ce gâchis est tel que les dirigeants de la bourgeoisie et
du capitalisme en sont euxmêmes débordés et ne savent plus de
quelle façon sortir du bourbier dans lequel ils se sont enlisés. Le
gâchis politique, le gâchis parlementaire, le gâchis économique,
dans tous les domaines de l'activité, c'est la confusion la plus
obscure, et ce gâchis total, absolu, est le résultat de l'appétit
toujours grandissant des classes dirigeantes qui se laissent
entraîner dans les aventures les plus périlleuses. A la faveur de
ce gâchis, il faudrait que la classe ouvrière sût se livrer en bon
ordre à l'attaque de la citadelle capitaliste déjà ébranlée,
pour se libérer d'un seul coup de ses maîtres et de ses
oppresseurs, et organisa enfin une société nouvelle illuminée par
la liberté.
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