"Ta confusion est considérable, ou folle, ou terrifiante, en tout cas qui t'angoisse, dont il ne t'est possible de parler à personne, tu es seul, c'est le prix à payer de l'avoir voulu, les noms finiront bientôt par n'avoir plus de visage pour toi ni ton histoire avoir de noms. Jusqu'au tien peut te quitter qu'un autre emprunterait alors, qu'il porterait, tu ne te sentirais aucun droit de le lui réclamer, de le lui reprendre, n'as-tu pas écrit que tu écrivais pour oublier ton nom? N'as-tu pas pensé que tout nom était de trop qu'on porte d'abord, dès l'école, qu'on y humilie, une honte dont il faut répondre pourtant, auquel on t'enjoint de répondre à l'appel qu'on t'en fait, comme partout on le fait où on est assigné à comparaitre , à l'école ou devant les tribunaux, ou dans les prisons - dans les camps pour finir...?Répondre de toi alors c'est témoigner du nom auquel on t'identifie, n'as-tu pas depuis toujours voulu sortir des listes d'"appel", pour qu'on ne te reconnaisse pas, surtout pour qu'on ne te juge pas, s'il n'était que toi, c'est dix fois que tu en aurais changé déjà, et pour fuir, et pour fuir quiconque te cherche et pour te fuir toi, tu ignores de quoi tu es coupable mais tu ne doutes pas que ton nom le sait, lui, qui en répondrait, qui te dénoncerait...Mais Betz et Selz, Selz et Betz, s'il se peut que cet échange d'eux, sinon d'eux du nom dont ils répondraient, les séduisit un moment, les allégeât, qui sait s'il ne les aurait pas "confondus", comme disent si précisément les polices dans leurs langues?"
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