Ordre
et subordination des divers pouvoirs ecclésiastiques, civils ou
militaires. La hiérarchie est à la base de tout principe
autoritaire. Partir du chef pour arriver à l'exécutant, en passant
par toute une échelle de différents agents d'exécution ; créer
une multitude de grades qui confèrent, au fur et à mesure qu'on
monte un degré, une partie toujours plus grande du pouvoir ; diviser
à l'infini la puissance de l'Etat en lui donnant de par sa
multiplicité et sa variété une force de résistance plus grande ;
organiser dans l'Etat toute une gradation des prébendes, des
bénéfices et des privilèges : tels sont en effet les théories
gouvernementales. La soif de paraître, de commander, de dominer, est
une passion qui agite hélas!, encore pas mal d'individus. Dès qu'un
régime autoritaire s'établit sur les ruines de l'ancien, son
premier soin est de combler les partisans d'honneurs, de revenus et
de postes de commandement. Tel qui n'est aujourd'hui que simple
citoyen rêve d'être conseiller municipal ; tel autre rêve d'être
général ; tel autre encore, qui n'est qu'ouvrier, est rongé par
l'ambition de devenir chef d'équipe ou contremaître. Tous les
partis autoritaires cultivent cet esprit de hiérarchie - même les
partis dits ouvriers. Car c'est en faisant naître des ambitions au
cœur des hommes que les gouvernants ou aspirants gouvernants
parviennent à les duper et à en faire leurs jouets. Les anarchistes
sont contre toute hiérarchie : soit morale, soit matérielle. Ils
lui opposent le respect de la liberté et l'autonomie absolue de
l'individu. Et s'ils conçoivent un Milieu Social futur, c'est un
milieu dans lequel tout être humain aura des droits égaux à ceux
de ses contemporains. Il faut détruire du cerveau des hommes le
sentiment de la hiérarchie et le remplacer par l'amour de
l'anarchie.
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