Race de
petits chiens appelés couramment Epagneuls d'Angleterre parce qu'ils
sont originaires de ce pays. C'est surtout au sens figuré que ce
terme est connu et employé dans le langage populaire pour désigner
un individu sans scrupule, une personne vile et sans moralité. « A
quoi cela servirait-il, si les gredins triomphent encore ? », disait
d'Alembert. Le fait est que si la Révolution française a exécuté
une quantité de gredins, d'autres se sont enfuis pour échapper au
juste châtiment du peuple ; depuis, la République a donné
naissance à une nouvelle catégorie de canailles, et la gredinerie
s'exerce sur une grande échelle. La grande guerre du « Droit et de
la Civilisation » a permis aux gredins de se multiplier et,
aujourd'hui, leur nombre est incalculable. On les remarque dans
toutes les branches de l'activité humaine. Ils ne se cachent pas :
le monde leur appartient. Sans probité, sans honneur, sans
amour-propre, sans scrupules, on les voit partout où il y a à
piller, à rafler, à voler. Rien ne les arrête ; ils sont certains
de l'impunité, puisqu'ils ont leurs complices dans les parlements et
jusque sur le banc des gouvernements. Jamais satisfaits ; avides
toujours de plus de richesses et de plus de jouissances, ils
participent à toutes les opérations louches et sales qui sont
susceptibles de leur apporter quelques bénéfices. Ils espionnent et
ils trahissent, et ils n'ont d'amis que dans la mesure où cela leur
rapporte. Les gredins sont les maîtres de la terre. Par leurs
rapines ils ont conquis le globe. Pour acquérir plus de puissance
encore, lorsque leurs privilèges sont menacés ils jettent les
hommes les uns contre les autres dans des guerres meurtrières, et
dans le sang de leurs victimes ils récoltent encore des honneurs et
des richesses. Mais tout a une fin ; la gredinerie a atteint son
apogée et les peuples se rendent compte, à la longue, qu'ils sont
honteusement exploités par les gredins qui dirigent la chose
publique. Ivres de liberté, les asservis se révoltent aux quatre
coins de la terre contre tous les bandits qui, depuis des siècles,
les grugent en les grisant de belles paroles. L'évolution et la
Révolu1ion accomplissent leur besogne historique et l'heure ne
tardera pas à sonner, ou, tous les gredins étant définitivement
châtiés, la terre ne sera plus peuplée que d'hommes probes et
honnêtes.
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