(du vieux
français goupil, renard, le goupillon étant fait, autrefois, d'une
queue de renard ou, suivant d'autres, de guipon [Larousse]) Tige
garnie de poils, ou baguette métallique, surmontée d'une boule
creuse à petits trous, qui sert à l'Eglise pour faire des
aspersions d'eau bénite. Voici ce que dit Malvert, dans Science et
Religion, du goupillon : « Dans les anciens sacrifices païens, le
prêtre, habillé de blanc, purifiait d'abord le temple et les
fidèles en les aspergeant d’eau lustrale, remplacée depuis par
l'eau bénite, avec un goupillon fait de crin (aspergilium). Le
goupillon est resté tel qu'on le voit dans la main d'un prêtre
païen, sur une peinture du temple d'Isis, à Pompéi (Musée Guimet,
salle égyptienne). Les vases d'eau lustrale, placés à la porte des
temples, dont les fidèles s'aspergeaient, sont remplacés par les
bénitiers. Aux mystères de Mithra, la prêtresse trempait un
rameau, emblème du phallus, dans du lait dont elle aspergeait les
assistants par trois petits coups réitérés, pour simuler
l'éjaculation séminale, symbole de la fécondité universelle. Les
trois petits coups éjaculatoires ont été conservés. » L'eau
bénite dont, à l'aide du goupillon, on asperge les assistants, a la
propriété de purifier, d'absoudre, d'apporter la bénédiction de
Dieu sur l'aspergé. Or, c'est par ce geste que, toujours, le prêtre
bénit les drapeaux et absout les porteurs de sabres des massacres
qu'ils ont commis au nom de la Patrie ou de l'Ordre. C'est,
accompagnés de la bénédiction, que les soldats s'en vont tuer et
mourir, d'où ce proverbe éternellement vrai : L'Autorité est
l'union du sabre et du goupillon. - A. LAPEYRE.
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