mardi 16 juillet 2019

Grève Encyclopedie Anarchiste de Sébastien Faure


En examinant la question des techniciens, j’ai déjà exposé les raisons essentielles qui devaient inciter tous les travailleurs :manuels, techniciens et savants, à réaliser étroitement et aussi rapidement que possible la fusion de tous les éléments de la production, sans attendre l’ouverture de la période révolutionnaire pratique.
J’y reviens avec la plus grande insistance et j’insiste avec plus de force que jamais auprès des éléments dont il s’agit pour que tous les travailleurs fassent au plus tôt leur unité de classe.
Cette unité de classe est le facteur décisif de la lutte qui s’engagera lors de la déclaration de grève générale insurrectionnelle et expropriatrice, premier acte de la révolution.
La suppression de la propriété individuelle qui permet, seule, de réaliser l’égalité sociale, par le nivellement des classes, obligera les travailleurs à jeter immédiatement les bases d’un nouveau système, dont le syndicat sera le fondement industriel et l’union locale (ou commune) le fondement social.
Le nouvel ordre social, comme tous ceux qui l’ont précédé, sera conditionné par le caractère de la production, par son organisation, sa répartition, son utilisation, son échange.
C’est donc essentiellement sur le plan du syndicat, dans son sein, suivant ses directives, que doit s’effectuer le groupement de tous les éléments qui concourent à la production, à l’échange.
Si l’on veut bien se rappeler que la révolution doit abolir la propriété individuelle dès le premier jour, on conviendra quetout individu valide, quel que soit le genre de son activité, doit trouver place dans un syndicat.
En période révolutionnaire, et longtemps après, toujours peut-être, le syndicat doit être et sera la cellule essentielle de l’ordre nouveau.
C’est lui qui aura charge, non seulement de provoquer l’arrêt du travail par la grève générale ; d’occuper, par ses membres, le lieu de la production ; d’organiser la production, sous le contrôle de l’Union locale ; mais encore de défendre les instruments de travail, par les armes, contre les entreprises réactionnaires.
Il est l’agent d’exécution permanent, dans tous les domaines, des décisions locales, régionales et nationales sur son plan particulier, dans toute l’étendue de sa sphère. C’est lui qui, pratiquement, organisera la grève générale, suivant les décisions prises. C’est donc un organe complet, qui doit continuer à être la base du système nouveau, comme il est la base de notre organisation ouvrière actuelle.

Les Conseils d’usine, les Comités d’ateliers ne doivent être que les agents du syndicat, constamment contrôlés par lui. C’est le syndicat qui coordonne l’action des Conseils d’usine et centralise leurs renseignements. Le syndicat est un organisme industriel. Le Comité d’atelier et le Conseil d’usine, de chantier, de magasin, de bureau, de gare, de port, etc., ne sont que des sous-organismes industriels, de métier. Cette différence suffit à assigner aux uns et aux autres leur véritable place dans l’ordre industriel et social.

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