En examinant
la question des techniciens, j’ai déjà exposé les raisons
essentielles qui devaient inciter tous les travailleurs :manuels,
techniciens et savants, à réaliser étroitement et aussi rapidement
que possible la fusion de tous les éléments de la production, sans
attendre l’ouverture de la période révolutionnaire pratique.
J’y
reviens avec la plus grande insistance et j’insiste avec plus de
force que jamais auprès des éléments dont il s’agit pour que
tous les travailleurs fassent au plus tôt leur unité de classe.
Cette unité
de classe est le facteur décisif de la lutte qui s’engagera lors
de la déclaration de grève générale insurrectionnelle et
expropriatrice, premier acte de la révolution.
La
suppression de la propriété individuelle qui permet, seule, de
réaliser l’égalité sociale, par le nivellement des classes,
obligera les travailleurs à jeter immédiatement les bases d’un
nouveau système, dont le syndicat sera le fondement industriel et
l’union locale (ou commune) le fondement social.
Le nouvel
ordre social, comme tous ceux qui l’ont précédé, sera
conditionné par le caractère de la production, par son
organisation, sa répartition, son utilisation, son échange.
C’est donc
essentiellement sur le plan du syndicat, dans son sein, suivant ses
directives, que doit s’effectuer le groupement de tous les éléments
qui concourent à la production, à l’échange.
Si l’on
veut bien se rappeler que la révolution doit abolir la propriété
individuelle dès le premier jour, on conviendra quetout individu
valide, quel que soit le genre de son activité, doit trouver place
dans un syndicat.
En période
révolutionnaire, et longtemps après, toujours peut-être, le
syndicat doit être et sera la cellule essentielle de l’ordre
nouveau.
C’est lui
qui aura charge, non seulement de provoquer l’arrêt du travail par
la grève générale ; d’occuper, par ses membres, le lieu de la
production ; d’organiser la production, sous le contrôle de
l’Union locale ; mais encore de défendre les instruments de
travail, par les armes, contre les entreprises réactionnaires.
Il est
l’agent d’exécution permanent, dans tous les domaines, des
décisions locales, régionales et nationales sur son plan
particulier, dans toute l’étendue de sa sphère. C’est lui qui,
pratiquement, organisera la grève générale, suivant les décisions
prises. C’est donc un organe complet, qui doit continuer à être
la base du système nouveau, comme il est la base de notre
organisation ouvrière actuelle.
Les Conseils
d’usine, les Comités d’ateliers ne doivent être que les agents
du syndicat, constamment contrôlés par lui. C’est le syndicat qui
coordonne l’action des Conseils d’usine et centralise leurs
renseignements. Le syndicat est un organisme industriel. Le Comité
d’atelier et le Conseil d’usine, de chantier, de magasin, de
bureau, de gare, de port, etc., ne sont que des sous-organismes
industriels, de métier. Cette différence suffit à assigner aux uns
et aux autres leur véritable place dans l’ordre industriel et
social.
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