Instrument
de supplice utilisé en France pour les exécutions capitales.
Empruntons au Larousse sa brève description de la guillotine: «
L'échafaud se compose essentiellement de deux montants élevés sur
des madriers posés en croix sur le sol. Entre les deux montants
descend une lame triangulaire, dont la chute est commandée par un
simple bouton. Le corps du patient, posé sur une planche, est amené
sous le couteau, de façon que le cou soit pris et maintenu entre
deux planches dont la supérieure est mobile et qui, au moyen d'un
évidement semicirculaire de chacune d'elles, forment un trou (la
lunette). » C'est bien à tort que l'on attribue à Guillotin
l'invention de la guillotine. Le médecin Guillotin était membre de
l'Assemblée Constituante et proposa, le 10 octobre 1789, de
soumettre tous les condamnés à mort au même supplice, et demanda
qu'une machine simple et rapide soit substituée au bourreau. Il ne
fournit aucune description de cette machine. La guillotine était
déjà utilisée depuis le début du XVIe siècle dans certaines
contrées du Midi de la France et en Italie. Ce n'est que vers la fin
de 1791 que l'ordre fut donné à un célèbre chirurgien de
l'époque, le docteur Antoine Louis, de faire construire une machine
pour trancher les têtes. Ce dernier adapta la machine en usage dans
le Midi de la France et que l'on appelait la mannaja et commença ses
expériences. Le 19 avril 1792, le docteur Louis écrivait au
ministre Rolland : « Les expériences de la machine de Schmitt ont
été faites à Bicêtre sur trois cadavres, qu'elle a décapités si
nettement qu'on a été étonné de sa force et de la célérité de
son action. » Ajoutons que c'est un facteur de pianos, nommé
Schmitt, qui avait fourni le modèle rénové de la guillotine. La
première exécution eut lieu à Paris, le 25 avril 1792. Combien de
pauvres diables ont, depuis, mis la tête sous le couperet ? Nous
n'insisterons pas sur la nécessité brutale des exécutions en
période révolutionnaire. Nous savons, et nous le regrettons, qu'une
révolution ne se fait pas sans effusion de sang. La révolution est
une manifestation violente de l'évolution, et il ne tient qu'à ceux
qui détiennent arbitrairement toutes les richesses sociales, de ne
pas pousser les opprimés à la violence. Mais en période de calme,
et non pas seulement en nous plaçant au point de vue anarchiste,
mais seulement au point de vue humain, la peine de mort est une
iniquité sans nom. Qu'importent les moyens employés pour arracher
la vie d'un individu.
Certains
semblent glorifier la guillotine, prétendant que trancher la tête
avec une machine est moins barbare que de la couper avec une hache.
Ce n'est simplement qu'une question visuelle, que nous ne voulons
même pas discuter, car nous voyons plus haut. Nous disons que
personne n'a le droit de disposer de la vie d'autrui ; qu'il
n'appartient pas à un individu, quel qu'il soit, d'ordonner la mort
d'un de ses semblables, et si un crime est horrible, le châtiment
qui se traduit par un autre crime n'est pas moins horrible. Et les
peuples feraient bien de penser à faire abolir, dans leurs pays
respectifs, la peine de mort, qui est une honte pour une humanité
qui se targue d'être civilisée.
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