Ces jeunes gens sont des anarchistes. Nous ne faisons pas des révolutions dans les salons où les plus pleutres discutent de bouts de ficelles. Ceux qui ont le pouvoir et l'argent, vont-ils nous laisser vivre dignement d'eux-même ou allons nous devoir infléchir leurs convictions avec d'autres moyens.
Déclaration
de Giannis Mihailidis
«
Chaque juge a une place au cimetière pour toutes les personnes qu’il
a enterré vivantes » Face au complexe judiciaro-policier, en tant
qu’ennemi déclaré de la démocratie capitaliste, Désarmé par
les agents de l’ordre, mais décidé à armer mes paroles contre
eux... Dans cette œuvre théâtrale de pacotille appelée procès,
les juges, comme de misérables acteurs, s’efforcent d’occulter
la brutalité de l’imposition violente du pouvoir étatique. La
décision démocratique d’une longue condamnation dans l’enfer
pénitentiaire est présentée comme le produit d’un dialogue
auquel même l’accusé participe. L’autorité lave le sang avec
des apparences de justice, d’humanisme, d’indulgence ou, dans le
pire des cas, de nécessité. Et le concept d’autorité est
articulé dans le code de loi, c’est-à-dire le langage de
l’imposture qui sert à maintenir le status quo de l’Etat et du
capital. Je refuse de parler le langage de l’ennemi pour négocier
ma peine et c’est pourquoi je ne reconnais aucune représentation
légale. Je refuse de participer à cette mascarade, mais je respecte
bien sûr la tentative des compagnons de la saboter en réfutant le
discours monolithique de la justice bourgeoise à tous les stades de
la procédure.
Cela
est général, car je refuse d’accepter l’intégralité de
l’obsession du mécanisme judiciaire, pas seulement la façon dont
il est appliqué maintenant, mais également toutes ses possibles
applications dans différentes sortes de régimes. Parce qu’aucun
groupe spécial institutionnalisé ne peut imposer son jugement sur
les choix et les actions des autres. Et aucun code pénal ne peut
embrasser la richesse des relations humaines dans une réalité si
complexe que tout ensemble de règles échoue à modeler. Une telle
procédure est le produit de l’imposition de l’Etat qu’elle
sert, maintenant la cohésion du tissu social autoritaire qu’en
tant qu’anarchiste je veux détruire, afin que resplendissent les
simples relations humaines anti-autoritaires dont le sentiment et la
conscience sont le seul tissu conjonctif. Si cela ressemble à des
généralités abstraites, mon refus d’accepter l’éthique du
capital et la sacralisation de la propriété privée, le code de
lois étant entièrement axé sur la protection de cette dernière,
est très précis. J’ai été un voleur et un braqueur remettant en
question le calice sacré du capitalisme. Parce que la propriété
signifie l’exclusion, l’accumulation, elle est la matrice de la
forme dominante d’exploitation et d’oppression, l’économie. Et
sa force est sa diffusion, elle se trouve partout, en tous, comme le
ticket dans le monde capitaliste.
Plus
spécifiquement, je vais parler de mon refus d’accepter la valeur
objective de la vie humaine telles que la définie la loi de l’Etat,
qui méprise de façon provocante les travailleurs assassinés par
l’immunité des patrons. Qui méprise les suicides dans l’enfer
des prisons de manière provocante où elle enterre vivants les gens.
Qui méprise les hécatombes dans les opérations militaires. Qui
méprise avec provocation les immigrés qui se noient dans la mer, en
les faisant exploser ou en leur tirant dessus aux frontières qui
délimitent des zones selon les niveaux d’exploitation économique.
Qui méprise de façon provocante la vie des gens et des animaux en
nous transformant tous en produits, un processus qui passe par la
torture continue des désobéissants et des faibles. Des
enfants-esclaves des multinationales dans le tiers monde à la
barbarie de l’industrie de la viande, il n’y a que peu de
différence. Et pour finir, elle méprise de façon provocante et
sans respect la terre elle-même, conduisant aux maladies de masse et
à la mort par la pollution de la civilisation techno-industrielle.
C’est
pourquoi moi aussi, en tant qu’anarchiste, je méprise de façon
provocante les vies des exécutants économiques, politiques et
scientifiques du système, tout comme de ceux qui suivent leurs
ordres, serviteurs du complexe judiciaro-policier qui défend l’ordre
assassin de ce monde. C’est pourquoi, lorsque je me suis retrouvé
face à deux flics essayant de me voler ma liberté, j’ai cherché,
en plus de m’échapper, à les exterminer physiquement. Ne soyez
pas choqués, petites gens de la cour, car si la vie humaine a de la
valeur, c’est en fonction de la liberté. Votre vie, celle des
voleurs de liberté, a une valeur négative. Et dans mon système de
valeurs, peut-être qu’un flic pourrait, sous conditions, être
traité avec indulgence, mais chaque juge a une place au cimetière
pour toutes les personnes qu’il a enterré vivantes. TOUT POUR LA
LIBERTÉ
Déclaration
de Grigoris Sarafoudis
Aujourd’hui
commence un nouveau procès de terreur devant un tribunal dans la
prison ! Ici, lors de cette pièce de théâtre de piètre qualité,
des accusations et des peines vont être attribués à des gens qui
défendent d’autres valeurs que celles que les lois et vous
projetez comme les seules acceptables. L’autorité judiciaire et
son fonctionnement n’ont rien à voir avec la justice et j’en
suis un ennemi. Elle récompense la délation et le remords avec des
peines clémentes, humiliant les concepts d’égalité et de
dignité. La Justice que vous représentez distribue des peines de
prison paralysantes, dans des espaces et des conditions lamentables,
afin de brutaliser toute trace de substance humaine. A travers
l’arbitraire légal et étatique, le « cannibalisme » humain est
promu : des rapports de domination et d’exploitation,
l’instrumentalisation de l’individu.
Vous
défendez une liberté amputée, une liberté qui a besoin de
frontières, d’armées, de forces de sécurité, des camps de
concentration et des gens illégaux ou légaux de deuxième,
troisième ou quatrième vitesse dépendant de leurs positions
sociales et économiques pour survivre, une liberté qui a besoin de
peur et d’apathie, mais où on offre des paradis de consommation,
basés sur le travail misérable d’eux-mêmes et d’autres gens.
Je refuse votre liberté limitée, j’essaye de construire des vrais
rapports avec les gens autour de moi. Agissant uniquement sur base de
ma conscience, je me bats contre tout cela, pour ma liberté
individuelle, une liberté que vous ne saurez jamais comprendre, car
le seul rapport que vous avez avec elle, c’est sa privation !
Déclaration
de Nikos Romanos
Le
but de cette déclaration est de clarifier mes intentions auprès de
vous et de votre cour. Les actions qui ne sont pas unies aux paroles
afin que leur contenu conceptuel soit clair portent à confusion,
tandis que les paroles non suivies d’action sont vides de sens et
reflètent une neutralité verbale. Je suis ici votre ennemi déclaré
et irréductible, je n’implore pas votre clémence, je ne cherche
pas le dialogue avec vous et vos semblables. Mes valeurs sont en
guerre avec les vôtres, chaque phrase que je dis contre vous est
donc une lame qui frappe votre masque d’hypocrisie et clarifie la
position et le rôle de chacun de nous. Vous écrivez des centaines
de pages et créez continuellement de nouvelles affaires pour nous
enterrer dans les prisons de votre démocratie pour des décennies.
Vous
vous préparez à nous imposer des « conditions de détention
spéciales », c’est-à-dire l’unique coup manquant au panthéon
du « traitement spécial » (transferts, procès, lois) que vous
créez pour nous combattre. Les simples lois de la physique disent
que la conséquence d’une action est la réaction. En dehors de vos
tribunaux, dans les endroits libres, il y a des personnes rebelles,
compagnons pour moi, terroristes pour vous, qui n’entendent pas
tolérer notre extermination sans d’abord vous faire saigner, vous
et vos superviseurs politiques. Vous pouvez prendre cela comme une
menace si vous voulez. Je crois que c’est une réalité cynique.
Chaque choix a son coût. Je suppose qu’en tant que juges et
serviteurs de la loi vous serez d’accord avec moi sur ce point.
Mais jetons un bref coup d’œil sur votre merveilleux monde. Nous
sommes dans l’ère de la vitesse. Tout change vite, créant sans
cesse des états d’urgence. La vitesse du temps historique a
désormais déraillé, les informations et les nouvelles voyagent en
quelques millisecondes, la technologie et la science avancent à pas
de géant. À côté de cela, les contradictions de la civilisation
moderne explosent toujours plus souvent. Des dizaines de feux sont
allumés dans les villes où tout semblait calme, et menacent de
répandre le chaos dans l’ordre organisé du système. De tels
événements créent des conditions qui nous servent. Nous créons
des ponts de communication avec les gens derrière les barricades si
bien que les actes de violence font partie d’un contexte politique
plus spécifique, ouvrant ainsi la perspective de leur dépassement
dans la lutte pour la révolution anarchiste. Là où la rage se
combine avec la conscience. Là où se rencontrent les gens dont les
boyaux sont brûlés par le feu de la liberté. Quelque part par là
se trouvent aussi les empreintes de mon insurrection.
Anarchiste,
parce qu’elle est hostile à toutes les autorités reproduites par
l’homme, continuelle parce qu’elle ne cherche pas à réformer
mais à détruire, existentielle parce qu’à travers l’insurrection
elle exprime toutes ces belles émotions que nous voulons répandre
dans les cœurs insurgés. En outre, la qualité de la vie se mesure
en moments et en émotions. Sur la base de cette description
schématique, vous comprenez que vous n’avez aucune marge pour
arrêter l’inévitable. L’affrontement de nos mondes. C’est
pourquoi des déclarations comme celle-ci ont exactement ce but,
envoyer un message clair. Vous ne pouvez pas nous plier, vous ne
pouvez pas arrêter la tempête qui approche. Ces temps réclament de
la réflexion, de la prudence et une lutte continue par tous les
moyens. Pas un pas en arrière ! Plus de violence contre l’Etat et
le capital. Force aux guérilleros urbains anarchistes Nikos Maziotis
et Pola Roupa qui ont une récompense sur leur tête. Force à tous
les compagnons en clandestinité. Foutez-vous l’argent de vos
récompenses au cul ! Longue vie à l’anarchie !
Déclaration de Fivos Charisis & Argiris Dalios
« Dans notre époque, comme dans les temps du passé, il y a ceux qui sont au milieu du feu et d’autres qui applaudissent ... » Pour lutter, il faut prendre du risque. Le risque de perdre. De perdre des émotions, des compagnons, jusqu’à la liberté elle-même. Quand tu prends le risque de vivre des moments d’anti-autorité, il faut sauter et brûler dans le feu… S’il y a du temps, tu compteras ton chair brûlé… Sinon, les yeux restent gelés à jamais, regardant les frontières de l’inaccessible. Une autre date, un autre procès avec plus ou moins les mêmes accusations. Même si à chaque fois elles diffèrent quelque peu, cela n’a pas vraiment d’importance. De toute façon, vous condamnez et vous condamnerez notre attitude de vie contre la loi, nos rêves éveillés anarchiques et les risques de la lutte dans la vie quotidienne. Et bien sûr, les erreurs pourrissent dans votre chasse pour nous condamner. Respirant depuis l’intérieur de la prison maintenant, nous nous assurons de regarder vers la partie du ciel qu’on peut sans remords nous attribuer, comme on le faisait quand on était à l’extérieur – un quand que vous n’avez pas besoin de savoir –, ensemble avec des amis et des compagnons, planifiant, subvertissant et combattant à tout cœur dans la lutte pour la liberté. Soit en bougeant anonymement lors des secondes de l’attaque, surprenant le temps métropolitain, soit en se promenant à côté d’autres compagnons inconnus dans la rue. Que vous ne vous mettez pas en tête que vos condamnations « corrigeront » nos intentions.
Car elles se nourrissent et grandissent devant l’injustice et les déceptions produites par votre monde. Car elles refusent obstinément de fermer les yeux devant la misère générale que vous aussi représentez. Car nos expériences de toutes ces années dans votre société pourrie, votre société d’apathie et d’aliénation et de soumission nous suffissent pour ne pas mettre un pas en arrière. Parce qu’en fin de compte, s’il y a quelque chose de précieux dans la lutte que nous menons, c’est que nous VIVONS avec dignité dans notre époque, et cela, vous ne pouvez pas le jugez ou le limiter, peu importe combien d’années vous nous enfermerez dans vos bordels pénitentiaires… Si on rassemblerait dans un livre la douleur des gens que vous condamnez, si on pouvait mettre ensemble sur une page les soupirs des condamnés et leurs larmes dures, alors, une balle dans vos têtes serait « peu »… Vous, ensemble avec vous subalternes, créez magistralement un climat d’hystérie terroriste afin de nous condamner à des longes peines, de nous enterrer dans des prisons de haute sécurité et de justifier toute sorte de coups judiciaires contre nos vies. Pour qu’à la fin, on puisse voir le « succès » de votre théâtre, le miracle de la correction. Attendons avec suspense si vous gagnerez votre pari : notre extermination. Mais permettez-nous de vous rappeler que toutefois, votre monde a une cour plus grande que celle en prison et que des millions d’âmes s’empilent dans les couloirs de l’habitude, la routine, le travail et les maudites va-etvient répétitives, L’INACTIVITE GENERALE. A côté des consciences recherchées. A côté des libertés recherchées.
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