On fait la
guerre « pour gaigner », disait Blaise de Montluc. Ces paroles
résument les causes de toute guerre. Chez les primitifs, disséminés
en tribus isolées, ce sont des coups de main organisés par des
jeunes gens aventureux dans le dessein de piller. Les montagnards,
vivant chichement dans leurs rochers, descendent en plaine, après
les moissons, pour razzier les récoltes, amassées par les
cultivateurs. Les nomades du désert, les pirates de la mer, font
aussi des incursions rapides dans les territoires civilisés et
riches, et s'enfuient en emportant leur butin. La guerre d'aventure
s'est perpétuée à travers les âges ; mais dans les temps modernes
elle devient de plus en plus difficile ; la guerre est maintenant une
industrie officielle, réservée aux grandes puissances. Il y a
aussi, chez les primitifs, de grandes guerres d'émigration. La
surpopulation oblige une partie d'un peuple à essaimer ; ou bien une
tribu ou un ensemble de tribus, vivant sur un sol appauvri, part à
la conquête d'un territoire fertile en vue d'un nouvel
établissement. Les peuples primitifs ont chacun leur religion
strictement nationale, avec des rites et des initiations qui
interdisent toute assimilation, tout mélange. Ils sont férocement
xénophobes. Ils refoulent les autochtones, ou, comme les anciens
Israélites, les massacrent jusqu'au dernier. D'autres asservissent
les populations conquises. Le mode de conquête dépend d'ailleurs de
la masse des envahisseurs, ou plus précisément, du rapport des
densités des populations aux prises. S'il s'agit d'une émigration
en masse, elle fait territoire net. Si les conquérants sont peu
nombreux, ils deviennent parasites des vaincus, tout en conservant
leurs dieux, leurs coutumes, leurs totems particuliers ; ils forment
une caste privilégiée et rejettent les vaincus dans une caste
inférieure avec laquelle il est interdit de se mélanger par
mariage. Pourtant, si les vaincus ont une civilisation supérieure,
les nouveaux maîtres se contentent d'imposer leurs dieux au-dessus
des divinités indigènes, et finissent assez souvent par s'amalgamer
à la population conquise, tout au moins par en prendre les mœurs.
Dans les temps modernes, lorsque les conquérants européens arrivent
dans un territoire habité par une population dense et industrieuse,
ils en font une colonie d' « exploitation ». Quand ils se trouvent
en présence d'une population clairsemée et arriérée, ils la
refoulent peu à peu, comme il est arrivé des Peaux-rouges et des
Australiens, et s'installent à sa place. Il faut toutefois tenir
compte du facteur climatique ; les régions équatoriales ne peuvent
pas être des colonies de peuplement, elles restent colonies
d'exploitation. Lorsque, dans l'histoire des peuples, les royaumes se
sont constitués, que les populations, fixées au sol, ont acquis une
technique leur permettant de vivre de la culture, la guerre devient
affaire de princes. Les seigneurs et les rois font la guerre pour
acquérir profit d'abord, et gloire ensuite. Si, parfois assez
longtemps, subsistent les mœurs primitives, mœurs effroyables, sans
merci pour les vaincus, condamnés en bloc à mort ou à l'esclavage,
les conquérants arrivent à comprendre que leur intérêt bien
entendu est de laisser travailler les populations librement, au moins
en apparence, et de leur imposer redevance. Les rois cherchent à
tirer rançon de leurs rivaux et, mieux encore, à les réduire en
vassaux et tributaires. La classe noble vit, elle aussi, de la
guerre. Elle la considère comme le seul métier qui lui convienne.
Elle tire profit du pillage, elle tire aussi profit des rançons
obtenues des adversaires de son rang. Le métier des armes arrive à
être pratiqué comme un sport, avec une règle de jeu, mais
seulement entre gens de la même caste, et de caste aristocratique.
La période féodale, chez presque tous les peuples, a donné des
récits de défis, de combats singuliers, de prouesses individuelles.
Gentillesse, courtoisie, loyauté sont l'apanage des chevaliers bien
nés, à quelque nation qu'ils appartiennent - vertus, bien entendu,
idéalisées par les poètes. Le pauvre peuple, exposé aux
massacres, aux violences et au pillage, aux dépens duquel se fait la
guerre, qui paye rançons, tributs et redevances, dus par ses
maîtres, est considéré comme un vil bétail. Quant aux soudards et
simples gens de pied, qui font le gros des armées, ce sont, pour la
plupart, individus sans aveu et voleurs professionnels. Le résultat
de toute conquête est d'augmenter les ressources du roi vainqueur,
en augmentant le nombre de ses tributaires. L'impôt n'est pas autre
chose qu'un tribut dû au monarque, au seul usage du monarque,
d'essence divine, et destiné à l'entretien et à la splendeur de la
maison royale, un gouffre. Un roi n'est jamais rassasié de
richesses. Il conquiert pour l'agrandissement de sa puissance et de
son faste. Un conquérant heureux crée un empire qui s'écroule un
jour, disloqué par la coalition des peuples menacés ou par la
révolte des peuples asservis. Les empires tiennent plus longtemps,
au fur et à mesure qu'ils s'appuient sur une civilisation plus
développée et une administration mieux comprise. Quand la
République romaine a étendu sa domination, les conquêtes se sont
faites non d'après le caprice d'un roi, mais soi-disant dans
l'intérêt du peuple, au début intéressé directement aux guerres
d'offensive ou de défense, en réalité d'après la politique et le
profit d'une aristocratie. L'assimilation a suivi la conquête. Le
soutien et le maintien de l'empire romain reposent sur cette
assimilation et sur la participation des classes moyennes et des
classes riches de toutes les provinces à la civilisation
gréco-romaine. L'empire s'est écroulé plus tard par l'effet d'une
inégalité sociale excessive, devant l'invasion des Barbares. Il ne
pouvait guère y avoir de sentiment national, ni de patriotisme, dans
un tel empire étatisé, ni même de rivalités provinciales, puisque
l'assimilation était générale. Le patriotisme et le sentiment
national ont continué à faire défaut sous la féodalité, où la
religion était individuelle et universelle à la fois, où les
guerres étaient affaires de princes et non du peuple. La renaissance
du sentiment national et du patriotisme s'est faite avec la
Révolution française, avec la formation des démocraties modernes.
Ce sont les guerres de Napoléon qui ont fait surgir les
nationalismes actuels, avec ce sentiment de supériorité sur les
autres peuples qui est une reviviscence de la mentalité des
primitifs. Le sentiment patriotique a été un admirable instrument
pour l'ambition politique des rois, ou, dans les pays
constitutionnels, pour la cupidité des oligarchies capitalistes
gouvernantes. De nouveaux impérialismes sont nés. Mais ils ont pu
difficilement se développer et s'étendre en Europe même, à cause
de l'existence et de la résistance des nationalismes voisins et
concurrents, surtout dans l'occident du continent. Ils se sont en
grande partie développés sous forme d'empires coloniaux. Cette
sorte d'impérialisme a d'ailleurs existé à différentes époques
de l'histoire humaine, mais à des époques relativement modernes.
Une oligarchie de marchands a entrepris des conquêtes, souvent fort
éloignées de la métropole, pour s'assurer des monopoles de
matières premières, des marchés et des débouchés. Sa politique
s'est affirmée avec autant de cruauté et de mauvaise foi, mais avec
moins de brutalité et plus d'habileté que celle des conquérants de
caste guerrière. Carthage dans l'antiquité, Venise et Gênes au
Moyen-Âge, l'Angleterre et la France dans les temps modernes, sont
des exemples de cet impérialisme. Les conquêtes coloniales ont
heurté les peuples dans l'antiquité (Carthage et Rome), au
Moyen-Âge (Venise et l'empire d'Orient). Elles sont une possibilité
de conflit général à l'époque moderne. Les Etats-Unis d'Amérique
et les grandes puissances européennes affrontent leurs
impérialismes. Et il faut compter maintenant avec l'éveil des
populations asservies. Déjà celles d'Asie paraissent vouloir
conquérir leur indépendance. La guerre de 1914. - La guerre de 1914
est justement née du heurt des impérialismes, s'efforçant
d'imposer leur hégémonie à leurs rivaux. Nous n'avons pas souhaité
cette guerre, nous avons fait toute la propagande possible contre le
militarisme et le nationalisme. Mais devant le fait accompli, quelle
attitude convenait-il de prendre ? celui des tolstoïens, celui des
individualistes ou celui des ouvriéristes à la façon marxiste ? Je
dirai ici le point de vue de Kropotkine, qui apparaîtra dans cette
encyclopédie comme un point de vue hérétique. Les idées de
Kropotkine ne sont pas des idées de circonstances, il les avait
depuis longtemps exprimées et notamment lors de son dernier voyage à
Paris en 1913. « Ce serait un recul pour toute la civilisation
européenne que le triomphe du militarisme allemand, militarisme
modèle, que s'efforcent d'imiter les militarismes rivaux et qui est,
sinon leur raison d'être, du moins la raison de leur force et de
leur splendeur. Le triomphe du militarisme allemand serait celui de
l'Autorité et la prédominance de l'esprit d'obéissance et de
discipline, qui règnent en Allemagne, même chez les
social-démocrates. C'est l'Allemagne qui est la citadelle de la
réaction en Europe. Son progrès technique couvre une véritable
servitude morale ; les conquêtes morales de la grande Révolution ne
l'ont pour ainsi dire pas entamée. Or le facteur moral a une
importance énorme pour le progrès humain. C'est pourquoi la France
doit être défendue. - Le tzarisme, tout aussi réactionnaire que
l'autocratie allemande, est beaucoup moins à craindre, car il ne
dispose que d'une civilisation technique très arriérée, et il ne
peut vaincre que grâce à l'appui des démocraties occidentales.
Même victorieux, il sera fortement ébranlé et il ne peut rien
imposer. Mais ce serait un danger immense pour l'Europe que la Russie
passât sous la tutelle allemande. La victoire germanique
restaurerait l'autorité tzariste et le régime des hobereaux avec
une administration plus serrée, plus stricte, plus méthodique, avec
une organisation technique moderne au service de la réaction
féodale, qui scelleraient pour des siècles la servitude des moujiks
et le silence effrayé du monde entier. » Les rivalités
impérialistes n'ont pas disparu après la guerre de 1914-1918. Mais
sans doute ne pourront-elles pas reproduire un tel cataclysme.
Certes, les expéditions coloniales continueront, tant que les
peuples exotiques ne seront pas arrivés à l'esprit d'émancipation.
Mais les grandes guerres demandent argent et crédit, un crédit
énorme. Elles ne payent pas. Elles sont un j eu dangereux. Elles
obligent les gouvernements à armer la nation toute entière. En cas
de démoralisation, c'est-à-dire en cas où le sentiment
d'obéissance faillirait (ce qui se produit avec la défaite), les
gouvernements risquent d'être balayés, et le régime capitaliste en
même temps. Voilà pourquoi le risque des grandes guerres parait
écarté en Europe. Que reste-t-i1 au bénéfice de la guerre, en
général ? Peut-être celui d'avoir brassé les peuples et d'avoir
aidé aveuglément à la disparition des vieilles coutumes et à la
suppression de quelques barrières. Le progrès humain peut désormais
utiliser consciemment d'autres moyens. - M. PIERROT. GUERRE Nous
entendons, par le mot « guerre », un état d'hostilité déclarée,
entre deux peuples, ou groupes de peuples, et qui comporte des luttes
armées. Ce mot désignait, dans le passé, deux sortes de conflits
armés : les uns, entre nations différentes, appelés guerres
étrangères, ou guerres internationales ; les autres, entre deux
fractions importantes d'une même population, appelés guerres
civiles. Autrefois, les guerres entre provinces avaient, en effet,
les mêmes caractéristiques que les guerres entre nations,
l'organisation féodale ne comportant pas la centralisation ni
l'unification des pouvoirs. Chaque seigneur pouvait lever une armée,
sa vassalité à l'égard du souverain n'entraînant pas sa sujétion
ou sa subordination complètes. Mais, aujourd'hui, la guerre civile
se distingue très nettement de la guerre internationale, tant par
son caractère intrinsèque que par la nature des groupes qu'elle met
en présence. Elle exprime, le plus souvent, des conflits entre
classes sociales. C'est donc, à présent, la guerre internationale,
la guerre entre peuples, qui est la guerre proprement dite, et que
doit désigner le mot guerre lorsqu'il n'est accompagné d'aucun
qualificatif. Remarquons qu'au sens juridique du mot, il n'y a guerre
que lorsqu'il y a un état d'hostilité entre Etats. Nous ne pouvons
accepter cette définition, qui a notamment comme résultat de ne pas
faire considérer comme guerres les actes de brigandage colonial
contre des peuples non reconnus comme nations. C'est pourquoi nous
faisons remarquer que, pour nous, la guerre est l'état d'hostilité
et de lutte armée entre peuples. Notons aussi que le mot guerre est
pris quelquefois dans un sens figuré et qu'il signifie alors un état
d'hostilité durable entre individus ou entre petits groupes, alors
même qu'aucun acte de violence ne se manifeste. C'est par la
confusion, parfois involontaire, et parfois volontaire, entre ces
deux acceptions du même terme, que certains détracteurs des idées
pacifistes nient la possibilité de supprimer la guerre entre les
nations, tant qu'elle existera entre les individus et les familles.
Ajoutons, enfin, que le terme guerre de classe désigne soit une
guerre civile, c'est-à-dire un état de discorde entre deux classes
sociales d'une même population, comportant des combats à main
armée, soit simplement la lutte de classes se manifestant avec un
certain degré de violence. La guerre, au sens propre du mot,
c'est-à-dire le violent conflit international, est devenue
aujourd'hui le pire des fléaux, dépassant considérablement en
horreur toutes les formes de guerres aux sens dérivés ou figurés.
Une nouvelle grande guerre européenne, avec les moyens nouveaux de
destruction (gaz asphyxiants, microbes, tanks, avions, canons géants
à longue portée), pourrait causer la mort de 80 millions d'êtres
humains et entraîner la ruine de notre civilisation. En face de la
guerre, trois attitudes morales sont possibles. La première tend à
justifier la guerre en général, la prétendant moralisante et
bienfaisante. M. de Vogüé écrivait, à la fin du dernier siècle :
« Je crois, avec Darwin, que la lutte violente est une loi de nature
qui régit tous les êtres; je crois, avec Joseph de Maistre, que
c'est une loi divine ; deux façons différentes de nommer la même
chose. Si, par impossible, une fraction de la société humaine -
mettons tout l'Occident civilisé - parvenait à suspendre l'effet de
cette loi, des races plus instinctives se chargeraient de l'appliquer
contre nous : ces races donneraient raison à la nature contre la
raison humaine ; elles réussiraient, parce que la certitude de la
paix - je ne dis pas la paix, je dis la certitude de la paix -
engendrerait avant un demi-siècle une corruption et une décadence
plus destructives de l'homme que la pire des guerres. J'estime qu'il
faut faire pour la guerre, loi criminelle de l'humanité, ce que nous
devons faire pour toutes nos lois criminelles : les adoucir, en
rendre l'application aussi rare que possible, tendre tous nos efforts
à ce qu'elles soient inutiles. Mais toute l'expérience de
l'Histoire nous enseigne qu'on ne pourra les supprimer, tant qu'il
restera sur la terre deux hommes et du pain, de l'argent, et une
femme entre eux. » Rares sont ceux qui osent soutenir de telles
idées sous une forme aussi accentuée, depuis la guerre de 1914, qui
a montré expérimentalement le caractère profondément démoralisant
des boucheries humaines, ce que les autres guerres, plus courtes,
avaient moins fait ressortir. Aujourd'hui même, les nationalistes
prétendent considérer la guerre comme un mal, mais employer, pour
l'éviter, de meilleurs moyens que les pacifistes. La deuxième
attitude morale, est celle qui condamne certaines guerres et en admet
d'autres : a) La théologie catholique distinguait entre les guerres
justes et les guerres injustes. Selon saint Augustin, « on a coutume
d'appeler guerre juste, celle qui a pour but de venger des
injustices, lors pas voulu punir une mauvaise action commise par les
siens, ou restituer ce qui a été pris injustement ». b) Le
mouvement pacifiste d'avant-guerre proclamait que les nations n'ont
pas le droit, plus que les individus, de se faire justice
elles-mêmes, mais affirmaient leur droit de légitime défense.
C'est aussi l'idée d'une très grande partie des socialistes et des
démocrates. En conformité avec ces derniers principes, l'assemblée
des délégués de la Société des Nations de 1927 a proclamé que
toute guerre d'agression était un crime. e) Les communistes et
certains socialistes révolutionnaires condamnent les guerres de
défense en régime capitaliste, mais acceptent de prendre les armes
pour défendre un régime prolétarien. Ils admettent aussi les
guerres de libération de populations coloniales opprimées par les
impérialismes. La troisième attitude morale consiste à condamner
toute guerre, quels que soient son but et son motif, à proclamer que
tous les combats meurtriers sont criminels. Ceux qui pensent ainsi
sont aujourd'hui de plus en plus nombreux. En France, notamment, une
évolution importante s'est produite depuis la grande guerre.
Autrefois, seuls étaient intégralement antimilitaristes les
anarchistes, certains socialistes révolutionnaires antipatriotes, et
quelques rares chrétiens tolstoïens, interprétant selon leur
lettre les principes évangéliques. Aujourd'hui, on trouve des
démocrates, des socialistes réformistes, qui sans nier la nécessité
et l'importance de l'indépendance nationale, n'admettent plus la
guerre comme moyen de la défendre ; ils considèrent qu'à présent,
les guerres défensives causent au peuple même qui se défend, un
préjudice plus grand que celui qu'elles ont pour but d'éviter. De
plus, l'expérience de la dernière guerre a également confirmé la
difficulté de reconnaître l'agresseur et de départager les
responsabilités au moment même où se déchaîne le conflit. Nous
affirmons qu'il est possible de supprimer les guerres, mais nous
considérerions comme chimérique d'espérer, à bref délai,
l'universalisation du refus de combattre, malgré l'évolution que
nous signalons plus haut. La nécessité s'impose donc d'apporter des
solutions positives au problème de l'organisation de la paix ; ces
solutions, en tant qu'elles comportent le désarmement des Etats et
la Fédération des Peuples, doivent avoir toute la sympathie des
adversaires de l'autorité, puisqu'elles enlèveront aux pouvoirs
nationaux une grande partie de leurs moyens d'oppression. Tout
transfert de souveraineté du national à l'international doit être
approuvé, même par ceux dont l'idéal est l'abolition de toute
souveraineté. Pour rendre les guerres impossibles, les uns disent
qu'il suffit d'obliger les nations à soumettre leurs conflits à un
règlement juridique ; les autres disent qu'il faut supprimer
complètement toutes les causes de conflit. Nous croyons que c'est à
une solution moyenne qu'il faut tendre. Rendre obligatoire la
soumission de tous les différends entre nations à un arbitrage et
enlever aux Etats le moyen de se faire justice eux-mêmes,
constituerait, certes, un grand progrès ; mais la vraie paix devra
être surtout fondée, non sur la force, même pas celle d'une
puissance internationale, mais sur l'apaisement et le consentement.
La garantie suprême du désarmement matériel, ce sera le
désarmement moral, et celui-ci ne pourra être complet que lorsque,
par l'organisation de la solidarité politique et économique des
peuples, les causes essentielles des conflits auront disparu. Tous
les moyens doivent être mis en œuvre pour nous l'approcher du jour
où tous les peuples du monde seront unis en une Fédération
Politique, Economique et Intellectuelle. - René VALFORT.
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