s. m. du latin
mercans, mercantis, marchand Marchand dans les bazars d'Orient et d'Afrique, ou
à la suite des armées en campagne. Bas commerçant, profiteur de la guerre. Ce
mot n'était guère usité avant la guerre de 1914-1918 : il existait cependant
l'esprit mercantile, c'est-à-dire l'amour excessif du gain. La guerre ayant
désaxé le commerce puisque la consommation dépassait la production, les marchands
de toutes catégories tant que durèrent les hostilités, alors que les hommes
s'entretuaient et mouraient par millions, réalisaient des bénéfices inouïs,
faisant des fortunes en quatre ou cinq ans. L'acheteur, individu ou
collectivité, était immanquablement détroussé par les marchands. Et ceux-ci
s'attirèrent comme un qualificatif de mépris, celui de mercantis... Vengeance
anodine qui n'empêchait pas les spéculateurs de perfectionner leurs agissements
et d'étendre leur champ de rapine. D'ailleurs, le commerce étant l'art de faire
payer 6 francs ce qui en a coûté 4 et d'acheter 4 ce que l'on vendra 6, ne
saurait « déchoir » parce que l'on a fait payer 6 ce qui ne coûtait que 2
francs. Il y a là seulement une question de proportion et d'appétit qui ne change
rien an principe et souligne seulement davantage l'absurdité des échanges par
voie mercantile. Ne vivons-nous pas à une époque où l'intermédiaire arrive
toujours à tirer son épingle du jeu – une épingle d'or très souvent – tandis
que le producteur se débat dans les difficultés et la gêne. Puisque le commerce
est le vol autorisé, le mercanti n'est, après tout, qu'un commerçant un peu
plus voleur que ses confrères.
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