dimanche 26 décembre 2021

L'insurrection qui vient par Comité invisible

""Il faut en outre ajouter que l'on ne pourrait pas traiter l'ensemble de la population française. Il faudra donc faire des choix." C'est ainsi qu'un expert en virologie résume au Monde ce qui adviendrait en cas de pandémie de grippe aviaire, le 7 septembre 2005. "Menaces terroristes", "catastrophes naturelles", "alertes virales", "mouvements sociaux" et "violences urbaines" sont pour les gestionnaires de la société autant de moments d'instabilité où ils assoient leur pouvoir par la sélection de ce qui leur complait et l'anéantissement de ce qui les embarrasse."

"Certes, ces dernières années, les diverses grèves furent principalement des occasions pour le pouvoir et les directions d'entreprises de tester leur capacité à maintenir un "service minimum" toujours plus large, jusqu'à rendre l'arrêt de travail à sa pure dimension symbolique - à peine plus dommageable qu'une chute de neige ou un suicide sur la voie. Mais en bouleversant les pratiques militantes installées par l'occupation systématiques des établissements et le blocage obstiné, les luttes lycéennes de 2005 et contre le CPE ont rappelé la capacité de nuisance et de l'offensive diffuse des grands mouvements."

"Un autre réflexe est, au moindre mouvement, de faire une assemblée générale et de voter. C'est une erreur. Le simple enjeu du vote, de la décision à remporter, suffit à changer l'assemblée en cauchemar, à en faire le théâtre où s'affrontent toutes les prétentions au pouvoir. Nous subissons là le mauvais exemple des parlements bourgeois. l'assemblée n'est pas faite pour la décision mais pour la palabre, pour la parole libre s'exerçant sans but."

"Communication horizontale, proliférante, c'est aussi la meilleure forme de coordination des différentes communes, pour en finir avec l'hégémonie."

"Dans la distance qui nous en sépare, les armes ont acquis ce double caractère de fascination et dégoût que seulleur maniement permet de surmonter. Un authentique pacifisme ne peut pas être refus des armes, seulement de leur usage. Etre pacifiste sans pouvoir faire feu n'est que la théorisation d'une impuissance. Ce pacifisme à priori correspond à une sorte de désarmement préventif, c'est une pure opération policière. En vérité, la question pacifiste ne se pose sérieusement que pour qui a le pouvoir de faire feu. Et dans ce cas, le pacifisme sera au contraire un signe de puissance, car c'est seulement depuis une extrême position de force que l'on est délivré de la nécessité de faire feu."

"Il faut envisager deux types de réactions étatique. L'une d'une hostilité franche, l'autre plus sournoise, démocratique. La première appelant la destruction sans phrase, la seconde, une hostilité subtile mais implacable: elle n'attend que de nous enrôler. On peut être défait par la dictature comme par le fait d'être réduit à ne plus s'opposer qu'à la dictature. La défaite consiste autant à perdre une guerre qu'à perdre le choix de la guerre à mener. Les deux sont du reste possibles, comme le prouve l'Espagne de 1936: par le fascisme, par la république, les révolutionnaires y furent doublement défaits." 

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