"Le docteur Neumann de l’Institut d’Hygiène de la Waffen SS à Berlin, prélevait des morceaux de foie sur des hommes bien vivants. Toutes ses victimes mouraient dans d’affreuses souffrances. Le pire de cette espèce de médecins SS était indubitablement le docteur Eisele. À Buchenwald, à Natzweiler de 1940 à 1943 il dépassa, de loin, toutes les horreurs que pouvaient commettre d’autres médecins SS. Lui aussi pratiquait pour son développement « professionnel » la vivisection sur des hommes qu’il assassinait ainsi : il prenait ses victimes au hasard dans les rues du camp, les menait à l’ambulance pour leur faire des piqûres d’apomorphine et jouir de l’effet produit. Sans la moindre nécessité, il faisait des opérations et pratiquait des amputations. Et il n’était pas question d’endormir la victime ! Un des rares témoins survivants qui servit lui aussi de cobaye à Eisele, était le Juif hollandais Max Nebig, sur lequel il pratiqua une gastrectomie. Après son opération, alors qu’il devait être tué par une piqûre, le Kapo de l’infirmerie lui fit une inoffensive injection d’eau distillée et il éloigna le « mourant » des yeux d’Eisele, en le mettant à l’abri dans le pavillon des tuberculeux où par crainte de la contagion, le médecin SS n’entrait jamais. Nebig y est resté caché jusqu’en 1945. "
"Ainsi un Lillois, Émile Rose, m’a remis un épais dossier sur les « mystères médicaux » de la forteresse de Kassel : —J’étais seul dans une cellule avec un médecin allemand et des infirmiers. Ils m’ont fait régulièrement des piqûres de toutes sortes : intraveineuses, intramusculaires, dans la colonne vertébrale et dans les testicules...Aujourd’hui, dénaturé."
"Ding, un jeune médecin SS, dirigeait le centre expérimental du typhus à Buchen. Il ne se soucia pas de savoir si les cobayes choisis étaient condamnés à mort. Les SS poussèrent dans une salle de l’hôpital cinq déportés, torse nu. Le médecin de garde leur avait dit qu’ils allaient être vaccinés contre le typhus. Ils étaient détendus, souriants, heureux d’échapper au travail des commandos. Ding a rédigé un rapport : —Les prisonniers s’assirent tranquillement sur une chaise, sans émotion, à côté d’une lampe. Un infirmier bloqua la veine du bras et le docteur Hoven injecta rapidement vingt centimètres cubes de phénol brut non dilué. Ils moururent pendant l’injection, sans signes de douleur en moins d’une seconde. Expérience hautement scientifique comme on a pu le constater! Mais, par les yeux de Ding, les chefs de la Médecine militaire « avaient vu »."
"Vera Salvequart une infirmière SS du camp a témoigné au procès de Ravensbrück, avant d’être, elle-même, condamnéel . —C’est approximativement le 5 ou 10 avril 1945 qu’un convoi d’environ deux cents femmes, dont quatorze religieuses, arriva de Pologne. Ces femmes furent mises au block 2. Une des religieuses, Isabelle Masynska, me demanda quelques comprimés pour elle et ses camarades souffrant de diarrhée. —Le jour suivant, je me trouvais dans la salle des mortes, au service de récupération de l’or. Happ et Koehler entrèrent et me dirent de les suivre au petit camp. Happ avait pendant ce temps, amené les quatorze religieuses dans la cuisine désaffectée située derrière mon block. Tout à coup, nous entendîmes des coups de feu. Je fus à ce moment même appelée par Happ. Il me donna l’ordre d’apporter les ciseaux à dents à la fameuse cuisine. Lorsque j’entrai, je vis un spectacle indescriptible. Quelques-unes des religieuses étaient terriblement blessées et se convulsaient par terre, les yeux crevés, les orbites arrachées, des jets de sang jaillissaient de leur visage. Happ et Koehler tiraient à bout portant, au revolver, sur ces femmes qu’ils atteignaient aux points les moins vulnérables du corps, au visage en particulier pour mesurer la résistance d’un soldat blessé et susceptible de survivre assez longtemps. Expérience qu’il fallait pratiquerli . Encore pantelantes, ces femmes furent emportées au crématoire au bout de quelques instants, en moins d’une heure je crois."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire