samedi 14 avril 2018

Napoléon Bonaparte



Ce grand général qui détruisit des armées entières pour sa propre gloriole n'était peut-être même pas français puisqu'il serait né avant que la Corse ne soit racheté par la France.

Longtemps il détesta les français avant de devenir leur empereur.

Dans ses mémoires, François-René de Chateaubriand parle de Napoléon et produit des pièces qui semblent prouvé que Napoléon a su effacer les traces de sa naissance, et de différentes étapes de sa vie.

Nous sommes loin des contes que l'éducation nationale nous surine dans les cours d'histoire.


« Toutefois Bonaparte a incliné vers la patrie italienne ; il détesta les Français jusqu'à l'époque où leur vaillance lui donna l'empire. Les preuves de cette aversion abondent dans les écrits de sa jeunesse. Dans une note que Napoléon a écrite sur le suicide, on trouve ce passage : " Mes compatriotes, chargés de chaînes, embrassent en tremblant la main qui les opprime... Français, non contents de nous avoir ravi tout ce que nous
chérissons, vous avez encore corrompu nos moeurs. " »

Une lettre écrite à Paoli en Angleterre, en 1789, qui a été rendue publique, commence de la sorte :

" Général, " Je naquis quand la patrie périssait. Trente mille Français vomis sur nos côtes, noyant le trône de la liberté dans des flots de sang, tel fut le spectacle odieux qui vint le premier frapper mes regards. "

Une autre lettre de Napoléon à M. Gubica, greffier en chef des Etats de la Corse, porte :

" Tandis que la France renaît, que deviendrons−nous, nous autres infortunés Corses ? Toujours vils, continuerons−nous à baiser la main insolente qui nous opprime ? continuerons−nous à voir tous les emplois que le droit naturel nous destinait occupés par des étrangers aussi méprisables par leurs moeurs et leur conduite que leur naissance est abjecte ? "

Enfin le brouillon d'une troisième lettre manuscrite de Bonaparte, touchant la reconnaissance par les Corses de l'Assemblée nationale de 1789, débute ainsi :


" Messieurs, " Ce fut par le sang que les Français étaient parvenus à nous gouverner ; ce fut par le sang qu'ils voulurent assurer leur conquête. Le militaire, l'homme de loi, le financier, se réunirent pour nous opprimer, nous mépriser et nous faire avaler à longs traits la coupe de l'ignominie. Nous avons assez longtemps souffert leurs vexations ; mais puisque nous n'avons pas eu le courage de nous en affranchir de nous−mêmes, oublions−les à jamais ; qu'ils redescendent dans le mépris qu'ils méritent, ou du moins qu'ils aillent briguer dans leur patrie la confiance des peuples : certes, ils n'obtiendront jamais la nôtre » ».

Ses camarades le plaisantaient sur son nom de Napoléon et sur son pays ; il disait à son camarade Bourrienne : " Je ferai à tes Français tout le mal que je pourrai. "

Toujours dans la « construction » de sa vie et de son passé.

« Dans un compte rendu au roi, en 1784, M. de Kéralio affirme que le jeune Bonaparte serait un excellent marin ; la phrase est suspecte, car ce compte rendu n'a été retrouvé que quand Napoléon inspectait la flottille de Boulogne. »

Il ne faut pas oublier qu'il est arrivé au pouvoir peu de temps après la révolution. Quel stratagème a-t-il déployé pour se faire adorer du peuple et qu'il se laisse mener par cet homme qui tua, par ses guerres, des millions de français.


« Pendant ce temps−là la Révolution allait son train ; le 20 juin sonna. Bonaparte, sortant avec Bourrienne de chez un restaurateur, rue Saint−Honoré, près le Palais−Royal, vit venir cinq ou six mille déguenillés qui poussaient des hurlements et marchaient contre les Tuileries ; il dit à Bourrienne : " Suivons ces gueux−là " ; et il alla s'établir sur la terrasse du bord de l'eau. Lorsque le roi, dont la demeure était envahie, parut à l'une des fenêtres, coiffé bonnet rouge, Bonaparte s'écria avec indignation : " Che coglione ! Comment a−t−on laissé entrer cette canaille ? il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore. » »

Bonaparte ne veut pas que le peuple gouverne pour le peule/

« Bonaparte retourna dans le midi de la France le 2 janvier an II ; il s'y trouvait avant le siège de Toulon ; il y écrivait deux pamphlets : le premier est une Lettre à Matteo Buttafuoco ; il le traite indignement, et fait en même temps un crime à Paoli d'avoir remis le pouvoir entre les mains du peuple : " Etrange erreur, s'écrie−t−il, qui soumet à un brutal, à un mercenaire, l'homme qui, par son éducation, l'illustration de sa naissance, sa fortune, est seul fait pour gouverner ! " »

L'épisode du siège de Toulon est très évocateur de ce que fut Bonaparte, le génialissime empereur des français :

« Madame Bourrienne a inséré quelques notes dans les Mémoires de son mari ; j'en citerai un passage qui montre Bonaparte devant Toulon :

" Je remarquai, dit−elle, à cette époque (1795 à Paris), que son caractère était froid et souvent sombre ; son sourire était faux et souvent fort mal placé ; et, à propos de cette observation, je me rappelle qu'à cette même époque, peu de jours après notre retour, il eut un de ces moments d'hilarité farouche qui me fit mal et qui me disposa à peu l'aimer. Il nous raconta avec une gaieté charmante qu'étant devant Toulon où il commandait l'artillerie, un officier qui se trouvait de son arme et sous ses ordres eut la visite de sa femme, à laquelle il était uni depuis peu, et qu'il aimait tendrement. Peu de jours après, Bonaparte eut ordre de faire une nouvelle attaque sur la ville, et l'officier fut commandé. Sa femme vint trouver le général Bonaparte, et lui demanda, les larmes aux yeux, de dispenser son mari de service ce jour−là. Le général fut insensible à ce qu'il nous disait lui−même avec une gaieté charmante et féroce. Le moment de l'attaque arriva, et cet officier qui avait toujours été d'une bravoure extraordinaire, à ce que disait Bonaparte lui−même, eut le pressentiment de sa fin prochaine ; il devint pâle, il trembla. Il fut placé à côté du général, et, dans un moment où le feu de la ville devint très fort, Bonaparte lui dit : Gare ! voilà une bombe qui nous arrive ! L'officier, ajouta−t−il, au lieu de s'effacer se courba et fut séparé en deux. Bonaparte riait aux éclats en citant la partie qui lui fut enlevée. "

Toulon repris, les échafauds se dressèrent ; huit cents victimes furent réunies au Champ−de−Mars ; on les mitrailla. Les commissaires s'avancèrent en criant : " Que ceux qui ne sont pas morts se relèvent, la République leur fait grâce ", et les blessés qui se relevaient furent massacrés. Cette scène était si belle qu'elle s'est reproduite à Lyon après le siège.

Que dis−je ? aux premiers coups du foudroyant orage
Quelque coupable encor peut−être est échappé :
Annonce le pardon, et, par l'espoir trompé,
Si quelque malheureux en tremblant se relève,
Que la foudre redouble et que le fer achève.
(L'abbé Delille.)


Bonaparte commandait−il en personne l'exécution en sa qualité de chef d'artillerie ? L'humanité ne l'aurait pas arrêté, bien que par goût il ne fût pas cruel.
On trouve ce billet aux commissaires de la Convention :

" Citoyens représentants, c'est du champ de gloire, marchant dans le sang des traîtres, que je vous annonce avec joie que vos ordres sont exécutés et que la France est vengée : ni l'âge ni le sexe n'ont été épargnés. Ceux qui n'avaient été que blessés par le canon républicain ont été dépêchés par le glaive de la liberté et par la baïonnette de l'égalité. Salut et admiration.
Brutus Buonaparte, citoyen sans-culotte. »

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