samedi 7 avril 2018

Journal Officiel de la Commune de Paris


À nos mandants, électeurs de la Seine.
Chers concitoyens,
Le compte rendu de la séance du 10 mars vous a dit avec quelle énergie nous avons insisté pour la translation de l’Assemblée nationale à Paris. Nous avions hâte d’être au milieu de vous.
Nous avons du moins contribué à déjouer le projet de donner pour résidence à l’Assemblée la ville de Fontainebleau.
Inutile d’ajouter que si, plus tard, on venait proposer de changer la résidence provisoire à Versailles en résidence définitive, cette atteinte au droit de Paris, seule capitale possible de la France, rencontrerait de notre part une résistance inflexible.
En attendant, et vu l’état déplorable où l’empire a jeté notre pays, nous croyons nécessaire d’éviter tout ce qui pourrait donner lieu à des agitations, dont ne manqueraient pas de profiter nos adversaires politiques et les envahisseurs de la France, encore campés sur son territoire.
Nous estimons, en outre, que notre présence au poste que vos suffrages nous ont assigné ne saurait être inutile, soit qu’il s’agisse de consolider la République, soit qu’il y ait à la défendre.
Sauvegarder la république, hâter la délivrance du sol français, voilà les deux grands intérêts du moment.
La République ! nous la servirons en restant sur la brèche, jusqu’à ce que l’Assemblée actuelle, nommée pour trancher la question de paix ou de guerre et pourvoir aux nécessités résultant de sa décision, fasse place à une Assemblée constituante.
La France ! nous la servirons, en nous gardant de tout ce qui serait de nature à amener des conflits dont, nous le répétons, nos ennemis du dedans et du dehors n’auraient que trop de sujet de se réjouir.
Telle est, chers concitoyens, la ligne de conduite que nous nous sommes tracée. Nous avons l’espoir que vous l’approuverez.

peyrat, edmond adam, edgar quinet, schoelcher,
langlois, henri brisson, greppo, tolain, gambon,
lockroy, jean brunet, tirard, clemenceau, martin
bernard, farcy, louis blanc.

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