À
nos mandants, électeurs de la Seine.
Chers
concitoyens,
Le
compte rendu de la séance du 10 mars vous a dit avec quelle énergie
nous avons insisté pour la translation de l’Assemblée nationale à
Paris. Nous avions hâte d’être au milieu de vous.
Nous
avons du moins contribué à déjouer le projet de donner pour
résidence à l’Assemblée la ville de Fontainebleau.
Inutile
d’ajouter que si, plus tard, on venait proposer de changer la
résidence provisoire à Versailles en résidence définitive, cette
atteinte au droit de Paris, seule capitale possible de la France,
rencontrerait de notre part une résistance inflexible.
En
attendant, et vu l’état déplorable où l’empire a jeté notre
pays, nous croyons nécessaire d’éviter tout ce qui pourrait
donner lieu à des agitations, dont ne manqueraient pas de profiter
nos adversaires politiques et les envahisseurs de la France, encore
campés sur son territoire.
Nous
estimons, en outre, que notre présence au poste que vos suffrages
nous ont assigné ne saurait être inutile, soit qu’il s’agisse
de consolider la République, soit qu’il y ait à la défendre.
Sauvegarder
la république, hâter la délivrance du sol français, voilà les
deux grands intérêts du moment.
La
République ! nous la servirons en restant sur la brèche, jusqu’à
ce que l’Assemblée actuelle, nommée pour trancher la question de
paix ou de guerre et pourvoir aux nécessités résultant de sa
décision, fasse place à une Assemblée constituante.
La
France ! nous la servirons, en nous gardant de tout ce qui serait de
nature à amener des conflits dont, nous le répétons, nos ennemis
du dedans et du dehors n’auraient que trop de sujet de se réjouir.
Telle
est, chers concitoyens, la ligne de conduite que nous nous sommes
tracée. Nous avons l’espoir que vous l’approuverez.
peyrat,
edmond adam, edgar quinet, schoelcher,
langlois,
henri brisson, greppo, tolain, gambon,
lockroy,
jean brunet, tirard, clemenceau, martin
bernard,
farcy, louis blanc.
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